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Critique Ciné : Still Alice, mémoire effacée

Publié le 20 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Still Alice // De Richard Glatzer et Wash Westmoreland. Avec Julianne Moore, Kristen Stewart et Kate Bosworth.


Still Alice n’est pas un film exceptionnel. Tout du moins pas pour son scénario qui n’est pas ce qui fait réellement briller le film. Ce qui donne au film son caractère unique et surtout touchant c’est la prestation de Julianne Moore, sans failles aucune. Cette dernière mérite amplement son Oscar remporté lors de la dernière cérémonie pour le rôle d’Alice Howland. C’est une prestation à couper le souffle qui emporte le spectateur assez souvent dans un flot d’émotions naturelles. Je sais que je suis quelqu’un d’assez sensible au cinéma, surtout avec des histoires de ce genre là, mais Richard Glatzer (Echo Park, L.A., Fluffer) et Wash Westmoreland (Echo Park, L.A., Fluffer) ont réussi à faire quelque chose du roman de Lisa Genova. Ce n’est pas facile de parler d’une histoire comme celle de Still Alice sans forcément tomber dans le mélodrame parfois un peu longuet. Car au delà de cette histoire d’Alzheimer, il n’y a pas grand chose dans ce film. Tout tourne autour de l’histoire d’Alice, de ce qu’elle vit et de ce que sa famille vit à cause de ça. C’est un point de vue intéressant, c’est certains, mais parfois le film nous fait alors ressentir quelques longueurs qui n’étaient probablement pas nécessaires à mes yeux.

Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.

Le scénario de Still Alice est donc parfois un peu décevant car il repose énormément sur la prestation de Julianne Moore. Le fait que cette dernière soit aussi bonne dans ce rôle nous fait donc oublié en grande partie les problèmes de ce film, d’un point de vue purement scénaristique. Côté mise en scène, Richard Glatzer et Wash Westmoreland tombent dans le film américain à bons sentiments très classique. Il n’y a rien d’exceptionnel dans cette mise en scène, qui a tout de l’académisme le plus facile. Ce n’est pas toujours une erreur de faire un film académique d’un point de vue de la mise en scène, mais personnellement je trouve que c’est un énorme problème dans un film comme Still Alice, qui aurait dû chercher à être quelque chose de beaucoup plus doux, beaucoup plus léger dans la mise en scène en faisant ressentir quelque chose aux téléspectateurs. Still Alice a des qualités c’est certains, notamment Julianne Moore mais aussi le fait que ce n’est jamais fait dans le mauvais sens ou en tout cas avec le mauvais point de vue. La mise en scène est vraiment un truc important dans un tel film sauf qu’ici ils ont fait quelque chose de tellement basique et banal que le film se déguste difficilement.

Avec un tel sujet, Still Alice parvient donc à émouvoir le spectateur à sa façon. L’histoire d’Alice est terrible et l’on apprend à connaître l’enfer que peut devenir très rapidement la vie de quelqu’un qui a Alzheimer. C’est plein de petits moments de ce genre où l’on découvre que Alzheimer est probablement l’un des pires maladies qu’il soit car il n’y a rien de pire que de perdre la tête. C’est une souffrance que Alice vit au quotidien, parfois même sans s’en rendre compte. Julianne Moore est alors sensationnelle, très sincère et surtout réelle. A ses côtés on retrouve Alec Baldwin (qui a été demandé par Julianne Moore pour incarner le mari d’Alice, deux acteurs qui s’étaient déjà rencontré par le passé sur la série 30 Rock dans laquelle Julianne Moore avait fait plusieurs apparitions). L’alchimie qu’il y a entre ces deux là est palpable même si utilisée de façon très disparate. C’est un peu la même chose pour Kristen Stewart (Sils Maria) que j’aime beaucoup contre l’avis de beaucoup et qui incarne ici le rôle de la jeune fille d’Alice avec beaucoup de charme dans sa désinvolture.

Note : 6/10. En bref, un film académique qui repose sur la prestation sans failles de Julianne Moore.


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