Magazine Cinéma

Bienvenue A Gattaca (Le meilleur des mondes)

Publié le 15 avril 2015 par Olivier Walmacq

gattaca

Genre : science-fiction, anticipation Année : 1998 Durée : 1h46 Synopsis : Dans un monde parfait, Gattaca est un centre d'études et de recherches spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme, candidat idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant naturel, rêve de partir pour l'espace. Chacun des deux va permettre à l'autre d'obtenir ce qu'il souhaite en déjouant les lois de Gattaca. La critique : En tant que tout jeune chroniqueur débutant dans le monde merveilleux et oh combien complexe du cinéma, j'ai décidé pour fêter ma toute première chronique de m'attaquer à un poids lourd du cinéma de science-fiction, avec "Bienvenue à Gattaca", film réalisé au départ avec un budget tout à fait démocratique ,et qui deviendra par la suite un véritable classique.
Malheureusement, ce film réalisé par Andrew Niccol, sera boudé au moment de sa sortie. Un peu dommage quand on voit l'énorme potentiel accompli en terme de réflexion et de questionnements sur une pratique hypothétique appelée à apparaître dans un futur proche.
Car il faut bien l'avouer, Bienvenue à Gattaca apparaît comme une sorte d'œuvre visionnaire à nos yeux face à une société superficielle de plus en plus préoccupée par les apparences et les performances physiques. Andrew Niccol réalise ici un film intelligent abordant le thème de l'eugénisme, procédé génétique artificiel déterminant les caractéristiques physiques et psychiques d'un enfant au cours de son développement dans le ventre de sa mère. Tout cela dans le but de créer des individus "acceptables" aux yeux de la société. Évidemment, ce procédé a un prix et tous n'ont pas la "chance" d'y accéder.
Cela amène certaines personnes à être rejetées et marginalisées. Le réalisateur aborde donc également, et avec brio, les conséquences d'une telle mentalité élitiste : les discriminations physiques, le rejet et la souffrance psychologique qui peut en résulter. 

bienvenue-a-gattaca-1997-13-g

ATTENTION SPOILERS : dans un futur indéterminé mais qui ne semble pas si lointain, Vincent, enfant naturel, a pour ambition absolue d'accéder à l'espace mais ses caractéristiques physiques désavantageuses lui bloquent le passage. Cela le cantonne à des tâches ingrates au sein de la société Gattaca, centre de recherches spatiales. Déterminé, il sollicite l'aide de Jérôme, candidat idéal, pour accomplir son rêve en outre-passant les règles de l'entreprise au risque de se faire prendre et de tout perdre. Rassurez vous, je n'en dirai pas plus mais sachez que ce film est riche en détails et se montre beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Le déterminisme prend ici tout son sens car Vincent ira jusqu'à revêtir l'apparence de Jérôme pour tenter d'accéder à son rêve. Ce qui permet également d'affirmer que le réalisateur aborde aussi la déshumanisation qui peut en résulter.
Jusqu'où un homme est il prêt à aller pour accomplir ses rêves ? Est il sain qu'une personne oublie qui elle est en prenant le corps d'un autre ? Une société prônant une telle idéologie est elle une société morale ? Comme je l'ai déjà dit, Bienvenue à Gattaca pose de nombreux questionnements intelligents malgré une durée relativement courte d'1h45, où l'on ne voit absolument pas le temps passer.
De même, l'atmosphère générale du film se pare de couleurs chaudes, mais le rendu global nous offre une vision terne d'un avenir effrayant  et prophétique. Et là où il faut souligner l'incroyable performance du film, c'est de ne jamais tomber dans les lamentations niaises en nous disant que la génétique "c'est po bien". Non, le réalisateur nous conte une simple histoire sans proposer de jugements hâtifs, et c'est au spectateur de se faire sa propre idée, mais aussi de voir toutes les dérives d'un monde idéal et dictatorial qui n'a pour seul jugement que le physique d'un individu. 

gattaca (1)

Avec ce film, Andrew Niccol réalise un véritable tour de force en créant une œuvre quasi existentielle et philosophique. Ici pas de grosses explosions, de méchants pas beaux et d'actes héroïques impensables, le film n'en a pas besoin (et c'est tant mieux). Il nous expose simplement les faits à travers un récit particulièrement émouvant avec en toile de fond une idéologie terrifiante.
Et ce n'est pas le casting relativement  prestigieux en la personne de Ethan Hawke, Jude Law et Uma Thurman qui témoignera du contraire vu que leur performance est impeccable. Pour clôturer cette chronique, j'ajouterai simplement que nous sommes en face d'un véritable petit bijou de SF et de l'un des meilleurs films de genre. Un chef d'œuvre globalement assez méconnu appelé à devenir une véritable référence au cours des années suivantes.
Ma note : 18/20 

téléchargement
 Taratata2


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine