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Quand les mathématiques jouent aux entremetteurs

Publié le 25 mars 2015 par Pnordey @latelier

Les algorithmes sont en mesure d’optimiser les rencontres amoureuses, voire sa recherche d’emploi. Avec un succès de plus en plus garanti, promettent deux chercheurs luxembourgeois qui ont mis en évidence 10 facteurs déterminants.

Qu’ils s’agisse de trouver un employeur ou l’âme sœur, les mathématiques pourraient venir en aide. Au Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER), un duo de chercheurs a voulu analyser les facteurs d’attractivité entre deux individus. Ils se sont donc basés sur les données d’une étude démographique et psychologique très détaillée de la De Nederlandsche Bank des Pays-Bas de 2003. L’objectif d’Arnaud Dupuy et Alfred Galichon a ensuite été de calculer ce qu’ils ont appelé « l’utilité commune » soit une mesure du bien-être et de la préférence mutuelle entre deux individus. Un degré d’attractivité pour résumer.

Jusqu’ici plusieurs algorithmes avaient vu le jour, notamment sous l’impulsion des sites de rencontres. Ils imitaient pour l’essentiel les recommandations telles que les font Netflix ou Amazon en fonction des informations fournies par les utilisateurs et de leurs données de navigation. C'est un peu le modèle suivi par l'application Kudoz par exemple. Les recherches des deux professeurs luxembourgeois vont plus loin.

Caractéristiques personnelles et socio-économiques

« C’est la première fois que l’on essaie d’évaluer l’importance des traits de personnalité dans la classification des hommes et des femmes en recherche de partenaire. » affirme le professeur Dupuy. Lui et son équipe ont mis au point un nouveau modèle prenant en compte différents attributs qui font ou défont le penchant pour une personne. L’originalité du travail des deux professeurs consiste en fait à prendre en compte à la fois les traits socio-économique (éducation, salaire, etc.) et les traits de personnalités.

Ils ont ainsi déterminé une liste de 10 facteurs clés qui détermineraient le degré d’affinité de deux individus. Parmi ceux-ci on retrouve en tête les études puis le poids, la santé ressentie, l’extraversion ou encore l’autonomie. La suite serait affaire d’attentes et de compromis entre les personnes concernées. Comme pour une transaction économique en somme.  Car l’étude repose sur l’idée d’expliquer les comportements humains par les mathématiques et l’économie. C’est-à-dire déterminer les probabilités d’affinité entre deux agents selon leurs attributs.

Appliquer ce modèle à la recherche d’emploi

Mais cela peut aller au-delà du domaine amoureux. Les chercheurs évoquent ainsi la recherche d’emploi. Entre employeurs et candidats se produirait en fait la même chose que pour une transaction économique ou pour une rencontre amoureuse si l’on suit le raisonnement des chercheurs : les deux agents ont des attentes et des exigences ; chacun fait des compromis sur certains des facteurs déterminants.

Cela étant on voit encore mal comment pourraient être appliqués de tels résultats. Pour un site de rencontre ou pour une plateforme professionnelle, difficile de mesurer des facteurs aussi subjectifs que l’extraversion ou l’autonomie. En revanche la sociologie ne peut que se satisfaire d’une étude aussi poussée sur les comportements humains. Si l’on considère toutefois que ces comportements sont aussi rationnels et prévisibles que l’est un modèle mathématique. Une étude de la NorthWestern University de Chicago considérait en 2012 que l’algorithme de l’amour n’existait tout simplement pas.


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