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33 derniers soupirs, par la Compagnie Synapse, avec Sébastien Gorteau

Publié le 09 avril 2015 par Onarretetout

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Avoir trente trois ans, est-ce avoir tout vécu ? Il le croit, lui, Daniel Labarum, qui passe ses jours au coin de la rue Bonhomme, où passent surtout des femmes. Il a choisi d’arrêter là ses pas dans la ville, dans la vie. Et d’énumérer ses conquêtes féminines, vraies ou fantasmées. De remonter dans son maigre passé dont il ferait volontiers une orgie : l’amour, l’injustice, l’amour, les voyages, l’amour, la copie. Car il est copiste et sans doute égoïste. Pas écrivain, non, copiste, un peu écrivain public, commettant des lettres d’amour pour les autres. Des lettres qu’il sortira de leur boîte quand viendra l’heure. A propos d’amour, a-t-il mis la barre haut, Daniel Labarum ? Il prétend avoir séduit Julia Roberts et Monica Bellucci. Mais qu’a-t-il vécu avec cette Barbara qu'il a épousée et qui est partie ? Il fait défiler des souvenirs, où apparaissent, sur un écran, Fabrice Melquiot lui-même, Jean-Bernard Pouy (dont Sébastien Gorteau interprétait récemment le personnage de La Base, mis en scène également par Sylvain Martin), Denis Podalydes, Stanislas Nordey, Emmanuelle Béart, Clotilde Courau, Amélie Voise, Florence Wagner, et d’autres. Il a tout connu, évidemment, le monde, comme John Wilson, un autre personnage de Fabrice Melquiot, les femmes, le meurtre, les mouchoirs de couleurs différentes dont il guette l’apparition chez le notaire de la rue Bonhomme comme si c’était un accessoire magique. Il nous parle si près qu’on se sent proche de lui, et qu’on s’inquiète de sa volonté d’en finir, juste avant ses 33 ans. Ce Labarum serait-il de ces silhouettes qui servent de cible sur les champs de tir, un mur à balles ? Il est armé. Le suicide à cet âge, pour lui qui n’a rien de romantique, ou d'un romantisme très XXe siècle, n’est-ce qu’une expérience de plus ?

J'ai vu ce spectacle à l'Aire-Falguière, un petit théâtre du 15e arrondissement parisien. Il y est à l'affiche jusqu'au 25 avril, les vendredis et les samedis. C'est la première mise en scène de ce texte, soutenue par le Théâtre de Gennevilliers et la MJC-CS de Chilly-Mazarin.


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