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POLITIQUE / JUSTICE > Suicide de Jean Germain : tout comprendre de l’affaire

Publié le 08 avril 2015 par Fab @fabrice_gil
Il se serait tiré une balle dans la tête. Sénateur d'Indre-et-Loire et ex-maire de Tours, le socialiste Jean Germain a été retrouvé mort près de son domicile. La piste du suicide est privilégiée.

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Quand Jean Germain mariait les amoureux chinois I ©Vincent Capman / Paris Match

L'homme politique de 67 ans devait comparaître devant le tribunal de Tours pour "complicité de prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics" dans l'affaire des "mariages chinois". Il ne s'est pas présenté au premier jour d'audience, laissant derrière lui une lettre d'adieu dans laquelle il se dit victime d'un acharnement et dément toute malversation. Le procès a été reporté à une date ultérieure.

L'affaire des "mariages chinois" tient son nom des simulacres de mariages proposés aux touristes chinois par la mairie de Tours entre 2007 et 2011. Période durant laquelle Jean Germain est maire. L'élu part du principe qu'il faut développer le tourisme dans la région et surfer sur l'attrait de la France auprès de la Chine. Le concept de "noces romantiques" est créé : visites des châteaux, balades sur les bords la Loire, banquets somptueux et fausse cérémonie en présence de Jean Germain lui-même, vêtu de son écharpe tricolore. Selon le journal Le Monde, 200 couples succombent au concept. Dans une interview à La Nouvelle république datée de 2011, Jean Germain évoque les retombées positives, quoique non chiffrables, de ces opérations. "Jean-Pierre Raffarin a confirmé lui-même combien on lui parle très souvent, en Chine, des mariages tourangeaux. Une bonne idée selon lui", s'enthousiasme-t’il. Mais l'affaire prend une tournure judiciaire lorsque des lettres anonymes sont envoyées aux rédactions du Canard enchaîné et de La Nouvelle République à l'été 2011. Factures à l'appui, le mystérieux expéditeur révèle que la société Times Lotus Bleu, le prestataire de la mairie pour organiser les «mariages", a pour fondatrice une certaine Lise Han. Or, cette dernière est également membre du cabinet de Jean Germain en qualité de conseillère "chargée des relations internationales avec l'Asie". Si Lise Han quitte la gérance de Times Lotus Bleu, les juges la soupçonnent d'avoir continué à tirer les ficelles après son départ. Ce qui soulève de lourds problèmes de conflit d'intérêts. En 4 ans, Lise Han aurait empoché €800.000 d'argent public avec son entreprise, laquelle remportait systématiquement les appels d'offre. Une information judiciaire est ouverte et les juges s'attèlent à déterminer le degré de connaissance de tous les protagonistes de cette affaire.
Lise Han : est la principale prévenue du procès. Mise en examen en 2013, la Tourangelle originaire de Taïwan devait comparaitre pour "escroquerie, tentative d'escroquerie, recel de fonds publics et prise illégale d'intérêts." Le journal Libération raconte que lors de l'instruction, celle-ci a assuré ne pas connaître les règles des marchés publics et avoir suivi uniquement les consignes de Jean Germain, dont elle assure qu'il était au courant de sa double-casquette. Elle a également démenti tout enrichissement personnel.Jean Germain : si l'ex-édile a été renvoyé devant le tribunal, c'est parce que les juges le soupçonnent d'avoir été informé des agissements de Lise Han. Ce qu'il a toujours démenti, affirmant qu'il ignorait "les mensonges" de son ex-collaboratrice. "Elle m'a fait un enfant dans le dos. Je me suis fait avoir. Mais quand on est maire d'une grande ville on n'a pas le droit", se défend Jean Germain dans un entretien  dans l’émission 7à 8 en 2013.
Au sujet de la nature de ses relations avec Lise Han, l'homme dément ce jour-là toute "promotion canapé". Mais selon La Nouvelle République, Lise Han a révélé avoir été la maîtresse de Jean Germain durant 6 ans lors d'un face-à-face avec l'ex-édile. Dans sa lettre d'adieu, Jean Germain jure de n'avoir jamais cherché à s'enrichir et de ne jamais avoir détourné un seul centime. Il dénonce "une chasse aux politiques". Aux côtés de ces deux personnages centraux devaient comparaître trois autres protagonistes dont les rôles dans l'affaire sont mineurs : l'ex-directeur de cabinet de Jean Germain ainsi que le mari et l'ex-mari de Lise Han, qui ont été successivement à la tête de Times Lotus Bleu. FG

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