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HEC, ENA : les péchés originels de François Hollande vus par Jean-Marie Le Guen et le reste des Français

Publié le 20 mars 2015 par Delanopolis
Votre nouveau Pot aux Roses ! HEC, ENA : les péchés originels de François Hollande vus par Jean-Marie Le Guen et le reste des Français
1 - Balles socialistes perdues


"Non mais dîtes-moi ... vous avez quand même fait HEC et l'ENA. Donc les "Français populaires", deux minutes hein ! Vous n'allez pas nous donner des leçons de populaire maintenant. Allons, allons, un peu de sérieux !"

A qui cette diatribe de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, était-elle adressée ? A François Hollande, ancien élève de ces deux écoles ? A un président qui déclarait ne pas «aimer les riches», vouloir faire rendre gorge à «son ennemi la finance» ? Non ! Plus classiquement et politicardement il s’agissait d’un échange avec Florian Philippot du FN, individu ayant suivi (ou subi) la même formation que Mou-Président.

Le Guen, vieux routier du socialisme français sauce MNEF et qui sait ce que persifler veut dire, a-t-il visé avec perversité son patron en faisant mine de décocher une flèche contre un frontiste ?

Il faut dire que le prurit anti-énarchique et anti-grandes écoles, qui saisit à périodicité irrégulière les politiciens démagogues, a trouvé de quoi s’alimenter ces derniers temps. Prenons Areva, un joyau extrait de la mine qu’était autrefois le nucléaire en France. Confiez cette entreprise à une ingénieure des mines précisément, passée par Normale Sup, Anne Lauvergeon. Qu’obtenez-vous quelques années plus tard ? Une situation menaçant faillite. Et qui se souvient que Jean-Yves Haberer, major de Sciences Po, dont la réputation était d’avoir totalisé parmi les meilleures notes jamais obtenues dans cette école et deuxième de l’Ena, fut aussi le principal responsable de la pire faillite d’une entreprise française depuis 1945, celle du Crédit Lyonnais ? Rapprocher ces performances conduit il est vrai à se poser quelque question sur la sélection et la formation des prétendues élites.

De manière plus instructive encore, on ne peut que sourire en voyant la classe dirigeante française vanter désormais les vertus de la dépréciation de l’euro, promue soudain bouffée d’oxygène pour notre économie, après qu’elle ait dit et répété pendant trente ans que le franc puis l’euro forts étaient vitaux pour une croissance saine et durable. Ce dogme, vrai ciment idéologique de la caste au pouvoir dans ses rapports avec le peuple, procédait d’une incompréhension radicale des conditions réelles de la concurrence entre les nations et les entreprises. La diffusion accélérée des savoirs, des techniques et des arts rend aujourd’hui tout handicap de compétitivité monétaire particulièrement nocif puisque les autres facteurs concurrentiels sont rapidement lissés.

L’exemple allemand a été systématiquement mal interprété par nos «élites» qui oubliaient qu’à plusieurs moments de son histoire récente, de 1945 à 1960 et au début des années 1990 du fait de sa réunification, l’Allemagne s’est rebâtie et réformée avec un taux de change faible. La récente et encore limitée baisse de l’euro arrive donc trop tard pour panser les plaies de trente ans de désindustrialisation indue. Tout juste permettra-t-elle à notre gouvernement de claironner la reprise pour justifier qu’il ne fera aucune réforme impopulaire.

Dans ce contexte, l’hostilité du peuple vis-à-vis de ses dirigeants et de son mode de formation, que de roués politiciens espèrent utiliser pour les remplacer et profiter à leur tour du système, monte en sourdine dans la société française.

Conscient du problème, le pouvoir va tenter de la dévier et de la canaliser en tenant un discours anti-élitiste qui se traduit essentiellement par .... la disparition de l’enseignement du latin et du grec ancien au collège ! Ainsi, le latin ne sera plus une option proposée en plus des autres matières, mais l'un des nouveaux -excusez du peu- «enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) », intitulé « langues et culture de l’antiquité », au même titre que d’autres thèmes de travail, comme le « développement durable » ou « information, communication, citoyenneté ». Ah, la communication et l’écologie !

Qu’on se le dise, ces EPI sont des « projets sollicitant l'expression orale, l'esprit créatif et la participation des élèves et pris en charge par les enseignants de toutes les matières qu'ils sollicitent lesquels définissent en équipe les contenus des cours » ! Quand la Novlangue et le culte de la com’ veulent assassiner les langues dites mortes, elles redoublent d’inventivité verbale ... La soi-disant démocratisation de l’enseignement des langues anciennes et la suppression des classes bi-langues pave en réalité la voie de leur disparition définitive du paysage scolaire. C’est l’ouverture intellectuelle à des modes d’analyses et de pensée exigeants et différents des nôtres qui passeront à la trappe. Décidément, l’option démagogie bénéficie du meilleur coefficient dans la formation de nos chefs.


2 - Uber : l’ennemi public numéro bientôt hors d’état de nuire ?

La loi qui porte le joli nom du député Thévenoud, celui dont la phobie administrative le dispensait de payer ses impôts et qui nonobstant siège encore à l’Assemblée nationale, a permis ces jours ci à la gendarmerie de faire une descente chez Uber, armes à la ceinture. Vingt cinq pandores, pas moins, ont investi pendant six heures cette officine quasi-terroriste qui ose s’attaquer au monopole des taxis. L’application pour smartphones UberPop met en relation des particuliers et des conducteurs non professionnels, chose scandaleuse et interdite depuis cette loi du 1er janvier 2015. Plus qu’un crime, en France la concurrence est une faute.

Si les frères Kouachi et leur ami Coulibaly avaient eu droit à la même vigilance, Charlie Hebdo serait encore en proie à des difficultés financières et Charb et ses potes seraient bien vivants ...

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