Les « Y » et le management kiffométrique

La génération Y (prononcez " ouaille " en anglais) est née entre 1980 et 2000. Elle a donc entre 15 et 35 ans ce qui la conduit majoritairement à être dans ses premières années de travail salarié.

Pour l'encadrer, la motiver et, finalement, lui confier à son tour le management de nos activités, il faut la comprendre. Vaste sujet.

Mais qui sont ces gens ?

Cela peut sembler déroutant mais, comme l'envisagent Marie Desplats et Florence Pinaud dans " Manager la Génération Y ", les " jeunes " actifs sont des humains dont les caractères rentrent encore très bien dans les méthodes de catégorisation des individus inventées dans les années 60. Ce sont certes des " mutants " mais leur niveau d'hybridation avec les réseaux et la technologie reste modéré. Par contre, leurs motivations, au pluriel, font d'eux des individus à qui l'encadrement " top down " et une carrière tracée ne conviennent pas. Quitte à intégrer des juniors dans une organisation, autant employer les bonnes stratégies et permettre à tous de développer une relation gagnant-gagnant durable. Correctement menée, cette remise en cause peut même avoir des effets bénéfiques pour l'activité et les coûts fixes d'une organisation.

Conduire, non, piloter le changement

Il faut aller vite. Cette génération de collaborateurs, plus axée sur l'accomplissement que sur le salaire et les avantages, sait remettre en cause son engagement et se tourner vers d'autres horizons sans négociations anticipées. Pour les diriger, efficacement, il faut donc éviter de les diriger trop en faisant porter son propre travail sur les buts, les objectifs, leur lisibilité et leur valeur. Les nombreux témoignages compilés dans " Manager la Génération Y " sont éclairants sur ce point : c'est la qualité de l'objectif qui fait l'implication. Certes, l'ambiance de travail joue aussi un rôle dans la perception générale de l'adéquation entre un ou une génération Y et son poste mais n'espérez pas que la déco fasse oublier un organigramme fatigué ou une carence en volonté de croissance.

La kiffométrie, étalon de performance

" Manager la Génération Y " est un livre pratique qui saura vous rappeler à quel point le travail en équipe est, par-dessus tout, un travail d'animation. Lean management, entreprise ouverte, travail au travers des réseaux ne sont plus des gadgets mais des passerelles générationnelles ou l'on ose reconfigurer les habitudes, raccourcir les circuits décisionnels et valoriser, enfin, la capacité de faire de ces " ambitieux du sens " qui peuplent un peu plus chaque jour les bureaux et les ateliers. Le Larousse tolère ainsi la " kiffométrie ", cette mesure au doigt mouillé du plaisir d'agir d'une génération qui, d'après certains, n'a pas croisé les hautes aspiration de l'école et s'y est forgé un libre arbitre qui confine à la suspicion. Faire confiance réclame des engagements réciproques et quelques techniques que vous découvrirez, ou redécouvrirez, à la lecture des 224 pages ce livre qui en est déjà à sa seconde édition.