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Poules de Produits, préparatoires

Publié le 17 avril 2015 par Altim58

Que reste-t-il des Poules de Produits ? Nées au 19eme Siècle, au départ elles étaient cinq (Prix Daru, Lupin, Hocquart, Noailles et Greffuhle) considérées comme des préparatoires pour les épreuves dites classiques.
Pendant un siècle, peu de changements. Au début, les engagements étaient pris dés l'année de naissance puis ont été rapidement repoussés en fin d'année de yearling puis longtemps après un siècle plus tard l'année de 2 ans pour être dans les années 80 pris l'année de 3 ans et depuis 2013 soumis aux mêmes conditions qu'une épreuve de groupe ordinaire.
A partir des années 70, le programme a été sérieusement éreinté avec la suppression du prix Daru puis trente ans plus tard par celui du prix Lupin quand le Jockey Club a été ramené sur 2100m. Autant dire une normalisation qui a enlevé tout le charme d'une partie du programme de sélection.
Paraléllement à ces modifications, le prestige des Poules restantes a diminué fortement. La Poule qui reste encore aujourd'hui une vraie référence c'est le prix Greffuhle, et même si ces dernières années, hormis la parenthése du défi réussi de
Pour Moi à Epsom, le dernier grand vainqueur reste Dalakhani en 1999 qui faisait suite à Monjeu, Peintre Célébre et Suave Dancer trois vainqueurs d'Arc, une belle série réalisée sur une seule décennie qui n'est pas prête de se reproduire de sitôt.
Auparavant depuis les années 40 jusqu'aux années 80 de grands champions ont souvent réalisé le doublé avec le Jockey Club et/ou le prix Lupin, des champions parmi lesquels Le Pacha, Ardan, Prince Chevalier, Ambiorix, Scratch, Sicambre, Amber, Herbager, Sea Bird, Roi Dagobert, Rheffic, Roi Lear, Dankaro, Youth, Darshaan, Mouktar, Epervier Bleu...
Le Prix Noailles a été de tout temps un grand pourvoyeur de champions tels Prince Chevalier, Vimy, Tanerko, Val de Loir, Diatome, Roi Dagobert, Luthier. Dans les années 70-80, quand il se courait sur 2200m, c'est un grand vide dans le palmarès avec des chevaux un peu passés facilement à la trappe de la postérité, sauf Bering en 1986. Le dernier le plus marquant a été dans les années 90
Helissio qui à trois ans a gagné le Lupin, le Grand Prix de Saint-Cloud, le Niel et l'Arc puis à quatre ans le Ganay et à nouveau le Grand Prix de Saint-Cloud. Ensuite il y a eu le Lagardère Slickly. Mais depuis 2000, le renom de l'épreuve n'a fait que diminuer avec une forte hétérogénéité dans les gagnants sauf en 2007 avec Soldier Of Fortune et à un degré moindre Planteur en 2010. En 2014, il a été tout à fait logiquement retrogradé Groupe 3.
Ces trente dernière années, le doublé avec le Jockey Club n'a été réalisé que deux fois avec
Bering en 1986 et Anabaa Blue en 2001. Et depuis 2001, seuls six gagnants du Noailles ont tenté le Jockey Club. Le dernier doublé avec le Grand Prix de Paris date de 1999 avec Slickly. Donc, autant dire que ce prix Noailles n'a plus valeur de préparatoire et se destine malheureusement à n'être qu'une épreuve parmi d'autres visée par des 3 ans souvent sans ambition.
Dernier vestige des Poules de Produits, le prix Hocquart a lui aussi une pléthore de champions à son palmarès comme Ardan, Reliance, Val de Loir, Herbager, Sicambre, Auriban, Angers, Val de l'Orne, Le Marmot, Darshaan, Mouktar, Bering, Pistolet Bleu mais depuis la fin des années 80, seul le nom Hurricane Run relève un peu le niveau du palmarès.
Depuis 20 ans, seuls deux chevaux ont réussi à gagner un groupe 1 après le prix Hocquart (
Hurricane Run et Khalkevi), autant dire que l'épreuve est en sursis et pourrait bien subir le même sort que le prix Noailles.
Concernant les autres épreuves préparatoires, les mâles peuvent passer par les prix Djebel, de Fontainebleau ou Guiche.
Le prix Djebel sur 1400m a toujours été une épreuve convoîtée (on y trouve des champions comme
Nureyev ou Kingmambo) qui commence à devenir incontournable, très bien située dans le calendrier, début avril, et idéale pour une rentrée, pour la pertinence du résultat car en ligne droite, pouvant préparer aux Guinées, La Poule d'Essai et le Jockey Club même s'il est plutôt destiné à formater des milers. L'Emigrant a d'ailleurs gagné le prix Lupin, Le Havre le Jockey Club et Vitiges qui avait gagné le Morny à 2 ans a gagné ensuite les Champion Stakes. Les bons 2 ans qui ont été sur le Papin ou le Morny y font souvent leur rentrée.
Le prix de Fontainebleau mi-avril a toujours été une bonne préparatoire même si on ne trouve pas à son palmarès de très grands champions, mais plutôt de très bons chevaux devenus de précieux étalons comme
Arctic Tern, Blushing Groom, Mendez, Daylami. En effet, un très bon 2 ans mais pas spécialement précoce pourra débuter à l'automne en évitant les combats trop difficiles, puis faire sa rentrée dans une B au printemps et aller directement sur la Poule d'Essai sans avoir à passer par le Fontainebleau.
Quant au prix de Guiche sur 1800m début mai, malheureusement trop sous-évalué à mon sens ces vingt dernières années, c'est aussi souvent une bonne épreuve avec le prix Greffuhle pour aller sur le Jockey Club (14 doublés à ce jour, 1 seul depuis 1979). A son palmarès on trouve Ardan, Sicambre, Saint-Crespin, Scratch, Relko, Vaguely Noble, Gay Mecene, Top Ville. Il a été aussi longtemps une bonne préparatoire pour le Jean Prat quand il était sur 1800m.
Concernant les pouliches, leur sont ouverts les Noailles, Hocquart et Greffuhle mais le petit avantage de 1.5kg ne les incite guère à tenter l'aventure, autant plus qu'elles ont un programme plutôt bien fait pour s'affronter entre elles. Toutefois au 19ème siècle, cela était fréquent et les trois Poules de Produits ont été souvent gagnées par des pouliches. Ensuite, certaines ont réussi à se placer, comme
Crudité s'est classée 3e du Hocquart en 1935 et Vigilance seconde du Noailles en 1942 (elle a ensuite gagné le Diane et le Vermeille) et la dernière à avoir réalisé une bonne performance a été Cantilever, une pouliche Abdullah entraînée par C.Head-Maarek qui a terminé seconde, puis a gagné le Royaumont avant d'échouer dans le Vermeille en 1998.
Pour leur programme, comme pour les mâles, elles ont le prix Imprudence sur 1400m, épreuve briguée par de nombreuses championnes telles Miesque, Ravinella, Six Perfections, Natagora, Moonlight Cloud. L'épreuve a souvent été une spécialité de F.Boutin et C.Head-Maarek (18 victoires à eux deux dans les années 80-90).
Le prix de la Grotte sur 1600m, c'est le tremplin idéal pour la Poule d'Essai, mais par comparaison avec l'Imprudence, il est moins prestigieux malgré la présence à son palmarès d'Apollonia, Pola Bella, La Sega, Dahlia, Riverqueen, Divine Proportions et Zarkava.
Le prix Pénélope sur 2100m c'est une préparatoire aléatoire (trop tôt dans le programme..) en tout cas pour aller vers le Diane sauf du temps de Marcel Boussac et pour la casaque Wildenstein qui a réussi le dernier doublé en 1976 avec
Pawneese, mais aussi avec All Along une lauréate de Vermeille et d'Arc et Muncie une lauréate du Saint-Alary. Les dernières lauréates n'ont pas la prestance de ces championnes, loin de là.
Le prix Vanteaux sur 1850m a produit un peu plus de gagnantes de prix de Diane (derniers doublés avec Harbour, Zainta, Latice) mais il a surtout donné
Three Troikas une gagnante d'Arc. Ces dernières années, son palmarès est plus homogéne avec de très bonnes pouliches comme Vazira, Esotérique, Zagora, Satwa Queen.
Quant au prix Cléopâtre, c'est une spécialité A.Fabre et A.de Royer-Dupré (16 victoires à eux deux ces vingt dernières années) autant dire que l'intérêt que portent ces deux grands stratèges à l'épreuve atteste de son importance en terme d'échéance et de distance. Il sera toujours à suivre avec le plus grand intérêt


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