Magazine Régions du monde

Ernest Breleur dans la collection du FNAC

Publié le 03 mai 2015 par Aicasc @aica_sc

Après la dernière commission, en date du 14 et15 avril 2015, cinq œuvres d’Ernest Breleur ont été acquises par le Fonds National d’art contemporain:
deux Portraits sans visage de sans domicile fixe
trois sculptures de la Série Féminin

Ernest Breleur Portrait sans visage de sans domicile  fixe Brave

Ernest Breleur
Portrait sans visage de sans domicile
fixe
Brave

Le fait, suffisamment rare, mérite d’être souligné. En effet les artistes des Départements français des Amériques sont peu représentés dans la collection du FNAC et se comptent sur les doigts d’une main : Alex Burke (cinq œuvres entre 1981 et 1989), Thierry Alet ( une œuvre en 1998), Serge Hélénon (une expression bidonville) , Marc Latamie (quatre oeuvres entre 1981 et 1992). Tout d’abord parce qu’ils restent étrangers au réseau des experts qui siègent dans les commissions et leur soumettent des œuvres. Ensuite parce qu’ils méconnaissent la procédure de la candidature libre. Enfin, ils hésitent à expédier des œuvres, qu’il faut nécessairement présenter à la commission qui ne décide pas d’acquisition sur dossier mais dont il faudrait financer le transport du retour en cas d’issue négative.

Ernest Breleur Série Féminin  détail

Ernest Breleur
Série Féminin
détail

Qu’est- ce que le Fonds National d’art contemporain ?
C’est une collection prestigieuse, composée de plus de 95 000 œuvres, inaliénable, incessible et imprescriptible. Le fonds national d’art contemporain est une collection d’art contemporain de l’État constituée de l’ensemble des œuvres acquises depuis 220 ans auprès d’artistes vivants grâce à des achats, des donations et des commandes. Aujourd’hui, c’est le Centre national des arts plastiques qui acquiert ces œuvres d’art. Il les diffuse en France et à l’étranger. Depuis 1981, la collection s’enrichit chaque année de plusieurs centaines d’œuvres d’artistes français et étrangers. Le CNAP joue pour cela un rôle prospectif actif, sans les contraintes d’un musée. Les œuvres ne sont pas acquises pour former une collection unique, au sens muséal du terme avec une cohérence historique ou thématique. L’ambition est de constituer un fonds représentatif de la création contemporaine dans toute sa diversité. Le FNAC rend compte de la diversité des pratiques artistiques d’aujourd’hui, toutes générations et toutes nationalités confondues. Les œuvres peuvent être déposées dans des musées ou prêtées pour des expositions. Certaines d’entre elles décorent les grands services de l’Etat ou les palais de la République.

Ernest Breleur Série Féminin détail

Ernest Breleur
Série Féminin
détail

Les trois commissions d’acquisitions
Les œuvres sont achetées directement auprès des différents acteurs du marché. Artistes et galeries, prioritairement français ou européens, sont ainsi soutenus économiquement et institutionnellement. Chaque année, le budget est réparti entre trois commissions nationales consultatives de la création artistique :
Avec un budget d’environ 2 millions d’euros, trois commissions nationales consultatives du Centre national des arts plastiques ont pour mission de procéder chaque année à leur acquisition dans les domaines :
– des arts plastiques (peinture, sculpture, arts graphiques, installations, performance, son) :
une commission « ouverte » au premier semestre et une commission « fermée » au second semestre qui se déroulent chacune sur 2 journées ;
– de la photographie et des images animées (photographie, audiovisuel, vidéo, nouveaux médias) :
une commission « ouverte » au premier semestre qui se déroule sur 1 journée et une commission « fermée » au second semestre;
– des arts décoratifs, des métiers d’art et de la création industrielle (mobilier, bijou, luminaire, design graphique, objet…)
une commission « ouverte » au premier semestre qui se déroule sur 1 journée et une commission « fermée » au second semestre.

La Collection

Au sein de la collection d’art de l’État, on distingue la période dite « moderne » et les pratiques immédiatement postérieures à cette période. Ce fonds est ainsi réparti en secteurs de collections correspondant en partie à :
– leur appartenance à une période : historique (1791-1904), moderne (1905-1960) ou contemporaine (après 1961) ;
– leur matériaux ou support (notamment pour les arts graphiques ; pour la vidéo et la photographie à partir des années 1980).
Tout artiste résidant en France ou représenté par une galerie française a la possibilité de soumettre des œuvres directement aux commissions d’acquisition dites « ouvertes » et d’entrer ainsi dans les collections nationales. La commission dite « fermée » est réservée à l’examen des propositions des membres et rapporteurs.
Les commissions d’acquisition sont composées de 4 à 5 membres de droit et de 9 personnalités extérieures choisies pour leurs compétences, personnalités qualifiées et responsables d’institutions nationales. Les inspecteurs de la DGCA et les responsables de collection du CNAP sont habilités à faire des propositions d’acquisition. L’ensemble des propositions font l’objet d’un débat puis d’un vote à bulletin secret.

Les portraits sans visage d’Ernest Breleur
Les portraits sans visage de domicile fixe associent trois éléments, une photographie et une interview du sans domicile fixe ainsi qu’un portrait sans visage créé à partir de films radiographiques découpés et assemblés.
Avec cette série qui prolonge celles des Reconstiutions de portraits et des Portraits inachevés, le plasticien cherche inventer un type de portrait qui soit dépourvu de la référence traditionnellement attestée, celle du visage comme critère normatif, aux découpures reconnaissables, au tracé à peu près attendu sans surprise. Libérer le portrait du visage, libérer le visage du portrait, déconstruire, dépersonnaliser, désacraliser la face de tous ceux, sans visage, qui pour des raisons diverses sont exclus de nos champs de vision.
C’est en questionnant Soutine, Picasso, Bacon et de nombreux artistes qui ont trituré le visage, leurs distances face au réel, qu’Ernest Breleur a trouvé les prémisses de ses propos, et préoccupations actuelles. Il ne cherche aucune vraisemblance, encore moins une ressemblance, il cherche la présence de l’absence.

Ernest Breleur Série Féminin

Ernest Breleur
Série Féminin

La Série Féminin
Une nette évolution marque le passage de Reconstitution d’une tribu perdue aux installations de la Série Féminin. Si le principe d’une accumulation de formes verticales suspendues par la partie supérieure demeure, le film radiographique découpé, sculpté, agrafé et agrémenté de fragments de photographies est remplacé par des transparents conçus et imprimés numériquement par l’artiste associés à une multiplicité de colifichets très colorés.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aicasc 12249 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte