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La Chine sauvera-t-elle la multinationale française Areva de la faillite?

Publié le 07 mai 2015 par Plusnet
La Chine sauvera-t-elle la multinationale française Areva de la faillite? Un plan social massif suffira-t-il pour sauver le champion français du nucléaire ? Areva devra sans doute aussi regarder vers l’étranger, et vers la Chine. Quand rien ne va… Déjà aux prises avec des pertes abyssales (4,8 milliards d’euros en 2014), des affaires judiciaires (une information judiciaire vient d’être ouverte pour des soupçons de commissions lors du rachat de la société Uramin) et des déconvenues techniques sur l’EPR de Flamanville, Areva affronte en sus une tempête pour laquelle sa responsabilité n’est, cette fois, pas engagée : la révélation récente de la retraite chapeau de Philippe Varin, président du conseil d’administration d’Areva, qu’il a acquise lorsqu’il dirigeait PSA. Varin, comme les plus hauts dirigeants du groupe, n’a pas digéré la critique de Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, qui a évoqué une situation "inacceptable". Une phrase considérée comme un lâchage du patron d’Areva, entreprise publique. Varin, se sentant désavoué quand il aurait aimé être soutenu, aurait présenté sa démission. Emmanuel Macron a tranché très vite. Ce sera niet. Pas question de lâcher un capitaine en pleine tempête.

Areva est en situation de faillite

Au sommet de la tour Areva, ce dernier épisode est très mal vécu. Nommé en janvier à la suite du décès de Luc Oursel, le nouveau directeur général, Philippe Knoche, se multiplie sur tous les fronts. Jeudi matin, il recevait les syndicats pour présenter les suppressions d’emplois destinées à alléger les charges de l’entreprise. Aucun chiffre n’a été évoqué, mais ce plan devrait concerner près de 10 000 personnes, dont 3 500 en France. Les syndicats sont sur les dents, car que les perspectives sont sombres. Avec près de 5 milliards de pertes pour un chiffre d’affaires de 8,3 milliards en 2014, Areva est en situation de faillite, même si cette hypothèse n’est guère envisageable - qui alimenterait les 58 réacteurs français et retraiterait les déchets, entre autres questions ?

L'aide de l'État, d'EDF... et de la Chine ?

Sous la pression de l’État, EDF devrait être contraint d’épauler sa cousine. Chez Areva, on reconnaît que les deux entreprises pourront collaborer sans difficulté pour répondre à des projets internationaux - une révolution après des années de guerre entre les deux anciens patrons d’EDF et Areva, Henri Proglio et Anne Lauvergeon. Mais EDF sera aussi obligé de reprendre une partie des activités d’Areva, sans doute l’ex-Framatome (Areva NP), spécialisée dans les services (c’est-à-dire la fabrication et la maintenance des réacteurs) et la fabrication du combustible, cette partie d’Areva devenant sans doute filiale d’EDF. Mais cela ne suffira pas à sauver l’entreprise. L’État devra sans doute verser au pot, mais le moins possible. C’est pourquoi Areva regarde aussi vers l’étranger. La Chine fait figure de planche de salut. Plusieurs scénarios sont à l’étude : soit le fonds souverain chinois entre au capital d’Areva et répartit certaines activités entre l’un ou l’autre des deux géants du nucléaire chinois (CNNC ou CGN), soit les deux opérateurs entrent au capital, soit un seul le fait. «Dans tous les cas, ce sera un accord d’État à État», confie-t-on au sommet de l’entreprise. Où l’on regarde avec appétit cet immense marché : la Chine envisage d’ici 2030 d’édifier entre 100 et 200 réacteurs nucléaires. Areva ne les construit pas tous, mais en ces temps où rien ne va, cette ambition dégage un peu l’horizon…
Source : LePoint 

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