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Le crime de Monsieur Lange

Publié le 29 avril 2015 par Dukefleed
Le crime de Monsieur LangeUtopiste et magistral
Une maison d’édition dans le plein centre de Paris tenue par M.Batala ; ce dernier est criblé de dettes et pousse son entreprise à la faillite. Avant cela, il a su extirper les droits d’auteurs d’un jeune écrivain auteur des aventures d’ « Arizona Jim » . Batala devant le naufrage prend la poudre d’escampette ; les salariés prennent le pouvoir de l’entreprise sous une forme de coopérative ; l’entreprise devient florissante et c’est le moment que choisit Batala pour réapparaître et récupérer la mise.On est pile un an avant la prise de pouvoir du Front Populaire et ses avancées progressistes ; ce film est donc férocement ancré dans l’état d’esprit de son époque. L’utopie du monde des petites gens se dressant contre l’exploiteur pour reprendre l’outil de production à son compte. Renoir, dans ses films d’avant guerre, épaulé de Prévert, ne cachait pas ses convictions politiques proche du communisme premier : idéalisme de classe ouvrière, croyance en la solidarité ouvrière contre les patrons voyous,… çà vous rappelle pas un peu notre époque. Renoir et Prévert restent tout de même honnêtes en ne réduisant pas la bourgeoisie à être dans le camp des exploiteurs. En effet, ils nous donnent à voir une communauté d’intérêt se formant spontanément en fonction de la topographie urbaine (utopie socialiste encore…). Dans cette cour où le groupe va se former un bourgeois va donc aussi s’associer aux ouvriers, typographes, scribouillards, blanchisseuses, concierge,… L’intrigue est simple mais ne constitue pas l’intérêt principal du film ; la vision rêvée du monde de demain dans cette époque d’avant guerre est exaltante.Ensuite la mise en scène est dynamique, mobile, spatiale, en plans séquences majestueux ; les comédiens sont aussi toujours en mouvement… çà vit clairement sur la pellicule… quelle gageure lorsque que l’on connaît le poids des caméras de l’époque et le prix de la pellicule… Renoir est un artiste… André Bazin a même décrit à l’époque le célèbre panoramique à 360° et à contresens de la scène finale ; du grand art dont un croquis a été rendu.Le crime de Monsieur LangeGageure aussi de filmer comme au théâtre tout dans une seule cour comme Hitchcock, 20 ans plus tard, avec « Fenêtre sur cour ».Et puis au scénario, au dialogue et présent sur tout le tournage ; Prévert, un monstre aussi.
Et pour finir concernant le son médiocre Jean Renoir a dit : « D’ailleurs, le fait qu’on ait tourné dans cette cour explique aussi la mauvaise qualité du son…mais je préfère un mauvais son à un doublage. ».
A voir absolument… Et pour les curieux, ébloui par l’interprétation de Florelle… J’ai été consulté la bio d’une actrice ayant tourné avec les plus grands et tombée dans l’oubli… Triste
Sorti en 1936

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