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Vincent n'a pas d'écailles

Publié le 22 mars 2015 par Cinephileamateur
Vincent n'a pas d'écailles

"Une bétonnière... Une bétonnière..."
Amateur de super héros, « Vincent n’a pas d’écailles » avait tout pour attiser ma curiosité à commencer par sa bande annonce (extrait ?) énigmatique qui ne laissait pas de doutes : Oui c’est un film français et non, contrairement à ses homologues américains, il n’y aura pas de surenchères visuelles. J’avais quelques craintes mais je voulais tester cette expérience.
Et j’ai plutôt bien fait car en termes d’expérience, cela en est vraiment une. Bon, je ne vais pas vous mentir mais durant les vingt premières minutes de ce film assez court, je me suis un peu ennuyé. Le film avait un pouvoir fascinant, on se demandait où il voulait en venir mais je me faisais quand même un peu chier. Puis, Vincent rencontre Lucie et là, le film a commencé à nettement plus m’intéressai. Il a même réussit à justifier ses vingt premières minutes un peu pénible je trouve.
Vincent n’est pas un super héros, ce n’est pas non plus un monstre (voilà pourquoi il n’a pas d’écailles), c’est juste un homme lambda qui se voit doté d’un pouvoir un peu particulier qui le fait vivre en marge de la société. Pas d’explications à ce pouvoir, pas de grandes quêtes héroïques, pas de méchants vilains à combattre, juste un homme qui vit avec sa différence. Cette façon de crédibiliser son récit fantastique, de rendre le personnage au même niveau que le spectateur s’avère une brillante idée. Bien sûr, on pourra toujours dire que l’on pouvait aller plus loin, qu’on aurait pu exploiter un peu plus ce personnage mais l’inséré comme un simple fait divers et essayer de le voir vivre avec sa timidité rend l’histoire assez tendre avec un brin de naïveté qui m’a bien plu, le fantastique devenant simplement un simple artifice agréable qui n’étouffera jamais son sujet.
Pour incarner Vincent, Thomas Salvador est parfait. Physique assez commun (même si je lui trouve du charme), rien ne le prédestine à être héroïque. C’est Monsieur Tout le monde et ce visage inconnu (du moins à mes yeux) rend son personnage encore plus fort. On a tout de suite envie d’être potes avec lui et lorsqu’un obstacle va se mettre sur sa route (un obstacle très banal car encore une fois, pas de supers vilains ici), on éprouve l’envie qu’il s’en sorte car Monsieur Tout le monde ne demande rien à personne et qu’il ne mérite pas qu’on s’acharne sur lui.
Face à lui, je suis tombé amoureux de Vimala Pons qui fait non seulement une sublime Lucie mais qui en plus s’avère être aussi très touchante dans son personnage fragile également. Vincent et Lucie forme un couple frais, tendre, naïf, innocent… On veut les aimer et même si pour eux aussi il y a aucune surenchère dans la romance aussi, la fraicheur de leur couple fonctionne. Entre les deux comédiens, il y a vraiment une belle alchimie qui opère. Derrière, le reste de la distribution fait le job. Youssef Hajdi sort un peu du lot en Driss mais que très légèrement et sans jamais voler la vedette à notre couple et notre héros principal.
Thomas Salvador est aussi présent derrière la caméra. Ce que j’ai vu, j’ai beaucoup aimé. Les vingt premières minutes sont pénibles (et encore, après elles se justifient je trouve) mais après, ça se suit avec un certain plaisir. L’absence de surenchère pour installer ce récit comme si il s’agissait de quelque chose de normal m’a vraiment beaucoup plu. Tout est dans la simplicité mais ça marche et même si la symbolique de l’eau est appuyée, le cinéaste nous filme certains plans avec beaucoup de beauté et de poésie. J’ai beaucoup aimé ainsi les différents décors mais également les effets visuels très léger mais vraiment bien foutus. La bande originale se fait elle aussi très discrète le film préférant jouer avec les bruits de l’eau et de l’environnement qui nous entoure mais les quelques notes musicales que l’on peut entendre s’intègre très bien au récit.
Pour résumer, « Vincent n’a pas d’écailles » fut pour moi une bonne surprise. Ce n’était pas gagné d’avance, j’ai même eu très peur au début mais petit à petit, j’ai été emporté par ce film que j’ai grandement aimé et que j’ai même plus apprécié par la suite avec le recul après ma projection. Loin de ses modèles américains, le cinéma français nous propose une version alternative certes moins classe, moins glamour et moins luxueuse du monde des super héros mais une version malgré tout tendre et riche en poésie que je recommande quand même. Sans artifices, le film aurait pu aller plus loin, développer certains points davantage mais il reste quand même très intéressant et je pense que je pourrais même le revoir avec un certain plaisir car il ne m’a pas laissé totalement indifférent.
3.5


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