Magazine Culture

Médusées au musée | Les Tudors au Musée du Luxembourg

Publié le 18 mars 2015 par Generationnelles @generationnelle

Une dynastie qui n’est pas la nôtre mais aussi flamboyante que celle de nos Bourbons. Cette découverte étrangère est aussi belle qu’une grosse production américaine. Ce n’est pas Versailles mais c’est toujours palace pour l’exposition les Tudors au Musée du Luxembourg !Les Tudors n’amènent souvent à la mémoire que des scènes cruelles et dénudées pour série télévisée. Mais avant Jonathan Rhys-Meyers, Henry VIII ou Elisabeth I° étaient les souverains d’une époque où le luxe, le faste et la volupté n’évoquaient pas qu’un poème!

72dpi_Sittow_Marie

A l’affiche : Les mains sur les hanches, le regard fier, il n’a pas l’air commode celui qui fait l’affiche de l’exposition! Mais les pièces précieuses sur son poitrail, son haut aux fils dorés chargé d’hermine sur bas de soie raffinés  donnent au héros de papier des airs de Fashion week. Et parti de Londres, le souverain continue à Paris sa tournée au titre de blockbuster : les Tudors, super héros classiques.

72dpi_Affiche_Tudors

Derrière la façade : Ce n’est pas tous les jours que Cate Blanchett accueille les visiteurs d’une exposition, Cate Blanchett et Sarah Bernhardt. Entre 1912 et 2007, un écart générationel flagrant qui a pourtant un point commun royal : les deux comédiennes ont joué le rôle d’Elisabeth I°. Une reine qui a fait fantasmer les cinéphiles du monde entier mais qui a toujours du mal à montrer son vrai visage. Ce portrait le voilà exposé au musée du Luxembourg. La National Portrait Gallery amène sa collection de tableaux dans une France romantique où l’emblème de roses rouge et blanche fascine les visiteurs et vient apaiser les relations franco-anglaises. En avaient-elles  besoin? La rivalité  n’était pas forcément à son comble au XVI° siècle. La jeune Marie d’Angleterre avait épousé l’ancien Louis XII de France avant que François I° n’enterre la hache de guerre dans un traité de paix avec Henri VIII. Ce barbe-bleue avait aussi un grand coeur notamment avec Catherine Aragon, une de ses nombreuses épouses. Mais Henri le magnifique était également une fashion victime avec un budget aussi important pour l’armée  que pour son habillement. Mais la dramaturgie gothique devient fascinante avec les femmes fâchées Marie Stuart et Elisabeth I°, Bloody Marie, et celle qui pouvait chanter Like A Virgin sans rougir.

72dpi_Hilliard_Elisabeth

La fantasmagorique reine à la silhouette idéale devient parfois graphique dans les tableaux du peintre Nicholas Hilliard et toujours dramatique avec ses amants délaissés, rebelles à la couronne. L’intrigue était trop parfaite pour ne pas inspirer des écrivains, et pas les moindres, Shakespeare certes mais aussi Victor Hugo, grand fanatique de l’écrivain anglais Walter Scott, dans ses pièces Marie Stuart mais aussi Amy Robsart.

COSTUME D'AMY ROBSART

La pièce au succès pas vraiment populaire retrace les amours passionnées entre la reine vierge et son dernier favori aux tenues terriblement romantiques et esthétiques sur scène tout comme dans les croquis de Delacroix. Un ton grave rétentissant également dans l’opéra Henry VIII de Camille Saint Saëns. Des histoires si tragiques qu’en dévisageant le tableau d’Elisabeth I°, on se demanderait encore si elle était reine ou égérie théâtrale.

The Trial of Queen Katharine, 'Henry VIII', Act II, Scene 4, 1831 (oil on canvas)

Jusqu’au 19 juillet 2015


Retour à La Une de Logo Paperblog