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Notre entretien avec Cléa Vincent

Publié le 24 mars 2015 par Chroniquemusicale @chronikmusicale

Cléa VincentCléa Vincent c’est clairement mon coup de cœur musical de l’année 2014 ; elle était reine de promo dans mon top 4, elle l’est à vie dans mon casque audio. Après deux excellents EPs, sorti en mars et en octobre 2014, sa prochaine actualité c’est un album et ça, c’est cool ! Vraiment cool ! C’est un peu la bonne nouvelle pour une nana, comme moi, qui l’écoute en boucle, en mode replay sur des journées entières. Il y a que la pop devrait ressembler davantage à ce que Cléa Vincent en fait ; une pop colorée, volontairement naïve qui n’est pas là pour apprendre, dire ou expliquer mais pour ressentir, déployer, évincer les emmerdes quotidiennes, les camoufler, les maquiller et rendre la vie plus douce. Voilà ce que fait Cléa Vincent, elle ralentit le tempo, le façonne autrement, le rend plus sympa, plus beau, plus lumineux… Et quand l’air rempli les poumons et que le soleil semble pointer le bout de son nez, on se rend compte, en fait, que les textes sont plutôt tristes. Alors, on a envie de la remercier, elle, d’en avoir fait une danse…

Nul besoin donc de préciser à quel point j’aime sa musique… Et quand le coup de cœur atteint son apogée, la curiosité prend le dessus. On a demandé, on l’a eût ; Cléa Vincent a gentiment répondu à nos questions.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la façon dont tu t’es lancée dans la musique ?

Cléa Vincent : J’ai commencé le piano à 5 ans au conservatoire de Bourg la Reine. J’aimais beaucoup le jazz étant enfant. J’en écoutais énormément. J’aimais bien la chanson française aussi ; Julien Clerc, Alain Souchon, Renaud, Dick Annegarn, Véronique Sanson. J’ai beaucoup écouté les Cure, j’ai beaucoup écouté Radio Nova qui passait des groupes black groovy, puis au moment des boum, vers mes 14-15 ans, j’ai vrillé musique électronique, Daft Punk, Phoenix, Air, Benjamin Diamond, Mojo, Cassius etc. Plus tard vers 18 ans, mes copains DJ se sont mis à passer de la minimal dans des soirées secrètes. Puis un dimanche soir, il y 5 ans, j’ai atterri à une scène ouverte du Popin, un bar rue Amelot à Paris et c’est là que je me suis mise à écouter de la pop et à trainer aux concerts. C’est à ce moment précis que j’ai eu envie de monter sur scène et de chanter mes chansons. Voilà pourquoi ma musique est électro pop, dansante et en français avec des influences jazz…

Et la rencontre avec ton label Midnight Special Records, ça s’est passé comment ?

Victor le patron de Midnight Special Records m’a découvert dans une scène ouverte, le bar s’appelait la Faille. Il m’a contacté par facebook pour me faire jouer dans un festival qu’il organisait au Combustibles. Puis il m’a fait enregistrer une cassette audio de reprises yéyé french riviera. Et on est devenu ami, et aujourd’hui j’ai décidé de faire l’album sur ce même label parce que jusqu’ici je n’ai rencontré personne d’aussi ouvert, avec autant d’idées et une telle vision de la musique.

Avant les sublimes EPs que tu as sortis, y avait-il d’autres formations ?

En parallèle de « Cléa Vincent » j’ai trois autres groupes : Cléa et les coquillages (yéyé french riviera), Les chansons de ma tante (punk-new wave en français) et A la mode (jazz). Ce sont là différentes façons de m’exprimer, je chante toujours en lead, sauf dans A la Mode où je ne chante pas, je fais seulement du piano.

Ta musique elle est un peu schizo, quand même, il faut l’avouer… Les paroles sont plutôt tristes sur un son entraînant. Une façon de se dévoiler sans le côté mélo ou de dédramatiser la chose avec un « on s’en fout, viens danser » ?

Alors, la mélancolie est un de mes traits de caractères principaux, effectivement. Je suis aussi très romantique. Mais ce que j’aime avant tout c’est la légèreté d’esprit, la rigolade. Donc mes chansons sont rythmiquement entrainantes, avec des accords mineurs, et des textes qui expriment souvent la douleur sentimentale…. Mais j’essaye de ne pas être pathétique, j’essaie d’imager le plus possible, de camoufler la mélancolie à travers des métaphores…des personnifications. Par exemple, le titre Méchant Loup.

Je découvre avec un plaisir à peine dissimulé que tu es en studio pour un album. Il est prévu pour quand ? Y a-t-il des collaborations avec d’autres artistes sur certains titres ou c’est du Cléa Vincent en solo ?

Oui je suis en train d’enregistrer mon premier album en collaboration avec Raphael Léger du groupe Tahiti 80. Nous composons et réalisons tout à deux. C’était déjà le cas sur les deux EP’s. L’album est prévu pour janvier 2016. Et j’ai tellement hâte !!!!!

J’aimerai bien que tu m’expliques le cas de la chanson « Happée coulée » que tu as écrite en collaboration avec KIM et qui se retrouve sur l’album de Luce. Est-ce qu’on pourrait rêver à une possible version made in Cléa Vincent sur ton album ?

J’ai composé avec Kim le morceau Happée Coulée. Il a beaucoup plu à Luce qui cherchait des chansons pour son premier album. Avec Kim nous étions trop heureux que happée coulée soit chanté par Luce car nous l’aimons beaucoup, elle est géniale. Je le joue moi aussi en concert, mais je ne pense pas le mettre sur l’album.

La dernière fois, on s’est rencontré après ton concert à la rue des Bains à Genève pour le magazine Ours, peux-tu me raconter l’histoire derrière cette collaboration ?

J’ai rencontré Amanda Oliva Cala du magazine Ours dans un concert en appartement à Paris, elle m’a offert des pan cakes de couleur parce qu’elle aimait ma musique. J’ai adoré ce cadeau, et depuis j’ai fait la musique de son court métrage, Prends ton sac et tire toi et j’ai joué dans son bal à Genève. Et je l’admire beaucoup pour son travail de stylisme. Elle a un talent fou, je pense qu’elle ira loin !

Et enfin, dernière question s’il ne fallait retenir qu’une chanson de tes deux EPs pour te définir, ce serait laquelle ?

Je suis totalement château perdu. Le château c’est mon cœur et il est un véritable artichaut.


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