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Cinq bonnes raisons d’aller passer des vacances à Djerba

Publié le 27 février 2015 par Alanlimo @ChristoChriv
© Jérôme S (Flickr)

© Jérôme S (Flickr)

Il y a un endroit bien connu des touristes français, au sud de la Tunisie, que Flaubert surnommait « l’île aux sables d’or » et que Simone de Beauvoir décrivait comme « l’endroit le plus silencieux du monde ».

C’est l’île de Djerba ; 150km de côtes pour 140 000 habitants, 514 km2 où le silence est dorénavant rare. Le deuxième site touristique du pays, un taux moyen d’occupation hôtelière de 68 % en 1999 ; la douceur du climat, la mer et le soleil, qui attirent des cohortes de touristes, font que beaucoup de voyageurs indépendants préfèrent éviter de passer des vacances à Djerba par crainte d’attroupements massifs de chair humaine sur les plages et dans les rues, privilégiant des endroits moins courus comme les îles Kerkennah.

Et pourtant. Djerba mériterait davantage que cette réputation qui reste éloignée de la réalité, surtout hors saison, surtout avec les conjonctures actuelles où la peur du terrorisme et les amalgames relatifs à l’Islam font que la fréquentation de l’île est en baisse par rapport à l’avant 2011.

Parce que j’aime la Tunisie, je tenais à donner à mes lecteurs cinq bonnes raisons d’aller passer des vacances à Djerba ; le temps d’un week-end hors saison, par exemple, en allant fouiner du côté de Sunshinevacances.fr.

1 – Marcher sur les traces d’Ulysse

Peut-être que cette corde-ci ne fera vibrer que moi ; Ulysse étant un mythe qui a énormément contribué à ma personnalité. Mais, le fait de savoir qu’il aurait pu vivre des aventures avec Circée ou avec le cyclope dans ces paysages, fait vibrer les mille cordes de mon imaginaire.

Au delà des mythes, l’île est chargée d’histoires toutes plus fascinantes les unes que les autres – Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Français, s’y sont succédés en conquérants face aux berbères qui, eux, sont toujours restés. Des centaines de petites pépites historiques attendent ceux qui s’intéressent à cette facette de l’île, proposée en 2012 pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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2 – Découvrir le kharidjisme, un courant très original de l’Islam

Des vacances à Djerba, entre deux bronzages et têtes dans l’eau, peut également être l’occasion de découvrir un courant de l’Islam très original (et très ancien) : le kharidjisme, qui refuse aux hommes, même au calife ou à toute autorité, le droit d’interpréter les textes sacrés.

C’est une pratique puritaine à la morale rigoriste, condamnant tout luxe et préconisant une vie sobre et très égalitaire. Pour eux, tous les hommes sont égaux.

Il existe plusieurs courants au sein du kharidjisme, allant des plus radicaux (qui préconisent de faire du djihad le sixième pilier de l’Islam) aux plus souples comme les Ibadites (courant dominant à Djerba et à Oman), pacifistes et très tolérants vis-à-vis des non-musulmans. Ainsi, dans toute l’histoire de l’île, les Djerbiens ne sont jamais entrés en conflits avec les chrétiens orthodoxes qui, pourtant, les entouraient à l’époque où Byzance règnait sur tous les pourtours orientaux de la méditerranée.

3 – … et l’une des synagogues les plus célèbres du monde

Un autre signe de la tolérance des Ibadites vis-à-vis des autres croyances est peut-être la présence de la synagogue de la Ghriba, dans le village d’Er Riadhe. D’après les rabbins de l’île, cités sur Wikipédia :

« Les Juifs arrivés sur l’île auraient apporté avec eux certains manuscrits des Tables de la Loi qu’ils auraient sauvé des ruines du Temple de Jérusalem détruit par Nabuchodonosor et même certaines pierres du Temple sur lesquelles ils auraient bâti le sanctuaire ».

Cette synagogue attire tous les ans, trois semaines après la Pâque juive, des pèlerins venus du monde entier mais surtout d’Europe et d’Afrique du Nord, qui « transportent en procession sur leurs épaules, hors de la synagogue, les Tables de la Loi, sous un lourd baldaquin multicolore qu’ils promènent » aux alentours.

Une autre bonne raison d’aller passer des vacances à Djerba.

© katinalynn (Flickr)

© katinalynn (Flickr)

4 – Pour tout le floklore djerbien … avant qu’il ne disparaisse complètement

Le folklore djerbien est très riche, et distinct du reste de la Tunisie. Une gastronomie, des traditions, un artisanat mais surtout, des croyances et des mythes aussi fascinants que riches en variations et rebondissements. Mais, du fait de l’exode massif des plus jeunes vers le continent ou vers la France (42 % du PIB de l’île vient des apports de Djerbiens vivant en dehors de l’île) auxquels s’ajoutent les « folklorisations » de traditions locales qui se retrouvent muséifiées par des tours-opérateurs plus ou moins scrupuleux, cette richesse est aujourd’hui menacée. Tout comme l’environnement, qui se dégrade au fur et à mesure des pollutions de métal ou de plastiques.

5 – Pour soutenir l’industrie du tourisme en Tunisie

… comme j’en avais déjà parlé ici.


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