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Berlusconi, un dernier choix

Publié le 26 avril 2015 par Passionacmilan

Berlusconi, un dernier choixComme nous le savons tous, l’AC Milan se prépare à vivre une page décisive de son histoire. Après 29 ans, l’ère Berlusconi est à son crépuscule : le club est à vendre (une minorité ou majorité?). Alors qu’une énième saison catastrophique touche à sa fin, le côté sportif passe en second plan face à la révolution qui se prépare. Les rumeurs s’affolent entre Bee, Lee, Zong, Pink et autres milliardaires venant d’Extrême Orient et leurs projets sportifs. La seule certitude aujourd’hui est la vente de l’AC Milan, le dernier espoir : que Berlusconi ne rate pas son ultime décision…

Il y a plusieurs manières de clôturer les 29 ans d’histoire extraordinaire de Silvio Berlusconi à la tête de l’AC Milan. Les dernières années n’ont pas été à la hauteur de ce que l’Histoire retiendra en parlant de Coupes Intercontinentales, Champions League, Scudetti, trophées, Ballons d’Or, grands champions, entraineurs révolutionnaires et une philosophie triomphante.

A son apogée, l’AC Milan a probablement été le plus grand club de football de tous les temps avec un génie comme Sacchi, l’inventeur du football total et des joueurs extraordinaires : durant deux années consécutives le podium du Ballon d’Or était 100% Rossonero et en 7 ans, les 5 vainqueurs faisaient partie de l’AC Milan. Bref, un club légendaire qui révolutionné le monde du football.

Malheureusement tout cela a été égratigné par les 7 dernières années caractérisées par un éloignement aussi triste qu’irritant et un déclin inévitable. Une lente agonie ponctuée de silences, absences mais aussi des slogans délirants, des mensonges et une lassitude de plus en plus difficile à camoufler (« Je paie et je pleure » etc).

Malgré cela, Berlusconi a continué à renflouer les caisses de dizaines et dizaines de millions d’euros pour rembourser les déficits causés par des gaspillages en tous genres, surtout des salaires pharaoniques payés à des joueurs finis ou ridicules (la majorité des paramètres zéro : une bonne affaire à paramètre zéro est une exception, pas la règle).

Coincé par une prime départ indécente (100, 150M, difficile à savoir) due à Galliani, son fidèle vassal depuis près de 40 ans, écrasé par le Lodo Mondadori, par des affaires politiques puis judiciaires et enfin par la guerre intestine Galliani – Barbara, Berlusconi s’est limité à assister à l’effondrement technique tout en annonçant aux quatre coins du monde un projet jeune inexistant et une équipe (tout sauf) compétitive (le croyait-il réellement ou était-ce un mensonge?).

Galliani, lui, s’est finalement réveillé après le derby et s’est rendu compte (en avril 2015) que l’équipe a été mal construite : « Il n’y a rien à dire, il n’y a plus qu’à pleurer« . Est-ce l’aveu de son échec? Ca y ressemble étrangement. Malheureusement, il se met à pleurer en avril 2015 alors que les tifosi avaient commencé dès l’été 2012, lors de la démobilisation générale, lorsque Milan a démissionné du grand football.

Il semble seulement maintenant se rendre compte que « l’équipe » mise sur pied de 2012 à aujourd’hui, faite de paramètres zéro et de prêts sans pour autant réussir à redresser les finances d’un bilan 2014 qui montre un trou record de 92M d’euros (un chiffre d’affaires en baisse et une masse salariale en hausse), ne ressemble à rien. On ne pourra jamais comprendre comment ni pourquoi deux personnes intelligentes et expérimentées comme Berlusconi et Galliani n’ont pas réussi (ou voulu?) à aborder la transition générationnelle et clôturer un cycle unique et inimitable avec un minimum de fierté et de dignité, avec comme résultat une équipe décente.

Après les échecs et déboires de ces trois dernières années qui ont détruit en partie un chef-d’oeuvre footballistique long de 25 ans, Berlusconi a la dernière, extraordinaire, occasion de s’en aller en vainqueur. Déçu de ne pas avoir trouvé un investisseur intéressé par l’achat de parts minoritaires (qui voudrait payer et ne pas avoir son mot à dire?), sa seule chance est de laisser l’AC Milan aux mains d’un groupe qui a des projets sérieux, des idées innovantes, capables de soutenir les valeurs sportives, affectives et historiques que Milan représente.

Il ne suffit pas de trouver le premier marchand pour se débarrasser de Milan. Il ne suffit pas de trouver un faux connaisseur rempli de promesses mais qui ensuite prouve ne rien connaitre et rien comprendre au football (Thohir…). L’argent illimité venant d’Orient venu pour conquérir l’Occident ne suffit pas non plus, si derrière il n’y a pas une stratégie crédible pour l’AC Milan. Laisser la gestion du club aux mains de Galliani n’en est pas une, après qu’il ait prouvé son incompétence pendant des années en enterrant le club tant au niveau sportif que financier.

Mis à part à l’Inter (où la relance tarde à arriver), tous les autres clubs rachetés par des milliardaires ont changé la totalité du management. A Manchester, Londres, Paris, Rome, les nouveaux propriétaires ont imposé leurs hommes de confiance, certains en gardant deux – trois personnes importantes pour la continuité mais « soumis » aux projets des nouveaux propriétaires. Si un candidat à l’achat de Milan prévoit de confirmer Galliani après avoir épluché les comptes du club, avoir vu les dernières campagnes de mercato et les résultats de « l’équipe », soit il est fou, soit il ne comprend rien.

Bref, après le spectacle ridicule, le cirque tragi-comique depuis 2012, tant au niveau des dirigeants que des résultats, avec une gestion catastrophique qui remonte à 2006 et une longue descente aux enfers, Il Cavaliere a l’occasion de se racheter (en partie) et de finir en beauté en laissant l’AC Milan aux mains de personnes sérieuses. Après des années de grisailles, on attend une éclaircie. Ne dit-on pas qu’après la pluie vient le beau temps?


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