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Critiques Séries : Broad City. Saison 2. BILAN.

Publié le 29 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Broad City // Saison 2. 10 épisodes.
BILAN


Broad City est tout simplement l’une des meilleures comédies actuellement diffusées, tout cela grâce à la bonne humeur qui se dégage de cette série. Ne serait-ce que pour voir les deux héroïnes danser sur du Lady Gaga en faisant le ménage, je pense que l’on peut dire que cette saison 2 est réussie. Mais ce qui fait le succès de cette saison 2 c’est aussi la façon que la série a d’utiliser New York et de se renouveler constamment. La série n’a de cesse de nous faire des propositions toutes plus saugrenues les unes que les autres mais ce n’est jamais dans le mauvais sens du terme. Cette saison a eu ses faiblesses, on ne va pas se mentir, mais globalement elle a su se tenir et rester fidèle à ce que Broad City nous avait déjà proposé durant la première saison. Nous sommes donc dans une suite logique qui fonctionne très bien et qui reste hilarante à souhait. C’est une série hilarante et pourtant, je trouve qu’elle n’est pas accessible à tous. En effet, cette comédie a beau vouloir tout être elle n’est pas forcément la plus accessible. Il y a des idées farfelues encore une fois, rien que pour « Wisdom Teeth », qui est pour mon le premier épisode brillant de la saison. Mais ce que j’apprécie le plus dans une comédie c’est quand une série casse complètement sa dynamique afin de nous offrir des trucs qui s’en amuser.

Les pilotes ne sont jamais représentatifs de ce qu’une comédie (ou une série) veut être sur la longueur car c’est bien souvent une exposition pas toujours lisible des personnages. C’est donc petit à petit qu’une comédie trouve son ton (et le second épisode est déjà un signe de ce que la série peut devenir normalement). Le pilote de Broad City était déjà très bon, je ne vais pas le remettre en cause mais ce que j’aime avec cette série c’est qu’elle évite constamment de s’enfermer dans une case. Elle me fait parfois un peu penser à Portlandia sans le côté excessif de la blague dans le sens où ce qui se passe dans Broad City est sensé rester réaliste et qu’il n’y a pas de travestissement des deux actrices principales pour sortir de leurs rôles respectifs. Dès qu’elles se déguisent c’est seulement pour une soirée ou bien pour donner à leur personnage quelque chose de plus. La première saison nous avait introduit à la personnalité d’Abbi et Ilana, afin de mieux comprendre qui sont ces deux femmes et pourtant elles vont si bien ensemble. En tant que duo comique, à la fois à l’écriture mais également à l’écran, elles sont tout simplement parfaites. Elles se sont bien trouvées, un peu comme d’autres duos de comiques femmes comme Jessica St Clair et Lennon Parham ou même dans une certaine mesure Tina Fey et Amy Poehler dans ces deux là animent des cérémonies.

Pour en revenir à cette saison, et notamment à « Wisdom Teeth », dans cet épisode la série se permet de changer un peu la dynamique qu’il y a entre Abbi et Ilana. C’était appréciable de voir la série tenter de nouvelles choses du point de vue de la dynamique humoristique des deux personnages et cela fonctionne à la perfection. Cela passe par une histoire de smoothie, de séquences complètement droguées, etc. et John Lee le metteur en scène avait alors réussi à utiliser tout ce que le script barré pouvait dire afin d’y mettre à l’écran de la façon la plus honnête et donc la plus folle possible. Ce qu’il y a d’étrange c’est que la scène dont je parlais tout à l’heure sur « Edge of Glory » de Lady Gaga ne se trouve pas dans mon épisode préféré de la saison mais peut-être l’épisode que j’aime le moins car cette séquence n’est qu’une séquence dans un épisode qui a parfois un peu de mal à trouver son ton (« Mochalatta Chills »). Mais mon épisode préféré de la saison se doit probablement d’être « Knockoffs » (et je me réserve le droit de changer d’avis à un moment donné, mais cela ce n’est pas important). Peut-être que ce qu’il y a de plus drôle dans cet épisode est l’histoire du gode ceinture.

Il fallait tout de même nous la sortir celle là, surtout que le gode était fait d’une façon très particulière, dans une matière qui n’avait rien de synthétique. Forcément, la relation entre Abbi et Jeremy ne pouvait qu’évoluer de façon assez cocasse. Ce dernier aime donc bien se faire prendre par derrière par une femme. C’est quelque chose de tout à fait normal dans la sexualité et qui n’a rien d’avilissant. Ce n’est pas pour rien que les stimulateurs prostatiques cartonnent chez les hétérosexuels mais le moment où Jeremy sort le gode ceinture est probablement l’un des moments les plus drôles de l’histoire. Par ailleurs, ce qu’il y a de génial dans cet épisode c’est que l’on voit Jeremy pratiquement qu’au travers des yeux d’Abbi, ce qui permet là aussi de démontrer que Broad City est une série qui aime faire évoluer ses points de vue. L’histoire du « pegging » (la pratique de prendre un homme avec un gode ceinture) est quelque chose que la série n’avait jamais exploité mais qui peut aussi parfois être encore un tabou. Le but ici n’est pas de faire quelque chose de tabou mais au contraire de nous le balancer en plein milieu de l’écran comme une excellente idée.

Et c’est une excellente idée. L’un des meilleurs plans de l’épisode est probablement celui où la caméra se pose entre les jambes d’Abbi, le petit bout du gode ceinture qui pend et Jeremy qui regarde le tout au loin. Quand on connait la suite de cette scène, on a encore encore plus de rire car c’est tout simplement hilarant. Pendant ce temps, Broad City est donc une série qui tente des choses graphiquement mais aussi d’un point de vue scénaristique. Elle tente de nous raconter des réalités de la vie avec son propre point de vue, sa propre vision des choses, le tout dans l’univers New Yorkais le plus sincère et fidèle possible. Car il y a des tas de choses bizarres dans cette fille mais Abbi et Ilana ont décidé d’en faire une série. Du coup, l’autre épisode que j’ai beaucoup aimé, presque autant que celui-ci c’est « Coat Check », l’avant dernier épisode de la saison. Ce qu’il y avait de fabuleux dans cet épisode c’était la façon dont nos héroïnes vont se retrouver face à des doppelganger en les actrices Alia Shawkat (Arrested Development) et Kelly Ripa. Cet épisode permet donc d’utiliser de façon judicieuse l’univers de Broad City et de le confronter à lui-même. C’est une sorte de catharsis étonnante, surtout que les personnages vont explorer des côtés d’eux que l’on n’avait pas forcément l’occasion de voir souvent.

Mine de rien, Broad City parvient encore une fois à faire des choses étonnantes et à nous surprendre comme peu de comédies peuvent encore le faire. Cela se voit dans le dernier épisode avec cette histoire de vol à l’arraché. C’était tellement ridicule et hilarant à la fois. Disons que la course poursuite est l’un des meilleurs moments mais la chute de l’histoire et la révélation qu’il y a derrière c’était tellement ridicule que c’est ce qui fait la force comique de cette partie de l’épisode. Finalement, cette saison 2 reste dans la lignée de la première et permet de voir encore une fois une comédie complètement frappée qui a énormément d’idées et qui part très souvent dans tous les sens pour nous raconter des aventures uniques dans leur genre.

Note : 8/10. En bref, le cap de la seconde saison est passé.


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