Chilly Gonzales (ou Gonzales tout court pour les intimes) fait partie de ces musiciens qu’on ne peut classifier autrement que par leur talent et leurs multiples facettes. Aussi à l’aise dans la pop que dans le classique ou le jazz, le bonhomme enchaîne les masterclasses dans les plus grandes écoles du monde. Son domaine de prédilection restant cette musique électro-pop qui nous emmène dans un univers frais et très rococo rappelant les cabarets des années 30. Pour situer son influence sur la scène musicale internationale actuelle, il a composé et arrangé la majorité des titres de l’excellent album Compas de Jamie Lidell, a également participé au blockbuster mondial Random access memories des Daft Punk et collabore régulièrement avec sa grande pote Feist.
Voilà pour les épaules du personnage. Autant vous dire qu’une sortie d’album (souvent inattendue) est toujours un événement. Pour cette fois, le canadien nous a vite mis sur la route avec ce trailer mystique :
Bien sûr, on se souvient du carton international de sa série Solo piano I&II qui en a inspiré plus d’un. Pour Chambers sorti le 23 Mars, Gonzales revient sur cette même formule intimiste en nous invitant à partager avec lui sa réinterprétation de la bonne vieille musique de chambre. Des cordes sublimement enregistrées viennent orner le travail du maître pour délivrer un album raffiné mais pas prout-prout. Le genre d’album qu’on peut s’écouter un dimanche soir au coin du feu avec un bon whisky ou une bonne tisane (il y a deux écoles).
Comme le personnage ne se montre qu’avec parcimonie et pudeur, il laisse une petite note à notre intention dans l’album et ce, pour chacun des titres qui le composent. Preuve qu’on peut être un génie et ne pas manquer d’humour, la dédicace du premier titre de l’opus à l’intention du duo improbable Bach et Daft punk (dans cet ordre). Le message est clair, Gonzales veut nous prouver au travers de ces 12 œuvres que les frontières sont finalement ténues entre la musique classique (en l’occurrence la musique romantique) et notre bonne vieille pop.
Autre surprise de l’album qui est assez rare pour être soulignée, vous aurez l’occasion d’entendre Gonzales au chant en toute dernière piste, comme s’il avait voulu se planquer, avec une composition qui rappelle la bonne période de Ben Folds (il y a eu une bonne période ? Oui, mais un peu courte). Peut-être sa façon à lui de s’excuser de nous avoir embarqués là où on ne l’attendait pas.
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Bach & Daft punk 4ever, casual chic, chambers, chilly gonzales, musique de chambre, quatuor, solo piano
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