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Critique Ciné : The Voices, l'étrange vie de Mr. Jerry

Publié le 14 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Voices // De Marjane Satrapi. Avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton et Anna Kendrick.


Les films comme The Voices c’est généralement tout ce que j’aime : une intrigue qui part dans tous les sens mais qui sait rester amusante, des personnages complètement barrés et une mise en scène qui lèche la rétine du spectateur. Marrane Satrapi à qui l’on doit Persepolis ou encore Poulet aux prunes nous propose avec The Voices quelque chose de très différent, à mi chemin entre le film ultra coloré et quelque chose de beaucoup plus sombre. On retrouve un peu de Dexter dans le héros et le scénario de Michael R. Perry (The River, Paranormal Activity 2) tente de nous plonger petit à petit dans cette aventure, sauf qu’elle met énormément de temps à démarrer. La première demi-heure m’a semble durer une éternité quand le film commence à prendre un peu plus forme par la suite. Mais l’idée de base n’est jamais creusé et ne sert que de sujet basique pour une comédie dramatique. Le vrai avantage de ce film est de ne ressembler à aucun autre. C’est un film qui sait surprendre par sa créativité mais les OVNIS ne sont pas toujours tous bons. Tout au long je suis allé voir ce film avec l’envie d’adorer. Avec une bande annonce curieuse et captivante, je m’attendais à ce que The Voices garde le même esprit curieux. Sauf que ce n’est pas vraiment le cas.

Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n’est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona - la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l’usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire - du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments...

Marjane Satrapi fait ici quelque chose qui va presque à l’encontre de sa filmographie et c’est quelque chose que j’ai envie de saluer car c’est prendre un vrai risque et tenter quelque chose de radicalement différent. Je ne peux que la soutenir dans son idée de faire des films tous plus différents les uns des autres. Car c’est une façon de proposer du cinéma original et de ne pas toujours copier-coller ce qu’elle a déjà pu faire précédemment. Le problème c’est que le concept de son film n’est pas toujours très bien utilisé. Comme je le disais, la première demi-heure ratatine complètement cette histoire prenant inspiration sur Dexter, Psychose (et toute al mythologie de Norman Bates), et de bien d’autres choses encore. La seconde partie du film, et donc les 45 minutes finales sont globalement assez correctes. Disons qu’il y a des moments d’efficacité redoutable dans la façon que The Voices a de dépeindre l’univers de Jerry, cet homme qui semble vivre dans le savon pour bébé et des rêves plein la tête. Mais je pense que la plus grande influence de la réalisatrice se trouve chez Tim Burton qui aime les univers sombre et coloré. Sauf que The Voices est loin d’être un Burton, ou en tout cas un bon Burton.

Le scénario de Michael R. Perry manque cruellement de plusieurs choses et notamment de bons dialogues. Je n’ai rien retenu du film en termes de dialogues qui vaille vraiment la tête d’être relevé. Car il ne se passe rien de bien intéressant dans ce sens là. Le souci c’est que The Voices a en guise d’acteur principal Ryan Reynolds que je trouve assez mauvais. Il a cette tête de benêt mais ce n’est pas suffisant, car il n’a pas le jeu qui va avoir tout simplement. J’aurais bien aimé qu’il soit à la hauteur de Gemma Arterton que l’on n’a pas l’occasion de voir suffisamment à mon goût et qui est probablement le vrai rayon de soleil de The Voices. Finalement, cette comédie noire a beau être sombre et tout droit sortie d’un univers de Tim Burton, cela manque de bons dialogues, d’une introduction efficace et d’un acteur principal vraiment bon. Je ne dis pas que j’aurais préféré Johnny Depp (je ne vais pas pousser l’envie Burton-esque jusqu’à ce point là, d’autant plus qu’il n’aurait probablement pas été à la hauteur non plus tant son jeu est devenu une caricature de lui même) mais cela manque peut-être de trop de choses pour réellement surprendre, c’est aussi simple que ça.

Note : 4/10. En bref, quand on s’inspire d’un maître, on tente de l’égaler ou de surprendre, le film de Marjane Satrapi a beau être original sur le papier, le film met trop de temps à démarrer.


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