Magazine Info Locale

A TROIS ON Y VA : le triangle amoureux est bien vivant...

Publié le 27 mars 2015 par Toulouseweb

Voilà un film qui sort aujourd’hui sur les écrans français, et qui est l’un des plus jubilatoires que l’on ait pu voir depuis longtemps… Et nous sommes pourtant dans un contexte où le cinéma français fait preuve, actuellement, d’une vivacité et d’une créativité remarquable.
Charlotte (Sophie Verbeeck, délicieusement mystérieuse) aime Micha (Félix Moati, incertain dans les sentiments qu’il éprouve), qui aime aussi Mélodie ( Anaïs Demoustier, magnifique ) fort bien. Mais Mélodie aime aussi Charlotte… Ah, vous allez dire, encore une histoire de trio, encore un vaudeville…. Oui, des scènes de vaudeville, il y en a parfois, dans ce film, mais teintées de gravité il n’y a pas que des portes qui claquent, et des gens qui s’enfuient par les fenêtres, il y a des pleurs, de magnifiques scènes de tendresse, aussi...
Nous sommes à Lille, mais nous pourrions être aussi à Toulouse, dans un milieu de jeunes adultes pas encore trentenaires…. Donc encore un peu immatures, ou qui, plutôt, se considèrent encore comme un peu immatures. Une fille qui chante et qui peint, un garçon travaillant dans le domaine de la recherche biologique, une autre fille, qui, elle, a un métier des plus établis, puisqu’elle est avocate (et cela donne lieu à des scènes qui sont parmi les plus réussies du film).
Ce film revendique ouvertement une filiation avec la grande tradition du cinéma et du théâtre français, la tradition du marivaudage (oaohhhh… so tipically frenchy, isn’t it ?), mais nous ne sommes pas dans le « boulevard ». Ces états d’âme, ces malentendus, ces hésitations et ces certitudes sont ceux et celles qui ont fait la grande réussite, ces dernières années, de films comme « Ensemble, c’est tout » ou bien du magnifique « La guerre est déclarée », de Valéria Donzelli.
Mélodie, jouée par Anaïs Demoustier, est au centre du trio, car c’est elle qui connaît TOUT de l’écheveau des relations entre ces trois personnages. Et à la fin de ce film qui sait « faire court » (1h25 seulement ), le trio devient fusionnel, et le réalisateur pourrait terminer comme cela, sur une fin consensuelle et faussement optimiste. Mais il choisit une conclusion douce-amère, qui est plus dans l’esprit de ce film très bien dialogué et interprété, avec des comédiens qui ne sont pas là pour faire leur numéro.
Ils ont entre 25 et 30 ans, ils pensent peut être que, arrivés à l’âge de leurs parents, ils seront dans l’âge des certitudes et de la sérénité, et non plus dans l’âge des tâtonnements et des amours sans lendemains. Profonde erreur : à 60 ou 70 ans, ils vivront des errements tout aussi déchirants. Mais ils seront VIVANTS.
Christian Seveillac

A TROIS ON Y VA : le triangle amoureux est bien vivant...

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toulouseweb 7297 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine