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Asthme, généralités et conseils

Publié le 03 mars 2015 par Anne-Sophie Delepoulle @sosphamanet

asthmeL’asthme est une maladie respiratoire chronique caractérisée par une constriction des voies respiratoires, entraînant chez le sujet des difficultés à respirer. La prévalence de l’asthme est en constante augmentation (environ 1000 décès par an en France; il concerne plus de 7% de la population soit plus de 4,5 millions de personnes), avec une très forte prévalence chez l’enfant; l’asthme est l’affection chronique la plus fréquente chez l’enfant. Cette prévalence augmente régulièrement dans les pays industrialisés du fait de la présence croissante d’allergènes. On constate une prédominance chez les jeunes garçons et les adolescents, mais cette tendance s’inverse avec l’âge, et à l’age adulte, ce sont les femmes qui sont le plus touchées.

D’après l’enquête Santé et Protection Sociale (2006), 6 asthmatiques sur 10 ont un contrôle insuffisant de leur asthme.

Qu'est-ce que l'asthme? SelectAfficher

L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches avec bronchoconstriction et inflammation des bronches. Cette maladie est multifactorielle, dans la moitié des cas d’origine allergique.

Physiopathologie de l’asthme

asthme
Les bronches du patient allergique réagissent exagérément à certains stimuli (air froid et sec, allergènes, polluants…). Cette hyper réactivité bronchique (impliquant mastocytes, polynucléaires éosinophiles, lymphocytes…) a pour conséquence l’inflammation des bronches. Ce phénomène inflammatoire entraîne un œdème, une contraction du muscle lisse bronchique (bronchospasme) et une hypersécrétion bronchique. Le calibre des bronches est donc rétréci, l’expiration est difficile (dyspnée sifflante) et peut parfois mettre en jeu le pronostic vital.

Ce syndrome aigu entraîne au long cours une détérioration de la fonction respiratoire.

Comment l’asthme se manifeste-t-il?

Les signes cliniques sont variables et diversement associés. L’intensité des symptômes de l’asthme peut être très variable, allant d’une simple gêne à une véritable sensation d’étouffement.

  • Crise d’asthme: crise d’essoufflement aiguë, dyspnée avec ou sans sifflements expiratoires, oppression thoracique, expectoration, difficulté à respirer profondément, respiration sifflante (sibilances). La crise d’asthme classique se manifeste par des symptômes de courte durée (de quelques minutes à quelques heures), d’apparition brutale et réversibles spontanément ou sous traitement.
  • Toux sèche qui ne passe pas ou une simple gêne respiratoire, ou encore un essoufflement à l’effort. Parfois une toux sèche la nuit est le seul signe clinique surtout chez le jeune enfant
  • Dans certains cas particuliers une rhinite ou une simple sensation de démangeaison sur le haut du thorax ou du cou peuvent être les prodromes de la crise

Les manifestations de l’asthme peuvent survenir à n’importe quel moment de la journée, mais elles surviennent surtout en pleine nuit ou au petit matin (la personne asthmatique se réveille parce qu’elle a du mal à respirer ou à cause de la toux). Un facteur déclenchant est souvent retrouvé.

La durée d’une crise d’asthme peut varier considérablement selon les individus, les circonstances déclenchantes, ainsi que la nature et le début du traitement. La crise d’asthme peut ainsi durer quelques minutes ou s’étendre sur plusieurs jours.

Les différentes formes d'asthme SelectAfficher

asthme
Il existe plusieurs types d’asthme:

  • L’asthme saisonnier: à certaines périodes de l’année
  • L’asthme allergique dû à l’inhalation d’allergènes = asthme extrinsèque
  • L’asthme intrinsèque héréditaire
  • L’asthme médicamenteux provoqué par certains médicaments (bétabloquants, aspirine, AINS, pénicilline, morphine)
  • L’asthme d’effort
  • L’asthme du nourrisson et du petit enfant. Les crises sont récidivantes avant que la précédente soit terminée. L’obstruction est très sévère. L’installation peut être rapide ou progressive.
  • L’asthme de l’enfant et de l’adolescent: très fréquent 6 et 10% des moins de 15 ans. Il est en constante augmentation.
  • L’état de mal asthmatique: les crises sont rapprochées

Comment fait-on le diagnostic? SelectAfficher

asthme diagnostic
Le diagnostic est évoqué suite à une crise. Les symptômes caractéristiques de l’asthme sont dyspnée, toux et oppression thoracique. Le médecin recherche une toux et des essoufflements avec sibilances.

Le diagnostic est confirmé par l’EFR: exploration fonctionnelle respiratoire. Cet examen permet aussi de préciser la gravité de la maladie en évaluant le degré d’obstruction des voies aériennes.
Le spiromètre permet de mesurer le VEMS (volume expiratoire maximal par seconde) et la CVF (capacité vitale forcée = volume d’air mobilisable entre la capacité maximale d’inspiration et la capacité maximale d’expiration).
Il y a trouble obstructif si le VEMS diminue de plus de 20% par rapport à la valeur prédite. La réversibilité du VEMS de plus de 10% sous béta-2 mimétiques ou sous corticoïdes est caractéristique de l’asthme. Le VEMS permet de classer l’asthme en 4 stades, ce qui oriente vers le type de traitement à adopter.

Diagnostic différentiel

Certaines maladies peuvent ressembler à de l’asthme mais ne doivent pas être confondues:

  • obstruction par un corps étranger
  • Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BCPO)
  • Bronchiolite
  • mucoviscidose

Rechercher l’étiologie

La recherche des facteurs prédisposants et des causes déclenchantes permettra une prise en charge plus efficace de l’asthme

Radiographie pulmonaire

La radiographie pulmonaire est indispensable pour la première consultation. Elle permet de :

  • rechercher des signes de distension bronchique
  • d’éliminer une infection, une lésion des voies aériennes, une insuffisance cardiaque congestive, ou l’inhalation d’un corps étranger.

Bilan allergologique

Lors de toute première exploration d’un asthme on pratique à une batterie de tests:

  • Tests cutanés :recherche d’allergie aux acariens, animaux, blattes, pollens et moisissures
  • Tests de provocation allergique par inhalation de pneumallergène
  • Bilan biologique (dosage des IgE spécifiques de certains allergènes)

Les différents stades de l'asthme SelectAfficher

  • Asthme intermittant = asthme de stade I: DEP<20% et VEMS >80% . Les crises se produisent moins d’une par semaine avec des exacerbations brèves
  • Asthme persistant léger = asthme de stade II: 20<dep<30% avec= » » <span= » » class= »hiddenSpellError » pre= »avec  » data-mce-bogus= »1″>VEMS>80%. La fréquence des symptômes est inférieure à une fois par semaine avec moins de une crise par jour.
  • Asthme persistant modéré = asthme de stade III: DEP>30% avec  60%
  • Asthme persistant sévère = asthme de stade IV:Permanence des symptômes, exacerbations quotidiennes, symptômes nocturnes fréquents, activités physiques limitées. DEP >30% et VEMS<60%

Facteurs déclenchants, facteurs de risque SelectAfficher

Les facteurs déclenchants d’une crise d’asthme sont multiples et propres à chacun. Lorsque l’on est asthmatique, il est important de connaitre ses propres facteurs déclenchants de son asthme.

Facteurs irritants

  • Air froid ou variation de température ou de taux d’humidité
  • Stress
  • Exercice physique (asthme d’effort)
  • Odeurs fortes (produits chimiques)

Facteurs pro-inflammatoires

  • Allergènes: retrouvez plus d’infos sur :lutter contre les allergènes
  • Infections respiratoires hautes et ORL (rhinites, sinusite, polypose naso-sinusienne)
  • Produits industriels

Facteurs irritants et pro-inflammatoires

  • Tabac (fumée)
  • Prise de certains médicaments (bétabloquants, aspirine, AINS, pénicilline, morphine)
  • Additifs alimentaires (sulfites)
  • Polluants
  • Reflux gastro-oesophagien = RGO

Autres facteurs

  • Facteurs psychologiques: Stress, anxiété, émotions fortes…
  • Facteurs hormonaux: puberté, aggravations menstruelles, ménopause…

On connait plusieurs facteurs de risque épidémiologiques prédisposant à l’asthme:

  • L’existence d’un terrain atopique (dermatite atopique ou rhinite allergique)
  • La prédisposition génétique. Le risque est augmenté si un membre de la famille proche est asthmatique
  • L’exposition à des substances irritantes comme le tabac, produits chimiques, farines, peintures, polluants atmosphériques…
  • L’exposition à des particules fortement allergisantes: acariens, pollens, squames d’animaux (surtout poils de chats), moisissures…
  • La prématurité: il semble que les enfants nés prématurément souffrent d’asthme plus facilement que les enfants nés à terme.
  • L’obésité prédispose aux crises d’asthme

Comment l'asthme évolue-t-il? SelectAfficher

Le début de l’asthme commence souvent entre 2 et 10 ans et succède volontiers à des épisodes de bronchites aiguës. Il y a amélioration, voire rémission à la puberté sauf dans les cas d’asthme aigus graves de l’adolescent. La maladie peut réapparaître à l’âge adulte surtout chez les femmes au moment de la ménopause.

Nécessité de se traiter

Même en l’absence de crises, l’asthme reste souvent actif au niveau des bronches.

Chez une personne asthmatique qui ne prend pas de traitement, l’inflammation des bronches persiste à des degrés divers, expliquant le caractère irritable des bronches. La paroi des bronches peut alors devenir encore plus irritée si elle est en contact avec des substances agressives (fumée de cigarette, produits chimiques, polluants, parfums, etc.) ou exposée à une substance allergisante à laquelle elle est sensibilisée.

En l’absence de traitement, cette inflammation chronique est responsable d’un gonflement des parois des bronches. Parce que cette paroi devient plus épaisse, l’air a moins de place pour circuler à l’intérieur des bronches. L’inflammation chronique est également responsable de la sécrétion de mucosités, ce qui contribue également à obstruer les bronches. Ainsi, même en dehors d’une crise d’asthme, certaines personnes asthmatiques ont des difficultés pour respirer.

Seul un traitement chronique et bien mené peut rétablir le calibre des bronches et améliorer la qualité de vie d’un patient asthmatique.

Asthme chez l'enfant SelectAfficher

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L’asthme commence dès la vie in utéro. C’est est la première maladie chronique de l’enfant, sa prévalence variant de 7 à 15% selon l’âge. Le couple asthme allergie, très fréquent chez l’enfant, définit l’asthme allergique ou extrinsèque: 50% des enfants asthmatiques ont un terrain allergique. L’eczéma est souvent la première manifestation qui apparaît chez un enfant allergique : il peut, quelques années plus tard, s’accompagner d’un asthme dans 20 à 30 % des cas.

Chez l’asthme du nourrisson et du petit enfant, les crises sont récidivantes avant que la précédente soit terminée. L’obstruction est très sévère. L’installation peut être rapide ou progressive.

La prévalence des allergies respiratoires augmente et touche de plus en plus les jeunes générations. Cette augmentation est plus liée à l’environnement (pollution, tabagisme passif) qu’à des causes génétiques. La prématurité prédispose à la maladie.

L’asthme de l’enfant est environ deux fois plus fréquent chez le garçon que chez la fille. Cette différence s’atténue à l’adolescence avec un sex-ratio finalement équilibré chez l’adulte.

L’hospitalisation de l’enfant est de règle avant 3 mois car l’asthme aigu grave de l’enfant est une urgence vitale

Comment protéger son futur bébé de l’asthme?

Un enfant à risque est un enfant dont un parent proche au moins souffre d’allergie (asthme, rhinite, conjonctivite…)

  • Ne pas fumer pendant la grossesse
  • Aucun régime alimentaire « hypoallergénique » pendant la grossesse n’a démontré son efficacité. Cependant, chez les femmes enceintes asthmatiques ou allergiques, la consommation d’aliments allergisants comme la cacahuète est déconseillée pendant la grossesse.
  • allaitement2
    Préférer l’allaitement au sein
    , ou à défaut, l’utilisation d’un lait hypoallergénique. Sachez que les allergènes peuvent aussi passer dans le lait. Ne pas diversifier trop tôt l’alimentation de votre bébé.
  • Eviter l’excès d’hygiène pendant la grossesse*. Le contact de certaines bactéries avec le fœtus (vie à la ferme, animaux domestiques…) pourrait inhiber le développement de cellules immunitaires responsables de différentes manifestations allergiques.

* European Respiratory Journal Septembre 2008:32(3):603-11

Evolution de l’asthme chez l’enfant

L’asthme est une maladie variable dont l’évolution est souvent imprévisible.

  • L’absence de signes d’atopie ou d’antécédent d’atopie dans le famille est associé à un asthme du nourrisson de bon pronostic.
  • Par contre, la présence d’antécédents atopiques familiaux, d’eczéma ou l’apparition de tests cutanés positifs aux pneumallergènes est souvent associée à une chronicisation de l’asthme après 6 ans.
  • La disparition des crises d’asthme à la puberté est observée dans environ 30% des cas.

Asthme et grossesse SelectAfficher

L’évolution de l’asthme chez la femme enceinte est imprévisible. Au cours de la grossesse, l’asthme s’améliore chez un tiers des femmes asthmatiques, il reste stable chez un autre tiers et s’aggrave pour le dernier tiers des futures mamans.

grossesse
Le risque d’aggravation est plus grand :

  • si la femme fume,
  • si le traitement de fond est interrompu ou mal suivi,
  • si l’asthme était initialement sévère.

Le risque d’aggravation est également plus important pendant le troisième trimestre de la grossesse, justifiant une surveillance plus attentive de l’asthme.

Après l’accouchement, l’asthme retrouve son état antérieur, généralement en un trimestre.

Conseils sur l’asthme

Eviter les allergènes SelectAfficher


Dans 50% à 60% des cas, en particulier chez l’enfant et l’adulte jeune, l’asthme est d’origine allergique. Une éviction stricte des allergènes connus doit être pratiquée.

  • Éliminer les allergènes: acariens, animaux domestiques, moisissures, pollen. Pour en savoir plus, consultez notre fiche conseil: Comment éliminer les acariens?
  • Éviter de fumer ou de s’exposer à la fumée secondaire, car la fumée de tabac irrite les sinus et les voies respiratoires. La cigarette induit un resserrement des bronches, une augmentation de la sécrétion du mucus, un engorgement des voies respiratoires et une toux d’irritation. Entre 15 et 25% des fumeurs risquent de développer une broncho-pneumopathie chronique obstructive: la fameuse toux du fumeur (ou BPCO).
  • En cas de « rhume des foins« , fermer les fenêtres . Sortez juste après une pluie (la concentration en pollen dans l’air est moins forte à ce moment là). Portez des lunettes de soleil pendant les périodes de floraison pour éviter les conjonctivites allergiques. Choisir les destinations les moins riches en pollen pour vos vacances (montagne ou bord de mer). Lavez vos draps et taies d’oreiller une fois par semaine, lavez souvent vos cheveux (surtout s’ils sont longs) pour éliminer toute trace de pollen. Suivre les prévisions polliniques surwww.pollens.fr
  • Ne pas laisser traîner des aliments susceptibles de moisir (fruits, légumes, aliments humides…) et se méfier des bacs à fleurs dont la terre est recouverte de moisissures blanchâtres.
  • Proscrire les produits trop parfumés: bombes, sprays insecticides, produits d’entretien…
  • Connaitre la liste des allergènes pour lesquels vous êtes allergique, pensez aussi aux allergènes alimentaires (arachide, soja…) responsables de 2% des asthmes. Des allergènes professionnels  (farine de céréales, isocyanates, aldéhydes, latex…)  Indiquez le à votre entourage, à votre médecin, en cas d’hospitalisation…
  • En cas d’allergie alimentaire: en complément du régime d’éviction: nettoyer les ustensiles de cuisine et planches à découper en contact avec les aliments en cause. Ne pas respirer ces aliments afin d’éviter une allergie par inhalation (les allergènes des crustacés sont très volatils). Éviter de les manipuler ou lavez-vous les mains ensuite. Apprenez à votre enfant à ne pas partager les collations, les ustensiles, les pailles…

Une désensibilisation peut être envisagée mais elle est plus efficace chez les enfants et les adultes jeunes. Il est essentiel que l’asthme soit bien équilibré avant de commencer une désensibilisation.

Se contrôler SelectAfficher


Le contrôle de l’asthme se fait principalement par deux mesures: la mesure du DEP et par le test de contrôle de l’asthme

Evaluer sa fonction respiratoire= Mesure du DEP (débit expiratoire de pointe)

Le DEP est le débit d’air maximal atteint au cours d’une expiration forcée. il correspond à l’intensité de l’obstruction des voies aériennes ou de leur constriction. Le DEP mesure la vitesse maximale de sortie de l’air contenu dans les poumons. Sa valeur est exprimée en L/mn. Elle varie selon le sexe, l’âge et la taille. Il est mesuré à l’aide du débitmètre de pointe (ou « peak flow meter ») qui permet de comparer le DEP du patient au DEP théorique (en fonction du sexe, de la taille et de l’âge).

Comment utiliser un débitmètre de pointe ou Peak Flow?

  • Les mesures se font au réveil et le soir. Les valeurs du matin sont souvent plus basses que le soir.
  • Placer le curseur au bas de l’échelle numérique sans mettre les doigts dessus.
  • Se tenir debout
  • Inspirer profondément
  • Placer le débitmètre à la bouche en serrant bien les lèvres
  • Souffler d’un seul coup, le plus fort et le plus vite possible l’air des poumons
  • Relever la valeur de DEP obtenue
  • Répéter la manœuvre 2 fois
  • Enregistrer la meilleure des 3 mesures
  • Noter le résultat dans le cahier de suivi fourni avec l’appareil.

Résultats du DEP

Les  résultats du DEP mesurées chez un patient peuvent être classés en 3 zones appelées asthmazones

  • La zone verte si: DEP>80% de l’optimum du patient correspond à un Asthme contrôlé , symptomatologie minimale, pas de perturbation du sommeil. Ne pas modifier son traitement
  • La zone orange 50<DEP<80% de l’optimum correspond à une niveau de Vigilance avec des symptômes cliniques. Nécessité d’une consultation médicale pour modifier ou ajuster le traitement
  • La zone rouge si: DEP <50% de l’optimum, correspond au niveau d’Alerte (crise) avec gêne quotidienne ou gêne au repos. L’atteinte de cette zone nécessite la mise en place du traitement de la crise et une consultation d’urgence chez le médecin

Le DEP est un outil efficace de surveillance de l’asthme si les mesures sont effectuées régulièrement et que l’expiration forcée est bien réalisée.
Le DEP idéal à atteindre en cas de traitement de l’asthme est déterminé par votre médecin. Si la valeur mesurée est > 80% du DEP, on se situe en zone verte, entre 60 ET 79%, on se situe en zone orange et <60%, il faut consulter rapidement. La mesure du DEP peut aussi se révéler utile lors d’une crise car elle permet de déterminer les traitements d’urgence à envisager et de vérifier l’évolution de la crise sous traitement.

Sources d’erreur du DEP:

mauvais entretien du débitmètre, expiration insuffisante, crachement ou toux à l’expiration, altitude ou humidité extrêmes, appareil trop vieux (plus de 3 ans)

Comment se contrôler?  »

Test de contrôle de l’asthme pour adultes

Retrouvez le test en cliquant sur le lien suivant: Test de contrôle de l’asthme de l’adulte et de l’enfant de plus de 12 ans selon ACT TM qualityMetricIncorporated. Asthma France

Comment se contrôler?  »

Test de contrôle de l’asthme pour l’enfant

Ce test n’est pas un questionnaire de diagnostic de l’asthme mais un questionnaire d’évaluation de contrôle de l’asthme de l’enfant âgé de 4 à 11 ans. Liu-AH et al. Developpement and cross-sectional validation of the chilhood asthma control test. Journal of Allergy and Clinical Immunology 2007; 119(4):817-825

TCAenfant

Imprimez ce test et rendez le questionnaire rempli à votre médecin traitant

Comment se contrôler?  »

Evaluer la sévérité de l'asthme SelectAfficher

  • l’âge: avant 4 ans et à l’adolescence
  • les antécédents d’hospitalisation, surtout en réanimation et en soins intensifs
  • Existence d’un trouble ventilatoire intercritique avec VEMS ou DEP <60% de la valeur théorique
  • Intolérance aux AINS
  • La non-compliance et la corticophobie
  • L’incompréhension ou la mauvaise utilisation du traitement
  • L’environnement défavorable (allergènes, tabagisme, irritants professionnels) et les difficultés d’accès aux soins (problèmes sociaux)

Eviter ou contrôler les facteurs d'aggravation SelectAfficher

  • Infections virales et bactériennes respiratoires ou de la sphère ORL (rhinite, rhino sinusite chroniques ).  Se faire vacciner contre la grippe.
  • Tabagisme et autres irritants (polluants atmosphériques, irritants professionnels…)
  • Changement de temps (froid). Sortir avec une écharpe sur le nez et autour du cou par temps froid et sec.
  • Effort physique
  • Obésité
  • Reflux gastro-oesophagien
  • Hormones : apparition d’asthme en période péri ménopausique, ou asthme exacerbé en période prémenstruelle
  • Facteurs psychologiques (stress, anxiété, émotions fortes)

Médicaments à éviter SelectAfficher

Attention à l’automédication!

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En cas de toux, les antitussifs opiacés ou sédatifs sont contre indiqués car ils entraînent une dépression respiratoire. Les fluidifiants sont sans intérêt dans la toux irritative propre à l’asthme. De manière générale tous les antitussifs sont déconseillés chez l’asthmatique car ils sont susceptibles d’amplifier l’encombrement bronchique et d’aggraver la pathologie

En cas de douleur et de fièvre: Les AINS dont l’aspirine sont déconseillés dans l’asthme car ils peuvent déclencher des allergies, particulièrement chez l’asthmatique. 4 à 10% des asthmatiques sont intolérants aux AINS! Un antécédent d’asthme à l’aspirine contre-indique à priori l’utilisation de tout AINS et limite la prise de fortes doses de paracétamol.

En cas d’asthme sévère: L’asthme sévère est une situation à risque d’hypokaliémie (posologies élevées d’anti-inflammatoires stéroïdiens et de bêta-2 agonistes = médicaments potentiellement hypokaliémiants). Attention à l’association de médicaments hypokaliémiants ou torsadogènes (Mizollen®, Kestin®)

Autres médicaments à éviter

  • Les bêtabloquants sous toutes les formes y compris sous forme de collyres
  • Les formes aérosol (en dehors de celles pour le traitement de l’asthme) peuvent engendrer une irritation locale favorisant les crises.
  • Le millepertuis est contre-indiqué avec la théophylline, inducteur enzymatique. Il diminue la théophyllinémie avec risque de baisse de l’activité, voire annulation de l’effet entraînant des conséquences éventuellement graves.

Alimentation SelectAfficher

cafe

Augmenter les apports en vitamine C et en vitamine B6.

Augmenter la consommation d’oignons (anti-inflammatoire)

Boire 2 tasses de café fort par jour

Asthme et sport SelectAfficher

Il est prouvé que la pratique régulière d’une activité physique réduit l’hyperventilation et l’obstruction des bronches, améliorant ainsi la tolérance à l’effort, quel que soit l’âge du patient asthmatique.  Marcher pour aller à l’école ou au travail, sortir son chien, monter les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur (inspirer sur 2 marches et expirer sur une marche). Prendre son vélo à la place des transports en commun, bouger…

Quel sport faut-il choisir pour un asthmatique?

Dans tous les cas, demandez un avis à votre médecin pour les précautions à prendre et le choix du sport.

Sports conseillés

piscine
La natation en piscine ou en mer chaude est le sport le plus adapté et recommandé en raison de sa pratique en air chaud et humide. Les sports nautiques (canoë kayak…) sont aussi recommandés. Attention le canotage ou la planche à voile ne doivent jamais être pratiqués en solitaire…

Les sports en salle sont recommandés à condition de procéder à un échauffement progressif. Les sports de combat sont bien tolérés s’ils sont effectués dans des locaux propres. Les sports de balle ou de ballon sont assez bien supportés car il s’agit de sports séquentiels.

Sports déconseillés chez l’asthmatique

L’équitation est déconseillée chez l’asthmatique allergique en raison du risque de sensibilisation allergique. Les sports d’endurance comme la course à pied réalisée avec une intensité élevée sont déconseillés, surtout par temps froid et sec. Les sports pratiqués en altitude imposent d’être pratiqués en groupe et avec un suivi médical.

Sports contre indiqués chez l’asthmatique

Seule la plongée sous-marine avec bouteille est légalement contre-indiquée.

Asthme d'effort SelectAfficher

L’effort soutenu réalisé principalement en air froid et sec entraîne chez certains sujets, un rétrécissement transitoire du calibre des bronches. C’est cette bronchoconstriction passagère qui est appelée « asthme d’effort » ou « asthme post exercice ». Il est observé chez 90% des enfants et des adolescents asthmatiques.

Asthme d’effort typique: essoufflement avec sifflement apparaissant 5 à 10mn après un exercice intense. Sa durée est limitée à 20 à 60 minutes et est suivie d’une période réfractaire durant laquelle le risque de survenue d’une crise est très faible

Toux spasmodique d’effort: elle peut être le premier signe de l’hyperréactivité bronchique

Dyspnée d’effort: elle peut être le reflet d’une obstruction bronchique, mais aussi d’une pathologie cardiaque. Une consultation médicale est indispensable pour le diagnostic différentiel.

Comment éviter l’asthme d’effort?

S’échauffer progressivement avant l’exercice en respirant par le nez. Éviter la course à pied, notamment par temps froid et sec ou respirer au travers d’une écharpe ou d’une cagoule afin de préchauffer l’air que vous respirez. Éviter la pratique sportive lors des pics de pollution.

Inhaler un broncho-dilatateur d’action rapide 10 à 15mn avant l’exercice +/- un corticostéroïde inhalé. Le recours à un bronchodilatateur d’action longue permet de protéger les sujets ayant une activité sportive supérieure à 60 minutes par jour. Si la symptomatologie à l’effort persiste malgré un traitement préventif, le recours aux corticoïdes inhalés en prise quotidienne doit être envisagé. Avoir toujours dans sa poche ou dans son sac de sport un broncho-dilatateur d’action courte à inhaler en cas de gêne respiratoire.

Que faire en cas de crise d’asthme d’effort?

inhaler

Cesser l’effort.
Utiliser 2 bouffées de bêta-2 mimétique en spray.
Se relaxer, se réhydrater.

Attendre une dizaine de minutes.

Si la gêne respiratoire persiste, consulter.

Vacances, voyages, déplacements SelectAfficher

Tout changement de lieu de vie représente pour un asthmatique un facteur de risque potentiel:

  • Consultez votre médecin avant un voyage important, en particulier à l’étranger. l’asthme doit être équilibré sinon retarder son départ en cas de crise.
  • Emportez une quantité suffisante de médicaments et gardez la prescription de votre médecin sur vous (surtout pour les voyages à l’étranger). Partez avec un débitmètre de pointe.
  • Emportez sur vous un plan d’action personnalisé écrit rempli avec le médecin pour connaitre la conduite à tenir en cas de crise. Se renseigner, lorsque l’on part pour l’étranger, sur les numéros d’urgence médicale.
  • Idéalement votre trousse de voyage doit aussi comporter  une trousse d’urgence
  • plane-silhouette
    En avion: Prenez les médicaments (accompagnés de l’ordonnance) dans les bagages à main (prévoir un sac en plastique transparent de 20X20cm pour les médicaments liquides et en aérosol doseur).
  • Renseignez-vous sur les conditions de logement sur le lieu de vacances. Éviter les destinations isolées sans ressources médicales ou fortement polluées (Mexico, Athènes Pékin…)
  • Éviter les facteurs liés à l’environnement, pouvant déclencher des manifestations allergiques, comme les contacts avec les animaux (chat, chien, cheval, lapin…) quand on est allergique.
  • En cas d’allergie au pollens, renseignez-vous sur les périodes de pollinisation en fonction du lieu de séjour et de la période de l’année.
  • Les asthmatiques se portent souvent bien à la montagne, sauf à très haute altitude. En cas de séjour au delà de 2000 / 2500 mètres, consulter un médecin avant le départ.

Composition de la trousse d’urgence

  • trousse-voyage
    Un flacon du bronchodilatateur bêta 2 agoniste habituel, 1 Bricanyl® ou Ventoline® 0,5mg/l injectable
  • Un corticostéroïde injectable ou en comprimés,
  • Des seringues de 2ml, des aiguilles pour injection sous cutanée, du coton, de l’alcool à 70°.

Quand faut-il consulter?

Signes d'aggravation de la maladie SelectAfficher

  • examens-medicaux
    En cas de surconsommation de bronchodilatateurs inhalés plus de 2 fois par semaine ou plus de 4 fois la même journée
  • Si les crises ne se dissipent pas malgré 6 bouffées de béta-2 agoniste rapide. Dans ce cas tel au 15
  • Chute brutale du DEP mesuré par un débitmètre de pointe
  • Altération de l’état général (fatigue, fièvre…). L’apparition de fatigue avec troubles du sommeil sont souvent des signes de mauvais contrôle de l’asthme et pas des effets secondaires des traitements!
  • En cas de toux persistante et/ou en cas de persistance du sifflement
  • Faire une épreuve fonctionnelle respiratoire (mesure du VEMS) tous les 3 à 6 mois en cas d’asthme sévère, tous les 6 à 12 mois pour un asthme modéré ou léger et une fois par an pour les asthmes intermittents.
  • Faites le test de contrôle de l’asthme. Si votre score est inférieur à 20, asthme n’est peut être pas contrôlé. Consulter votre médecin et apportez lui les résultats de ce test pour en discuter avec lui.

Dans ce cas, un consultation médicale s’impose!

Situations d'urgence SelectAfficher

Ne jamais prendre une crise d’asthme à la légère. L’asthme aigu grave est une crise inhabituelle dans son intensité, résistante au traitement usuel et mettant en jeu le pronostic vital du patient car elle peut entraîner un bronchospasme suraigu pouvant entraîner le décès du patient en quelques heures ou en quelques minutes.

En France L’asthme est responsable de plus de 5000 hospitalisations par an. Près de 1000 à 1500 personnes dont cinquante enfants  meurent d’asthme chaque année.

Crises aiguës paroxystiques

La personne est assise, angoissée, polypnéique, a du mal à parler. Il présente une dyspnée expiratoire sifflante, un thorax distendu, des râles sibilants bilatéraux, voire une cyanose et une tachycardie

Attaques d’asthme

Succession rapide des crises d’asthme sans réductibilité satisfaisante intercritique. L’existence de réveils nocturnes doit attirer l’attention. Ces attaques peuvent annoncer un état de mal asthmatique.

Etat de mal asthmatique (asthme aigu sévère)

Cet asthme sévère et permanent entraîne une hypoventilation aiguë grave, asphyxique (DEP≤60) s’installant en plusieurs jours à la suite d’une attaque d’asthme ou, plus rarement, d’apparition rapide. Un bilan complet (radiographie du thorax, gaz du sang) est indispensable pour en évaluer le pronostic.

Liens utiles SelectAfficher

  • Ordinateur
    Mieux respirer www.respir.com: base documentaire et formation en pneumologie
  • www.asthme-allergies.org
  • Pour les sportifs asthmatiques: Agence française de lutte contre le dopage: www.afld.fr
  • http://www.med.univ-rennes1.fr/wkf/stock/RENNES20090320054033blaviollcours_antiasthmatiques_DCEM1.pdf
  • Site communautaire et interactif dédié aux personnes asthmatiques sévères: www.asthmatiic.org

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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie), ma pharmacie en ligne

Dernière modification le: mar 3, 2015 @ 7 h 53 min


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