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Critiques Séries : Mad Men. Saison 7. Episode 8. Severance.

Publié le 06 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Mad Men // Saison 7. Episode 8. Severance.


Mad Men est à mes yeux l’une des meilleures séries de la décennie et je pense que peu de gens vont me contredire. Cette saison 7 n’a parfois souffert mais reste globalement ce qu’il faut attendre de l’esprit Mad Men. Au début de la saison précédente, la série avait payée un hommage au Lauréat avec sa scène d’introduction (qui avait été également reprise par Quentin Tarantino dans Jackie Brown). Le Lauréat, de Mike Nichols, était l’une des influences de Matthew Weiner pour cette scène et quand on sait qu’il était un ami de lui et de Jon Hamm (avec qui il avait tourné Friends with Kids sur la fin de sa carrière), forcément cet épisode ne pouvait que lui être dédié alors que le réalisateur est décédé en fin d’année dernière. Si j’aurais probablement apprécié que cet épisode fasse un gros clin d’oeil à un autre film de la filmographie de Mike Nichols (ou bien qu’ils nous servent cette publicité pour la bière que Mike Nichols avait fait il y a des décennies de ça, quand la télévision était encore en noir et blanc). D’ailleurs, Mike Nichols adorait la publicité et adorait en faire. Le lien avec Mad Men n’est donc que très étroit. Mais « Severance » a beau être dédié à Mike Nichols, l’épisode n’est pas celui de Mike Nichols ou doté d’un quelconque hommage au réalisateur américain. Cet épisode se concentre sur Don et sa façon de profiter de son célibat. Alors qu’il va se retrouver bientôt divorcé, encore une fois, il est temps pour lui de passer à l’étape supérieure.

Le rapport entre Don et les femmes a toujours été très important dans Mad Men, surtout dans une série comme celle-ci qui est à mon humble avis une série ultra féministe (même si son héros et la plupart des hommes de la série sont des portraits crachés de goujats en tout genre). La façon dont cet épisode tente de provoquer un véritable choc dans l’esprit de notre héros est intéressant. On retrouve donc tout le monde quelques mois après la fin de l’épisode 7.07 (ce qui pourrait bien nous donner l’impression de voir un nouveau premier épisode de saison, comme si finalement la saison n’avait pas été découpé en deux et que ce n’était que deux saisons distinctes l’une de l’autre) et plus particulièrement en avril 1970. C’est l’occasion pour nous faire reprendre les choses de façon très légère comme Mad Men adore le faire. Le but n’est pas de nous brusquer mais de nous reconnecter petit à petit avec tous les personnages car Matthew Weiner sait probablement que ce n’est pas facile de se replonger dans une série qui a été absente des écrans plusieurs mois d’affilé. On se souvient alors petit à petit de la première partie de la saison (et de tout le reste de la série). Les enjeux sont chaque personnage se dessinent petit à petit, nous offrant une vision encore plus éclairée des choses que cela ne pouvait être le cas dans les premières minutes de cet épisode.

J’aime beaucoup la façon dont cet épisode tente de désorienter notre héros, sa façon de bousculer sa petite vie qu’il pensait à nouveau libre de tout problème, de toute contrainte. Le divorce lui permet certes de se libérer d’une contraire qui pesait sur son existence, mais cela ne permet pas de s’évader de la dure réalité des choses. La mort de Rachel est donc un choc qui assomme le héros de façon très intelligente. Matthew Weiner veut que l’on ressente les désillusions du héros complètement perdu, qui ne semble plus trop savoir quoi faire de sa propre vie. Je me demande si la mort de Rachel ne va pas lui offrir une possibilité de comprendre enfin que sa vie chaotique doit enfin connaître de l’ordre. L’épisode jongle entre les personnages et se permet aussi de développer l’histoire des autres personnages. On a donc l’histoire de Peggy qui semble perdue. Elle est jalouse de Joan qui elle ne semble plus vraiment avoir de problèmes, sauf que Peggy, qui a toujours privilégiée la réussite se rend compte de la place réservée aux femmes. C’est un épisode qui veut nous ouvrir de nouvelles portes sur la condition des femmes dans cette série, le sentiment de rébellion qu’il peut y avoir avec elles (notamment du point de vue de Joan qui se rend compte que le sexisme est toujours important).

Je me demande ce que Mad Men réserve à Peggy mais cette dernière semble enfin prête à prendre ce qui lui revient de droit. C’est en tout cas comme ça que je le ressens. L’histoire de Ken quant à elle est légèrement différente car il n’est pas question de sexisme mais de sa carrière. Ken reste cependant un personnage secondaire que Mad Men ne semble pas plus considérer maintenant qu’elle ne pouvait le considérer il y a quelques épisodes de ça. J’aime bien la façon dont cet épisode tente de reprendre les grandes thématiques de Mad Men tout en les faisant évoluer au milieu de personnages qui ont beaucoup grandi. En tout cas, je m’en vais écouter « Is that all there is? » de Peggy Lee qui a marqué cet épisode à son introduction et sa conclusion.

Note : 8/10. En bref, retour à la hauteur des attentes pour Mad Men.


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