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Critique Ciné : Le Grand Homme, l'armée mon amour

Publié le 10 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Grand Homme // De Sarah Leonor. Avec Jérémie Renier, Surho Sugaipov et Ramzan Idiev.


Je ne connais rien de la filmographie de Sarah Leonor mais à voir le résumé de Au Voleur, elle semble aimer les récits de confrontation alors que deux personnages qui n’ont pas du tout la même vision de la vie vont se retrouver alors que l’un tente d’entraîner l’autre à nouveau. Quoi qu’il en soit, Le Grand Homme est un film assez honorable dans son ensemble mais malheureusement, la promesse de début dans le scénario n’est pas forcément tenue à l’écran. Au départ le film parvient à nous plonger dans son histoire avec un scénario assez efficace. J’ai beaucoup aimé la façon dont tout le monde se retrouve à Paris et dont l’histoire de Hamilton va petit à petit prendre forme. Sarah Leonor fait alors le strict minimum dans sa mise en scène, donnant parfois l’impression de voir un petit téléfilm français de service public et dans la seconde partie du film, on s’ennuie terriblement. Ce n’est pas un problème de budget mais plutôt de scénario qui ne semble pas trop savoir où appuyer pour parvenir à réellement nous surprendre. Le rythme se veut donc lent mais pas contemplatif. On assiste à de longues scènes ultra pompeuses parfois (notamment l’après mort de Markov) sans trop savoir où est-ce que Le Grand Homme veut aller. Cette errance est justement l’un des plus gros problème.

Détachés en Afghanistan pour 6 mois, les légionnaires Markov et Hamilton sont pris en embuscade lors d’une expédition non autorisée par leur hiérarchie.
Markov sauve Hamilton, grièvement blessé par des tirs rebelles, mais quitte la Légion sans les honneurs.
De retour à Paris, Hamilton, convalescent, souhaite rester légionnaire, tandis que Markov, désormais civil et sans papiers, tente de s’en sortir avec son fils Khadji. Hamilton prête son identité civile à son ami tchétchène, pour qu’il puisse travailler légalement. Mais un jour, Markov disparaît, laissant Hamilton désorienté et Khadji seul au monde.

Découpé sous forme de chapitres (ils sont au nombre de quatre), Le Grand Homme cherche aussi à parler de plusieurs thèmes de société et c’est pourquoi je vous parler de ce film comme d’un film de service public. On nous parle alors des problèmes d’intégration et d’immigration (Markov est sans papier et n’arrive pas trouver sa place dans la société française), d’amitié entre deux hommes dont la vision est opposée mais qui sont réunis par la guerre (ce qui est d’autant plus terrible) sans parler de la famille (de sa construction à sa déconstruction). Rien n’est facile dans ce film qui cherche à parler de choses dont on a conscience amis que l’on ne voit pas forcément tous les jours au cinéma. Sauf que le film n’a pas vraiment de style à lui. On a plus l’impression que l’histoire prime sur tout le reste, même sur la piètre direction d’acteurs. Jérémie Renier (Cloclo) piétine alors dans un rôle qui a beau lui aller comme un gant, cela s’arrête plus ou moins là. Il y a un manque cruel de rythme dans les rebondissements du film. On ne sait jamais où est-ce que cela veut aller (si cela veut réellement aller quelque part) alors que le film nous donne ainsi l’impression que finalement tout est filiforme.

Le côté ultra linéaire du scénario me laisse pantois car Le Grand Homme était pourtant assommé de bonnes critiques. Je m’attendais donc à ce que ce film parvienne à réellement me surprendre. Mais cela ne s’est malheureusement pas du tout passé comme ça. J’ai tendance à être friand des films de chroniques sociales, surtout car le sujet traité par Sarah Leonor est tout de même assez original. Là où Le Grand Homme est cependant une réussite c’est qu’il laisse au spectateur l’occasion de se faire son propre avis sur les questions qu’il pose. C’est rare de voir un film qui prend autant à partie le spectateur mais c’est quelque chose qui justement est suffisamment original pour avoir piqué mon attention jusqu’au bout des 1h45 de film. Dommage que l’issue de Le Grand Homme soit aussi téléphonée et surtout axée sur un seul point de l’histoire que l’on nous a raconté au départ. La fin du film, très claustrophobique aurait pu être l’une des scènes les plus réussies et malheureusement ce n’est pas vraiment le cas car la relation entre ce petit garçon et le copain du père de ce garçon n’a pas de grand intérêt. Elle n’offre même pas de véritable introspection. Dommage.

Note : 3/10. En bref, je m’attendais à ce que les belles critiques de Le Grand Homme puissent me permettre de voir une belle chronique sociale. Mais il n’en est rien.

Date de sortie : 14 août 2014


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