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"La femme est l'initiatrice de l'homme" : entrevue avec Jacqueline Kelen

Publié le 13 mai 2013 par Revelessencedesoi

"La femme est l'initiatrice de l'homme" : entrevue avec Jacqueline Kelen

J'ai choisi cette photo car on dit que l'amour donne des ailes et c'est vrai, il permet de s'élever, c'est ce cadeau et cette révélation qu'est en mesure de donner une femme car elle n'en manque pas, elle en est pleine et peut s'en emplir à volonté du moment qu'elle est connectée avec la source et bien ancrée avec la terre mère; Si le masculin est cette épée phallique et symbolique de l'action, le féminin parait passif et intérieur mais il est le graal, la coupe qui contient l'élixir de vie (fécondité) et la sagesse de l'amour, ce contenant est un canal direct avec l'énergie amour, bien ancrée dans son corps mais également avec les niveaux supérieurs. Elle a donc le pouvoir d'élever au niveau vibratoire de l'énergie amour, d'initier le masculin ...

La spiritualité est très masculine car tournée vers l'esprit, je l'ai vécue ainsi longtemps étant un chemin 3. C'était sans compter sur une certaine lune bleue de fin septembre 2012 qui m'a révélée à ma puissance féminine et m'a guidée vers une formation moon mother avec Miranda Gray. Une femme ne peut échapper à l'éveil de son féminin. Mais n'oublions pas que justement le 3 correspond bien à l'impératrice en tarot, un chiffre masculin par son essence impaire, le symbole de l'esprit en tarot, le 3 de la trinité qui amène à l'esprit (père, fils, esprit .. dans la symbolique et non la religion), a été représenté sous une forme féminine : l'impératrice, parce que justement, cet esprit, ce masculin ne doit jamais oublier sa connexion à l'amour, au féminin ... pour être complet et comblé donc équilibré. S'il s'éloigne trop de la matière (la mater, la mère), il n'est qu'éthéré et son incarnation ne lui est pas utile et profitable, il n'a aucune densité, son expérience ne lui permettra pas l'amour sur terre, ni la force de vie.

La femme a besoin d'aimer pour désirer et l'homme a besoin de désirer pour atteindre l'amour. C'est ainsi que la femme peu à peu a perdu son rôle d'initiatrice de l'amour pour répondre au désir de l'homme. Dans son féminin blessé, elle s'est perdue dans l'attachement, dans sa déconnexion de l'énergie amour dont elle est le contenant, pour être aimée, elle a accepté de devenir un objet de désir, ainsi est née la femme objet, celle qui recouvre les magazines et qui fait vendre du rêve, et est devenue esclave de ces images. Elle ne s'aime plus car bien entendu elle ne peut correspondre à ces images, elle a des formes et sa poitrine n'est pas un objet de désir siliconé mais bien une source de plaisir d'amour, un sein nourrissier qui donne la vie.

Quand elle reprend contact avec ce féminin divin, avec son essence profonde, cette force d'amour, guérit son féminin blessé. Elle prend les initiatives que lui permet son masculin intérieur qui a retrouvé ainsi sa force, c'est alors qu'elle peut enfin jouer le véritable rôle qui est le sien, celui de faire déposer les armes au guerrier, qu'il prenne contact avec sa sensibilité, et découvre l'amour, celui qui bat en son coeur, juste à l'intérieur de son armure qui l'enferme plutôt que ne le protège. Alors désir et amour peuvent enfin danser ensemble, désir d'aimer et aimer le désir. La danse des corps, la plénitude des âmes et la nourriture des esprits à l'unisson avec les battements de coeurs, l'énergie amour peut enfin circuler.

La femme est l'avenir de l'homme car le féminin est ce qui doit être révélé car caché et intérieur au masculin. La femme a ce pouvoir d'ouvrir les coeurs, cette sensibilité que l'on dit de sexe faible, n'est pas faiblesse mais force. C'est parce qu'elle doit en prendre conscience, que j'en ai pris conscience, que je vous partage les textes qui suivent pour jalonner ce chemin vers soi et vers l'autre, dans la complémentarité et le rôle de chacun.

Que vive le féminin et la force d'amour en chacun de nous,

Elisabeth "La femme est l'initiatrice de l'homme" : entrevue avec Jacqueline Kelen

PS : les articles de ce style et donc de la rubrique ici " Nous les femmes" seront bientôt j'espère basculés ou en parution sur mon nouveau blog http://www.revelessencedefemme.com bloqué depuis sa création il y a quelques mois car sur wordpress qui requiert des qualités de webmaster que je n'ai pas ... encore ..... à suivre, les abonnés seront informés de la solution que je suis en train de mettre en place, merci.

De temps en temps, on entend des hommes reconnaître que la femme est plus courageuse que l'homme. Mais cela n'a rien de réjouissant pour les femmes. La phrase paraît dispenser les hommes d'exercer, eux, leur vaillance, leur audace, et elle empêche les femmes de manifester leur véritable puissance qui vient du cœur. Comme elles endossent souvent, par défaut, la vertu masculine de courage ( andreïa en grec désigne ce qui est propre au mâle, aner), elles font passer au second plan leur charisme propre. La Force dont elle doivent faire preuve dans le monde actuel s'exerce au détriment de l'Amour qu'elle ont a offrir.

Jacqueline Kelen, Amour, Religion et chausse-trappes, Un chemin d'ambroisie

La médecine que proposent certaines dames éveillées aux héros blessés, porteurs d'une image déchue de la virilité, est une médecine d'Amour : elle ne consiste pas à prendre, mais à apprendre. Ainsi commence l'art d'aimer où le corps, le cœur, l'esprit, ne peuvent être disjoints, où l'homme est libéré de ses fausses identités, de ses prouesses factices.

(...) L'homme doit accepter de se laisser guider et enseigner par la dame, de recevoir d'elle la lumière autant que les caresses et les soins.

Cette Dame mystérieuse qui tantôt reste anonyme, tantôt prend le visage d' Iseult, de Blanchefleur, de Guenièvre, plus tard de Béatrice ou de Dulcinée, est Sapience d'Amour. Grâce à elle, l'homme endommagé est rétablit dans sa virilité, dans sa stature d'homme debout, désormais il sait que l'Art d'aimer est un incessant perfectionnement spirituel.

Jacqueline Kelen, Divine blessure, Extrait

"La femme est l'initiatrice de l'homme" : entrevue avec Jacqueline Kelen

Entrevue extraite du mensuel "Psychologies" - N°144/Juillet-Août 1996

Les femmes ont une chance inouïe, certifie Jacqueline Kelen, passionnée par les mythes et les symboles : elles sont porteuses d'amour ; de cet amour sacré capable de révéler les hommes à eux-mêmes et de transfigurer le monde.

- Être femme est une chance pour vous ou vous arrive-t-il de le regretter ?
J'ai toujours trouvé qu'il était magnifique d'être une femme. Non pas que ce soit une catastrophe d'être un homme, ni une infériorité... [...] Selon que l'on est homme ou femme, notre mission diffère et il m'apparaît de plus en plus que celle de la femme est d'être la gardienne de l'Éternel par la voie de l'amour. La femme est une passeuse d'amour et elle incarne, ou du moins peut, au mieux d'elle-même, incarner cette verticalité qui relie l'être humain à Dieu.

- Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est là sa mission ?
Cela ne s'explique ni rationnellement ni biologiquement, ni même psychologiquement. C'est une question d'intuition et d'expérience. Il est troublant, pourtant, de voir que tous les grands mythes légués par les traditions les plus anciennes, ceux de la civilisation égyptienne et avant elle, il y a 6000 ans, de la civilisation sumérienne ou de la Chine antique, se rejoignent pour décrire la femme comme la "Porte du ciel" ou l'intermédiaire entre le ciel et la terre. C'est elle qui est la dépositaire des secrets célestes, par elle que l'être humain peut retrouver la trace de la divinité...

- D'où lui viendrait cette mission, selon vous ?
De sa nature même. Aujourd'hui, beaucoup de femmes se sentent en éclat, morcelées. Elles se demandent comment concilier leur vie de mère, d'épouse et de femme qui travaille mais il me semble que ce malaise vient d'une confusion entre les rôles sociaux, familiaux et professionnels et le moi profond de la femme. À force de s'éparpiller à travers toutes ses fonctions, la femme a un peu perdu contact avec elle-même, avec sa nature féminine. Les féministes de la première heure contesteraient violemment cette notion de nature féminine... Mais, pour moi, ce qui fait le fondement même de l'éternel féminin, c'est la capacité qu'a la femme à aimer, sa faculté de transfigurer le monde visible et de montrer qu'il peut prendre une autre dimension grâce à l'amour qu'elle incarne.

- Manifestement, vous donnez au mot amour un sens très fort qui n'est pas forcément celui que tout le monde reconnaît...
Nous réduisons trop souvent l'amour à sa dimension psychologique. Si notre époque est malheureuse c'est peut-être, justement, parce qu'elle se fourvoie en rabaissant sans cesse l'amour au niveau de la psychologie.
Le sentiment amoureux est de cet ordre, tout comme la jalousie, la possession ou cette forme d'amour que l'on oppose à la haine... Chacun de ces sentiments relève du mental et de la psyché, un domaine obscur, compliqué, toujours en proie à des remous et des tourments... Mais l'amour dont je parle est synonyme de sacré et quand on le vit, on entre dans une dimension d'éternité, de pure offrande et de pure louange. Il ne s'agit pas là d'une formule, mais d'une expérience dont témoignent tous les mystiques et que l'homme et la femme peuvent connaître dans l'acte amoureux: dans les moments de ravissement de l'amour, nous prenons conscience que notre véritable nature est la joie et que nous sommes, par essence, des êtres d'allégresse.

- Ne craignez-vous pas de choquer en mettant sur le même plan la relation physique entre un homme et une femme, et la spiritualité ou l'expérience mystique ?
Si j'en choque certains, c'est parce que nous voyons tout en termes antinomiques: on a voulu séparer le corps et l'esprit comme si la spiritualité était d'ordre mental. Comme si elle impliquait de renoncer aux sensations, aux émotions et à la plus belle chose qui soit en ce monde: le désir. Ce serait une spiritualité d'eunuque. Si nous sommes vivants, nous sommes dans ce corps qui nous a été donné et l'amour, alors, passe par lui. Or, peut-être parce que la femme a la possibilité d'héberger en elle un enfant, elle est moins portée que l'homme à dissocier le corps et l'âme. Elle a gardé plus que lui le souvenir que le corps est sacré et qu'il est infiniment précieux. Elle reste la mémoire de ce lieu de plénitude et de lumière qu'est le paradis...

- Mais n'est-ce pas une femme, Eve, au contraire, qui a fait chasser l'homme du paradis ?
On a beaucoup calomnié Eve et on lui a fait un fort mauvais procès car Eve, en réalité, signifie la vivante. Or, s'il est une caractéristique féminine par excellence, c'est bien cette qualité de vivante. C'est à elle que la Femme, dans les femmes que nous sommes, doit sa dimension d'initiatrice auprès de l'homme. Une initiation qui n'a rien à voir avec le kamasutra ou les jeux sexuels... C'est la Shakti qui danse sur le corps de Shiva dans la tradition hindoue, la femme qui danse sur le corps de l'homme dans les traditions antiques... Dans l'acte amoureux, la femme fait cadeau à l'homme de son corps à lui, elle lui donne le sens de son corps à lui. Il est rare, en effet, que l'homme ait un contact juste et amical avec son corps. Même un sportif ou un homme très actif n'est pas vraiment dans son corps. Il n'éprouve aucune reconnaissance à son égard. Mais dans l'étreinte, l'homme prend conscience que son corps est infiniment plus qu'un corps. Il s'éveille à cette dimension d'éternité où tout se rejoint, le corps, l'esprit et l'âme, le ciel et la terre, ici et là-bas...

- Face à cette femme éternelle que vous évoquez, capable d'éveiller l'homme à la vie et à lui-même, comment voyez-vous les femmes d'aujourd'hui ?
La plupart n'ont pas conscience de la puissance d'amour dont elles sont porteuses. Elles cherchent à être désirées, aimées, chouchoutées, toutes choses qui sont très agréables et extrêmement importantes sur le plan humain mais qui n'engagent pas leur nature profonde... Elles devraient retrouver le rôle que jouait au XIIème siècle la dame courtoise vis-à-vis du troubadour, celui qu'incarne la dame à la licorne que nous voyons au musée de Cluny à Paris: ce n'est pas la femme qui demande à l'homme de rester auprès d'elle, de faire couple, et d'avoir des enfants avec lui. C'est celle qui tend à l'homme un miroir et qui l'invite à se hisser jusqu'au plus beau, au plus rare de lui-même; celle qui lui murmure qu'il doit se mettre au monde et découvrir en lui cet être de lumière qu'il est fondamentalement. C'est un rôle à la fois douloureux et exaltant: il lui faut sans cesse rappeler à l'homme qu'il ne doit pas se contenter d'être un bon père, un bon époux et un homme d'affaires -ce qui va de soi au demeurant- mais qu'il est aussi un pèlerin de la sagesse et qu'il ne doit pas oublier son âme...

- Pensez-vous que les femmes renoueront un jour avec leur mission spirituelle ?
Oui, parce qu'elles continuent malgré tout d'incarner l'amour. Encore aujourd'hui, celui-ci reste l'enjeu de leur vie comme il l'a été de tout temps et dans toutes les sociétés. Au nom de l'amour, la femme est prête à brûler tous ses vaisseaux et à prendre tous les risques, alors que l'homme se réserve. Les hommes sont très forts pour débattre d'idées, de politique, d'économie ou de technique mais ils ont des réticences à s'impliquer. Ils ont un mal fou à parler de leurs émotions et s'accrochent à des concepts. L'homme moderne, efficace, rentable, matérialiste se réfugie dans un monde cérébral auquel beaucoup de femmes se laissent prendre aussi, du reste. Pourtant, même si elles ne voient pas toujours son caractère sacré, vous remarquerez que c'est toujours les femmes qui parlent d'amour, comme c'est toujours elles, d'ailleurs, qui témoignent du corps. Moi je m'en aperçois constamment dans les conférences et les colloques: même sur des sujets scientifiques, les femmes ont une parole beaucoup plus incarnée. Elles parlent du lieu de leur corps et de leur coeur. Leurs propos sont à la fois sensuels, charnels, violents aussi peut-être mais toujours vibrants d'émotion et de vie.

- Voyez-vous dans le fait que l'on valorise davantage aujourd'hui les valeurs féminines un espoir pour notre société?
L'espoir, je le vois plutôt dans cette puissance capable de tout transfigurer qu'est l'amour. Les mystiques n'ont cessé de le dire : l'amour est tout. C'est lui qui crée les mondes. Lui qui nous a suscité et nous a fait émerger. Sans lui, nous tombons en poussière. Ce n'est pas une relation entre deux êtres, entre un homme et une femme ou une femme et un enfant; c'est ce qui permet toute relation. L'amour est la finalité même de l'univers. Et si nous avions davantage conscience que l'amour circule en nous comme le sang dans nos veines, je pense que nous serions infiniment plus respectueux de nous-même, de notre corps et des autres. Nous aurions aussi davantage de gratitude envers la vie, car la vie est un cadeau de l'amour.

Propos de Jacqueline Kelen recueillis par Anik Doussau.
Diplômée de lettres classiques et productrice à France Culture, Jacqueline Kelen a publié de nombreux ouvrages dont :
L'Eternel masculin (Traité de chevalerie à l'usage des hommes d'aujourd'hui )

Attention toutefois, Mesdemoiselles et Mesdames, à ne pas tomber dans le piège d'une certaine vanité d'incomprises vis-à-vis de nous les hommes, du genre :

" On se demandait, une amie et moi, pourquoi les femmes devaient toujours éduquer les hommes. Plus nous prenons de l'âge, plus nous constatons que les hommes n'apprennent pas vite. Ou encore, s'ils apprennent, ils en font rapidement un élément de pouvoir. Ne devrait-il pas y avoir des écoles de conscientisation pour les hommes afin qu'ils deviennent aptes à communiquer au plan énergétique et spirituel ?
Sur le plan phénoménal, c'est la femme qui fait éclore la maturité de l'homme. C'est la mère, la maitresse, l'amante, la fille, la sœur. C'est dans leur nature. Les femmes ont cette possibilité de remettre profondément l'homme en question. L'homme est moins remis en question par le succès ou l'échec professionnel ou social, par la santé ou la maladie que par le regard d'une femme. La femme a une puissance originelle, et, si elle la refuse, elle s'exclut du sens de la vie. Si elle place l'accent sur ce que l'homme n'est pas, si elle vit à un niveau conceptuel, dans des rapports qui se mesurent en termes d'infériorité et de supériorité, la maturité n'éclora jamais. Une femme profonde ne se situe pas au niveau des concepts. D'ailleurs, elle ne se situe pas. Elle n'est que mouvement, énergie. Une femme ne doit rien attendre, ne rien demander à un homme. Quand une femme demande ou impose, elle trouve toujours l'insatisfaction. "

Eric Baret
Les crocodiles ne pensent pas - Reflets du tantrisme cachemirien
(Almora)


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