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Un voyage littéraire profondément humain : 1 hiver avec Baudelaire d'Harold Cobert.

Par Eirenamg

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L’écriture d’Harold Cobert est une nouvelle fois envoûtante après Dieu surfe au pays basque et Jim, un nouveau coup de cœur pour le roman et le style de cet auteur.

On suit l’histoire de Philippe père de famille et VRP en pompes à chaleur, très proche de sa petite fille Claire. Il a une vie normale jusqu’à que sa femme le mette à la porte un dimanche soir, il raconte une dernière histoire à sa petite fille le prince des Etoiles et la princesse de l’Aurore et se retrouve  viré de chez lui. Rapidement cette situation l’entraîne dans un engrenage, d’abord la vie dans sa voiture puis à l’hôtel de 2nde zone et  finalement la rue après avoir perdu son travail.

Il se retrouve alors spectateur de la vie des autres, entraîné dans une spirale, une véritable descente aux enfers suite à cette séparation. Au départ le récit montre ses tentatives pour rapidement retrouver un travail, ne pas demander de l’aide, le cacher à sa mère. Il montre aussi les incohérences du système et sa froideur lors de ses heures d’attente à pôle emploi, à la poste. L'injustice qui s'attache à la vie du héros qui perd peu à peu tous ses repères.

L'auteur décrit de manière très réaliste, la vie dans la rue de Philippe, sa volonté de garder une certaine dignité, les gens qui l’aident, la débrouille. La mendicité dans le métro, la rue pour survivre. Il montre comment il essaye de tenir contre vents et marées pour sa fille, en récitant de la poèsie pour se faire écouter par les voyageurs du métro.

Ce livre m’a émue car Philippe ça peut devenir chacun d’entre nous, à la suite d’un accident de la vie, on comprend comment on peut rapidement disparaître pour les gens. On se rend compte qu’on est souvent ce passant occupé ou gêné qui détourne le regard ou fuit le SDF qui nous rappelle qu’on peut parfois tout perdre ou combien notre société est de plus en plus inhumaine, individualiste.

Mais à travers cette noirceur ce spleen, il y aussi de l’espoir, dans l’entourage du personnage principal. Il va faire une série de rencontres qui vont lui permettre de tenir et notamment une rencontre déterminante celle avec son chien prénommé Baudelaire. Cette amitié sera vitale dans son parcours  et dans sa renaissance. Baudelaire c'est le chien dont tous le monde rêve attachant, protecteur qui aide et soutient Philippe dans sa vie dans la rue.

Les seconds rôles sont attachants comme Berbère et sa femme qui dirige un kebab, l’amiral qui dirige la péniche des chevaliers de l’ordre de Malte qui héberge le personnage. Le très beau personnage de Claire, la fille de Philippe et  son amour inconditionnel pour son père est à chaque fois une pause de douceur, une lueur d'espoir pour le personnage. La description de cette amitié entre le chien Baudelaire  et son maître est très poétique. L’évocation au fil de l’histoire des poèmes de Baudelaire, des paysages de Paris, l’humanité du récit, de cette reconstruction et aussi de la réflexion sur notre société sont bouleversantes.

L’auteur arrive à nous faire nous projeter dans Philippe, son combat quotidien pour survivre, à nous faire comprendre comment on peut basculer et devenir invisible, perdre son humanité quand on n’a plus rien et que personne ne vous regarde. Au-delà de l’histoire, l’auteur réussit à nous faire réfléchir sur notre attitude et ce qu’on aurait fait si on en était arrivé là. Il nous fait réflechir sur notre égoïsme, notre indifférence à travers les réactions de son patron, de son ami d'enfance par exemple.

Un récit  dont on ne ressort pas indemne mais qui montre les forces insoupçonnées de l’âme humaine, de l’amour, de l’amitié humaine et aussi animale. Un portrait saisissant et bouleversant de notre société et qui prouve une fois de plus que le chien est le meilleur ami de l’homme.

Alors ouvrez les pages de ce roman, laissez vous envouter par l’écriture réaliste et poétique de l’auteur, écouter pour reprendre l'oeuvre de Baudelaire le spleen de Paris à travers cette histoire et  découvrez les correspondances et l’idéal " à travers la forêt de symboles" comme le voulait Baudelaire.  Faites ce voyage d'un hiver , plein d'humanité et suivez la plume d'Harold Cobert. Bon voyage littéraire et faites le plein d'émotions avec ce récit.


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