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[Critique] INFERNO

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] INFERNO

Titre original : Out Of Inferno

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : Hong-Kong
Réalisateurs : Oxide Pang, Danny Pang
Distribution : Louis Koo, Ching Wan Lau, Angelica Lee…
Genre : Catastrophe/Action/Drame
Date de sortie : 10 mars 2015 (DTV)

Le Pitch :
Suite à une négligence, un immeuble de 50 étages se retrouve en proie aux flammes. Piégé à l’intérieur, alors que le feu progresse dans les étages, plusieurs centaines de personnes tentent de trouver une issue. Pendant ce temps, les pompiers dépêchés sur place font le maximum pour enrayer l’incendie…

La Critique :
Populaires pour avoir livré des films comme Bangkok Dangerous et l’effrayant The Eye, les frères Pang ont également tenté l’aventure américaine, sans pour autant parvenir à convaincre complètement. Un remake de leur propre film (Bangkok Dangerous, avec Nicolas Cage) et un film d’épouvante plutôt anecdotique (Les Messagers, avec Kristen Stewart) plus tard, et les voici revenus à domicile. Inferno, marque ainsi le retour aux affaires sérieuses des deux cinéastes, après deux longs-métrages qui n’ont clairement pas réussi à s’imposer ailleurs qu’à Hong-Kong. Abandonnant l’horreur ou l’épouvante, Oxide et Danny Pang s’attachent cette fois-ci à mettre en scène un incendie XXL, en venant faire du pied aux grands classiques américains du genre.

Inferno-Louis-Koo

Impossible donc de ne pas penser à la Tour Infernale, de John Guillermin et Irwin Allen devant Inferno. Même environnement, même catastrophe, les deux longs-métrages jouent dans la même catégorie. Cela dit, Inferno évoque aussi le Backdraft de Ron Howard, de par sa propension à se focaliser sur le travail des pompiers. Un des deux personnages principaux est d’ailleurs lui-même pompier, tandis que l’autre, son frère, incarné par Louis Koo (vu récemment dans Drug War) est un ancien soldat du feu. Le courage de ces hommes opposés au brasier est au centre de la thématique d’Inferno. Un courage très justement illustré par un récit qui sait ne pas trop en faire, pour mieux mettre en évidence les qualités et le dévouement de ces héros du quotidien. Contrairement à pas mal de productions américaines, Inferno ne force donc pas le trait inutilement. Les frères Pang étant probablement conscients que les actes pèsent plus lourd que les beaux discours et le son des trompettes.
La recette est la même concernant les autres protagonistes. Inferno ne joue pas la surenchère et se concentre sur un nombre limité de personnages, sans là non plus, trop insister sur les micro-intrigues qui parsèment le récit. À part peut-être quand il s’agit de retranscrire les tensions entre l’un des héros et sa femme, ainsi que quand il s’agit des relations entre les deux frères au centre de l’action. Ce qui en soit est normal, est plutôt bien illustré à l’écran.

Avec beaucoup de pertinence, peut-être conscients de la nécessité de se cantonner aux limites du genre qu’ils abordent, Oxide et Danny Pang se concentrent sur le feu. C’est l’incendie la vraie star du film. Le vrai méchant contre lequel se battent les personnages. Un ennemi insidieux qui s’infiltre partout, et dont la progression redoutable est remarquablement bien mise en scène par les cinéastes. Pleine d’ampleur, la réalisation installe une tension qui ne se fait jamais la malle. Le montage, dynamique et la bande-originale, discrète mais tout à fait appropriée, venant renforcer la puissance des images.
Certes moins virtuose et prestigieux que La Tour Infernale, Inferno s’impose néanmoins comme l’un des meilleurs films catastrophe de ces dernières années. En suivant les codes du genre à la lettre, il brille par sa capacité à se montrer immersif, grâce notamment à des effets-spéciaux globalement réussis et parfois carrément grandioses (le passage de la grue vaut son pesant de cacahuètes). La tension est palpable et sans jouer les révolutionnaires, les frères Pang touchent leur cible avec une application qu’il faut souligner. De quoi regretter que leur dernier film n’ait pas eu droit à une sortie en salle, tant ce qui s’impose avant tout comme du grand spectacle, aurait gagné à être projeté sur un écran géant.

@ Gilles Rolland

out-of-inferno
Crédits photos : Seven 7

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