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Ce second bébé inattendu : mon entreprise !

Publié le 12 mai 2015 par Theworkingmum @theworkingmum1

Cela parait parfois surprenant les dénis de grossesse. Figurez-vous que c'est exactement ce qu'il s'est passé. C'est pas que je ne voulais pas, c'est pas que je n'ai pas fais gaffe car il faut quand même le faire... C'est tout simplement que je ne réalisais pas réellement ce que ça pouvait impliquer. Je me retrouve donc avec un vrai second bébé : cette entreprise créée il y a quelques mois.

Pendant des années on parle de maternité et on finit par devenir parent. On passe de l'autre côté et on réalise, on se rend compte de ce bouleversement. Pendant des années, je me disais qu'il était temps de passer à autre chose, de relever d'autres challenges professionnels. Une opportunité et hop, j'ai signé des papiers et c'était parti. Pas plus compliqué. C'est comme faire un enfant : sur le coup, ça ne semble pas si dur, parfois en tout cas, on se dit aussi que c'est un miracle et quand vient le temps des papiers (déclaration à la mairie, CAF, inscription à la mutuelle, recherche de nounous), on se dit que quand même derrière un " petit " geste, il y a en a plein d'autres qui en découlent. Dédicace à notre chère administration.

Pour mon entreprise c'est pareil, après l'étape de la naissance, un accouchement prévu, sans surprise, presque sans émotion, vient (et heureusement), la réalisation de la prestation pour le client. On fait grandir. C'est sur nos épaules (qu'on trouve petites finalement parfois) que tout repose. Mais il y a aussi plein d'autres choses à réaliser : la veille à effectuer pour rester à jour, écrire pour son site pro (histoire de démontrer mon savoir faire), prospecter pour la suite des missions et ne pas avoir trop de temps morts, faire les comptes, vérifier les comptes, répondre aux impôts et autres RSI, CIPAV and co et ça c'est un peu comme les premières minutes de l'allaitement. Le moment où il faut bien faire, celui qui va conditionner la suite... Dans la douleur ou non.

Une entreprise c'est comme bébé qui ne fait pas vraiment ses nuits : tu anticipes mal les heures de repos, les heures où tu es mise à contribution... Une journée qui se passe bien tu te dis " chouette ça y est on part sur le bon pied enfin ! " et finalement le lendemain c'est la cata, tout à refaire. Prendre de bonnes habitudes ça prend du temps!

L'étape du choix de statut est d'ailleurs un moment particulièrement intéressant où tu as l'impression de passer le DEUG de droit sur 3 jours, c'est comme bébé qui n'est pas encore là mais tu te dis " couches jetables " ou " couches lavables ". On en sait encore rien, on a pas testé, c'est pas concret alors on pose noir sur blanc, les avantages, les inconvénients, on fait des estimations, on évalue ses capacités à gérer... On essaye de rationaliser, d'en parler aussi pour prendre des avis et des situations vécues mais plus tu lis plus t'es paumée alors au bout d'un moment... Et si on restait salariée? Non j'déconne... Car une fois que t'en es là, à avoir ton premier client et juste te dire comment je le facture, il y a une grande envie, des hormones décuplées, un sentiment " ça y est on y est " : c'est maintenant ou jamais. Des regrets ou des remords, j'ai tranché !

Ce second bébé inattendu : mon entreprise !

J'aurais pu dire que ce blog a été presque un " bébé " mais plutôt version ado : à vivre aussi un peu tout seul, avec des périodes " je t'aime moi non plus ". Cette entreprise a revu complètement mon planning et ce blog " ado " doit encore plus se gérer et vivre seul. Je n'ai plus beaucoup le temps, c'est un peu de frustration je l'avoue, les idées sont là mais le temps manquent, je priorise, tant pis, on ne peut pas être partout. J'en aurais des choses à dire sur ce mois de mai avec l'anniversaire de ma fille dans quelques jours, les changements de son attitude de petite fille... Un jour, après Pole emploi, ma newsletter, la facture au client...

Mais voilà une différence avec bébé " humain " et bébé " ma boite " : bébé 1 tu le fais à deux, tu peux te décharger, l'envie est commune... c'est normalement plus facile. Il y a un jour une autonomie. Ce bébé numéro 2, cette entreprise, je l'ai décidé seule, même si j'ai été soutenue, alors cette pression n'est pas la même : si je bosse pas, il n'y a pas de fric (et tout ce que tu dois payer quand même). Alors ce n'est pas à bébé de dire non mais à moi, l'adulte pour gérer ma vie, pas juste une partie de ma vie, pas juste le côté professionnel. Même étant son patron, le travail sert à vivre ses rêves avec ses proches. J'apprends à dire non aux boulots mal payés, aux délais impossibles à tenir qui me mettraient dans un trop grand stress.. Il faut apprendre à se préserver, se souvenir de pourquoi on voulait devenir patron, son patron, pas un patron : cette indépendance, cette liberté. Savoir évaluer son travail, prendre conscience de sa valeur. Tout a un prix et un coût, ce n'est qu'une question de choix de tranquillité d'esprit et de façon de voir. Aujourd'hui, je suis prête.

Ce second bébé, il faut que j'apprenne aussi à la mettre de côté, il chamboule l'organisation de la famille, me prend du temps sur celui habituellement qui est passé avec ma fille, cette ordinateur trop souvent sur mes genoux à toutes les heures...

Ce bébé 2, ce bébé " ma boite " qui s'est immiscé, la différence est qu'un jour je pourrais dire stop, tout réévaluer. Me reposer la question des couches lavables ou jetables (du salariat en somme) car cette énergie est énorme et je n'ai pas encore évaluer mes batteries !

Et de ton côté, une vie d'être à ton compte? Tu as franchi le pas? Un " faux "second bébé comme pour moi?


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