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Interview : Mo Danger

Publié le 17 juillet 2011 par Crazyhorus

Interview : Mo Danger

Avec un parcours solitaire déjà bien garni, Rugged N Raw et Hasan Salaam ont décidé de prolonger l'expérience au sein du groupe Mo Danger dont le premier album Mohammad Dangerfield est sorti récemment. Rencontre avec deux rappeurs affables et passionnés par leur art.

- Ok, avant tout est-ce que vous pouvez vous présenter aux lecteurs français ?


Rugged N Raw - Rugged N Raw New York. J'ai les cheveux les plus cool partout où je vais et je ne peux pas danser pour gagner ma vie !!! . RuggedNRaw.com
Hasan Salaam - Hasan Salaam aka Has €uros aka Hugh Cheffner aka Bustin Beaver aussi connu sous d'autres noms mais the world is mine. HasanSalaamMusic.com

- Pourquoi avoir créé un duo ? Comment s'est faite votre connexion ?
RNR - Ce duo a été créé grâce à une combinaison de deux choses : La première, on se connait depuis des années pas seulement en tant qu'artistes mais en tant qu'amis. La deuxième, ceux qui nous ont vus faire des morceaux ensemble ou sur nos albums solos nous attendaient pour un album commun. Ce duo ne peut pas fonctionner si chacun de nous ne croit pas en la musique de l'autre ou sans compromis pour faire que chaque morceau sonne le mieux possible.
HS - Exactly Mufuckah!
- Quelles sont vos influences principales ?
HS - Rakim, Redman, Outkast, 2Pac, De La Soul, Nas, Wu, and Snoop.
RNR - Wu-Tang Clan, Redman, Big L et dans une moindre mersure Eminem.


- Vous venez tous les deux de l'underground. Est-ce que c'est une condition pour vous pour garder une certaine indépendance ?


RNR - C'est très important pour moi de m'exprimer comme je veux. Naturellement tous les morceaux que l'on fait ne sont pas tous parfaits, et ceux qui sont proches de nous peuvent nous soumettre une critique constructive, mais je ne veux pas qu'on me dise quel chemin doit prendre ma musique. Aussi, aujourd'hui il est prouvé qu'on peut avoir un travail très fructueux et vivre de sa musique sans faire appel à une major. Je n'en fais pas exprès de rester dans l'underground, mais je ne veux surtout pas tomber sous le joug d'une major ce qui ne sera pas un bénéfice pour moi sur la durée.

"Personne ne peut raconter nos propres histoires et on essaie de les rendre le plus personnel possible même s'il s'agit de faits avérés ou de fiction"

- Quel est votre sentiment à propos de l'industrie du disque actuellement ? Je suppose que c'est devenu difficile de vendre des cds aujourd'hui...
HS - L'industrie aura toujours des hauts et des bas. Aujourd'hui on est dans l'ère du digital. Ca relève le niveau parce que la musique est encore plus accessible partout dans le monde. Certains veulent toujours avoir le support physique pour les notes à l'intérieur des livrets, l'artwork, on fait tout notre possible pour que le produit soit de bonne qualité.
RNR - C'est un petit peu plus difficile de vendre des cds mais pas autant qu'il y paraît. Si tu construits ton projet, pas seulement ta musique au point que les gens croient en ce que tu racontes, ils achèteront. Le bootlegging sera toujours présent, et tandis que les téléchargements illégaux se font à un rythme de plus en plus rapide, les fans eux continuent de soutenir l'artiste et achètent la copie physique. De toute façon, j'aime faire de la musique et je continue à croire suffisamment en moi pour pouvoir faire une carrière en dehors de tout ça et avoir assez de fans qui regardent les vidéos, les interviews etc.
- Mohammad Dangerfield est votre premier album ensemble. Comment est né ce projet ?
RNR - Hasan et moi avons été pendant quelques années des artistes solos. On s'est rencontrés car nous avons des potes en commun. Ensuite on a été programmés sur les mêmes concerts. Les gens ont aimé notre énergie égale et pourtant contrastée. Après chaque spectacle, quand les gens venaient à notre table et nous demandaient pourquoi on ne ferait pas quelque chose ensemble. Puis ce qui devait arriver arriva. Le processus créatif a été aussi facile et efficace que sur scène. C'était vraiment énorme, j'ai vraiment apprécié. Ca a permis d'approfondir certains morceaux ainsi que la manière d'attaquer les beats.


- Quel est votre message derrière votre musique ?
RNR - Le message sous-jacent, parfois subconscient c'est d'être soi-même. Nos morceaux sont en général très bien perçus car ils sont uniques. Personne ne peut raconter nos propres histoires et on essaie de les rendre le plus personnel possible même s'il s'agit de faits avérés ou de fiction.
HS - Si tu crois en Dieu, tu peux faire tout ce que tu veux.

Interview : Mo Danger


- L'album contient de très bons morceaux comme "The Gospel", "The BBQ Joint", "Deep Shadows". Lequel est votre favori et pourquoi ?
HS - Ca se joue entre "Truly Yours" et "BBQ Joint" pour diverses raisons. "Truly Yours" parce que ça fait référence à une vraie douleur et "BBq Joint" car ça me donne envie de passer du bon temps et faire la fête.
RNR - La réponse varie en fonction des jours, personnellement tout dépend de mon état d'esprit. Une des chansons que j'aime le plus c'est "On The Creep" avec Swave Sevah. Je kiffe la façon dont c'est rappé et raconté. Même si chacun de nous n'avait qu'un 12 ça a été très divertissant de raconter une histoire complète. Sinon je n'ai jamais skippé "Mo Danger". Ce morceau me fait toujours autant plaisir.
- En solo ou tous les deux vous avez toujours quelques featurings comme Immortal Technique, Poisen Pen, Decora etc. Est-ce que c'est important pour vous d'être entouré ?
RNR - Je ne ressens pas vraiment le besoin d'avoir beaucoup d'artiste sur un projet, mais c'est toujours des artistes dont je respecte et admire le travail. Dans un monde imaginaire, j'aimerais faire un morceau avec toutes les personnes que j'admire. Cependant, la vie est courte et tout le monde a besoin de temps pour continuer à travailler. De plus, certains artistes dont tu aimes la musique ne sonneront pas forcément de la même manière avec toi. Il s'agit toujours de faire le meilleur morceau possible. Certains morceaux ne seront peut être pas forcément bons avec le même artiste sur trois verses, donc dans l'objectif de le compléter, tu as besoin d'une nouvelle perspective pour le faire fonctionner.
HS - Pour ma part, il s'agit simplement de travailler avec des artistes talentueux et que je respecte. De construire un truc ensemble et que ça arrive naturellement.
- De futurs projets pour la suite ?
HS - Je donne des conférences dans les collèges et les universités sur l'Histoire de la Black Music, c'est en relation avec la lutte pour la liberté en Amérique. Question musique, j'ai un free EP qui devrait arriver entre août et septembre intitulé Music Is My Weapon, ce sera disponible sur mon site web et d'autres spots. J'ai des featurings avec Steele de Smif N Wessun, Reef The Lost Cause, Baron Of Red Clay, Bad Sportt et bien sûr RNR. Il y aura aussi des prods de Snowgoons, SJ iNsite, Crossbone T, Bad Sportt et autres. En 2012 paraîtra mon troisième album Life In Black & White.
RNR - Je travaille sur pas mal de nouveaux morceaux pour l'album et autres. Je vais enregistrer tout ça dans les dix prochains jours. Je cherche a avoir encore plus de plaisir dans ce que je fais et faire des choses que je n'ai pas encore testées musicalement, même si cela doit me couter quelques fans. La vie est trop courte pour se soucier de plaire aux autres.

A écouter : Mohammad Dangerfield : Mohammad Dangerfield (Viper Records, 2011)

Merci à Maxime Robin


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