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Après l’opprobre, l’eau propre .Un programme inédit d’actions vise à améliorer la qualité de l’eau potable.

Publié le 23 avril 2015 par Blanchemanche
#nitrates #bassinsversants #qualitédeleau
Après l’opprobre, l’eau propre
Jean-Guy Valette et Yvette Thomas (premier rang), associés à Xavier Desouche, président de la Chambre d’agriculture de Charente, et Luc Servant.© PHOTO F. Z.
[email protected]Vous reprendrez bien un verre de nitrates. Non ? C'est bien heureux. Au risque de surprendre les défenseurs de l'environnement, ces rejets dus aux engrais azotés que charrient les eaux des grands bassins versants ne sont pas plus du goût du monde agricole.Pourtant, les efforts entrepris depuis de nombreuses années n'ont pas permis de redonner au liquide le plus précieux une qualité satisfaisante. « Dans la région, on est loin des objectifs affichés », reconnaît Luc Servant, président des Chambres d'agriculture de la Charente-Maritime et du Poitou-Charentes, l'un des signataires du programme d'actions Azur.« Avec les coopératives et les négoces agricoles, nous menons une réflexion commune depuis un an et demi pour faire en sorte que l'ensemble de la profession se réapproprie la qualité de l'eau, tout en maintenant l'équilibre économique. Il existait déjà une démarche, le programme Re-sources, mis en œuvre depuis le début des années 2000, mais les agriculteurs ne se sont peut-être pas sentis assez concernés », regrette-t-il.L'Aunis en première ligneCette fois, l'ambition est de convaincre au minimum 80 % des cultivateurs de la région, voire plus, de s'engager à préserver la qualité de l'eau. « Par le biais de nos techniciens sur le terrain, nous touchons 100 % des agriculteurs », précise Jean-Guy Valette, directeur du groupement des syndicats du Négoce agricole centre-atlantique, pour qui les travailleurs de la terre ont tout intérêt à agir plutôt que de subir. « Ces actions visent justement à ce qu'ils ne soient plus pointés du doigt. Il nous faut reconquérir la confiance de la société civile. »Pour une partie, le programme Azur s'inspire des mesures prévues par la Directive nitrates qui lutte à l'échelle européenne contre la pollution des eaux. Il s'appuie sur les connaissances des chercheurs de l'Institut du végétal Arvalis et de la station expérimentale du Magneraud (lire par ailleurs), à Saint-Pierre-d'Amilly, tout près de la vaste plaine d'Aunis et sa terre de groie où s'infiltrent trop facilement les nitrates avant de s'écouler dans la Sèvre niortaise. « Il y a vraiment une prise de conscience des conséquences de ces rejets », assure Yvette Thomas, agricultrice en Pays royannais, vice-présidente de la coopérative Charentes alliance et présidente de Coop de France Poitou-Charentes. « Il y a eu des progrès qui sont encore insuffisants. Il reste beaucoup de travail à faire. Et l'on doit réussir. »« Pas un coup de com' »Pour cette dernière, l'enjeu du programme Azur n'est pas seulement de soigner l'image de l'agriculture pour plaire au public et aux défenseurs de l'environnement. Les mesures doivent aussi permettre de maintenir la qualité des céréales. L'enjeu est donc aussi économique. « Ce n'est pas du marketing, ni un coup de com'. En 2013, on a un peu pris peur, car on n'a pas eu les récoltes espérées au regard des conditions climatiques. Si l'on veut des résultats, avoir des céréales de qualité et en quantité, il nous faut expérimenter. Ce n'est pas simple, on n'a pas la solution miracle, mais on s'y emploie. » « La chance que nous avons, c'est le port de la Pallice. La moitié de la production régionale est exportée », rappelle Jean-Guy Valette. « On n'a pas le droit de se tromper avec lui. Les premières récoltes en France sont produites ici, donc les premiers bateaux viennent d'abord à la Pallice. Si nous ne sommes pas capables d'offrir une qualité satisfaisante, nous perdrons ces marchés », prévient Yvette Thomas.Reste que les sept mesures du programme Azur représenteront un effort supplémentaire pour les exploitants qui voudront bien s'engager dans cette démarche. « C'est un coût, il n'y a rien de gratuit là-dedans. Mais les outils existent, ils doivent être accessibles à tous les agriculteurs », souligne la présidente de Coop de France Poitou-Charentes.Publié le 23/04/2015  par http://www.sudouest.fr/2015/04/23/apres-l-opprobre-l-eau-propre-1901193-1581.php

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