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Il paraîtrait...

Publié le 05 avril 2015 par Ericguillotte
dimanche 5 avril 2015

- qu’on a chanté les parisiennes, leurs petits nez et leurs chapeaux. Et plus d’une fois. On a chanté les madrilènes qui vont aux arènes pour le torero. Et plutôt deux fois qu’une. Et combien de fois a-t-on chanté Au clair de la lune ? Maintes et maintes qui font pfiouh ! Et A la claire fontaine ? Au moins autant si ce n’est plus. Eh bien, il paraîtrait que ces charmantes chansonnettes sont loin d’être aussi gentillettes qu’elles en ont l’air, ou les paroles. Battre le briquet signifiait s’envoyer en l’air. Et la chandelle qui est morte parlerait d’impuissance. Et, A la claire fontaine serait truffée de métaphores coquines. Et puis, ça c’est indéniable, Il court il court le furet est tout de même une contrepèterie de chez contrepèterie-land. A partir de maintenant, on ne chante à nos enfants et petits-enfants que des chansons qu’on composera nous-mêmes. Les jeux de la langue sont des activités plaisantes réservées à des personnes averties, c’est pourquoi je vous préviens.
- que l'octanitrocubane est actuellement l'explosif non nucléaire le plus puissant jamais créé. Il présente l’avantage d’être très facilement transportable puisqu’il peut être écrasé à coups de marteau ou chauffé à plus de 200 °C sans provoquer d'explosion. C’est quand même plus pratique que la nitroglycérine, le TNT ou même l'HMX, avouons-le. L’octanitrocubane n’existe néanmoins pas à l’état naturel, arghh. Et, damned, sa synthèse est longue et complexe, notamment à cause de la grande tension présente dans les liaisons carbone-carbone. Hum, c’est ennuyeux. Bon, s’il faut se résoudre à ne rien faire exploser, on va s’y résoudre. Mais que faire de l’octanitrocubane alors ? Le faire entrer dans notre lexique ? Ne plus parler d’un être humain qui aurait mis un feu ardent dans notre esprit, rendu notre âme plus qu’incandescente, ne plus évoquer de coup de foudre, mais dire désormais : à sa vue, ce fut comme une explosion d’octanitrocubane en moi. Les jeux de la langue sont des activités plaisantes réservées à des personnes averties, c’est pourquoi je vous préviens.
- que l’hyperbole ne sert pas à prendre un très grand café si fort qu’il réveillerait les morts, mais une figure de style consistant à exagérer l'expression d'une idée afin de la mettre en relief, ce que je viens d'essayer de démontrer. L’hyperbare n’est pas non plus un bistrot dans lequel on servirait exclusivement une bière si chère et si corsée qu’on la surnommerait la pression supra-atmosphérique. Deux exclusions qui nous conduisent au mot dominical, à la messe lexicographique, au prêche terminologique. Hyperbate de hyper et bath n’est pas une contraction, un truc terriblement vachement bien qu'elle eut pu désigner, mais une figure de style qui consiste à intervertir, à renverser l’ordre naturel du discours, pour mise en relief, elle est. Si Star Wars vous avez vu, Maître Yoda vous avez entendu, en hyperbates il discourut. Les jeux de la langue sont des activités plaisantes réservées à des personnes averties, c’est pourquoi je vous préviens.


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