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La fin du champagne en magnum ?

Publié le 13 mai 2015 par Teamvivia56
La fin du champagne en magnum ? La médiocrité érigée en principe d'égalité et de justice

Car le latin est en danger, comme le grec et même l'allemand. Madame Najat Vallot-Belkacem, la ministre qui sévit actuellement à l'Éducation nationale n'aime pas l'étude approfondie des matières qui forment de jeunes esprits brillants. Au nom de l'égalité et de la justice, il faudrait en finir avec les disciplines qui enrichissent l'esprit... Comme il fallait en finir avec les internats d'excellence qui accueillaient des élèves boursiers méritants, des jeunes de milieux modestes désireux de réussir leurs études. Il semblerait que la ministre actuelle ne veuille pas qu'il reste de bons élèves et préfère que tous les jeunes Français deviennent moyens, médiocres, mais égaux dans la médiocrité. Peut-être s'aligne-t-elle sur le " Pelleringate ", l'affaire qui a choqué le monde entier au moment où Madame Fleur Pellerin a reconnu qu'elle ne lisait pas de livres et qu'elle ne pouvait citer aucun titre de Patrick Modiano, lauréat du prix Nobel de littérature 2014.

La fin du champagne en magnum ?

Je suggère une opération teintée d'humour. Pourquoi ne pas adresser à Mesdames Fleur Pellerin et Najat Vallot-Belkacem la collection des albums BD de L'Élève Ducobu, cancre correspondant à ce qu'elles risquent de faire des élèves fréquentant les écoles de la République ? Ou plutôt, adressons leur le DVD, pour le cas où elles ne liraient pas les albums... Madame Najat Vallot-Belkacem et ceux de ses amis qui la soutiennent découvriraient que les mauvais élèves ne se sentent pas si humiliés, malheureux et stigmatisés qu'ils semblent le croire. Il n'est pas indispensable de sacrifier les meilleurs éléments pour assurer un minimum d'éducation à ceux qui n'obtiennent pas de bonnes notes. Mais il est vrai qu'une des solutions protégeant les moins motivés sera bien sûr de supprimer également les notes et les redoublements afin d'aligner tout le monde sur le plus mauvais au nom de la sacrosainte égalité...

C'est pas la peine D'avoir appris le latin Si ça ne sert plus à rien Même pas à la messe,

chanta Michel Sardou dans l'album La Java de Broadway sorti à l'automne 1977. Plus de regrets, personne n'apprendra plus le latin en France. Ni le grec ? Ni d'autres matières ? L'histoire sera-t-elle épurée des chapitres qui déplaisent à des groupes de pression influents dont le poids électoral pèsera plus que la mission de l'école républicaine ?

Et le " pretium doloris ", Madame Najat Vallot-Belkacem ?

L'annonce de la mort programmée du latin au collège réveille les souvenirs de mes professeurs préférés dans cette matière. Notamment trois femmes qui exerçaient merveilleusement leur métier et savaient exciter notre curiosité. Je ne les remercierai jamais assez d'avoir développé mon goût de la lecture qui se prolongerait plus tard par l'écriture. Une version latine, c'est avant tout une histoire aussi pleine de suspense qu'un roman policier. Découvrir ce scénario incite à analyser les phrases dans le but de comprendre ce que nous rapporte l'auteur. Le latin contribue à développer de manière quasi-ludique la logique, les facultés d'analyse grammaticale et le goût de l'étymologie. Comme le grec naturellement. L'étude du latin aide à comprendre l'orthographe, à lui accorder de l'attention, c'est-à-dire à respecter ceux qui liront les correspondances, rapports, notes, dossiers, courriers électroniques, SMS ou twitts que nous leur adressons.

La fin du champagne en magnum ?

Les séances d'improvisation théâtrales plairont aux élèves. Espérons qu'elles les aident à améliorer leur diction et suscitent le goût de raconter une histoire. S'agit-il d'une innovation ? Avant, même si ça, c'était avant, les collégiens jouaient en classe des scènes de pièces classiques. Interpréter Scapin faisait travailler la mémoire, réfléchir aux racines de notre civilisation telles que les percevaient les plus grands auteurs, et apprendre des textes d'une qualité au moins égale à ceux de comédiens pas toujours convaincants lorsqu'ils sur-jouent le personnage inventé dans le souci de séduire les médias.

Les bases de notre culture, de notre langue, de notre patrimoine littéraire souffriraient de la réforme prévue par Madame Najat Vallot-Belkacem. Beaucoup d'intellectuels et de spécialistes du monde de l'éducation qu'elle traite avec mépris le pensent, y compris parmi ses amis politiques. Les demandeurs d'emploi comprendront-il le sens des mots curriculum vitae après son passage ? Si une marche s'organise contre cette réforme, j'y participerai probablement. Osons espérer que Madame Najat Vallot-Belkacem renonce à une réforme qui nuirait gravement à notre langue et aux bases de notre culture. Après tout, le poste qu'elle occupe ne saurait être attribué à une personne inculte. Ni à une femme dotée d'un faible quotient intellectuel. Des qualités qui permettront à madame la Ministre d'imaginer une présentation aux médias qui sauvera les enseignements de base sans donner l'impression de céder aux détracteurs du projet.

La fin du champagne en magnum ?

En attendant, j'aimerais poser une question à madame la ministre et à ceux qui partagent son souhait de voir aboutir ce projet. Seriez-vous prêts à confier vos soins dentaires à des praticiens éduqués dans un contexte de médiocrité évitant de fâcher les mauvais élèves ? Accepteriez-vous de laisser des chirurgiens-dentistes qui n'ont pas été sélectionnés par des notes introduire une roulette dans votre bouche à proximité d'une molaire douloureuse ? Ne craindriez-vous pas qu'une médiocrité ne garantissant pas l'excellence de l'anesthésie et des soins se traduise par un " pretium doloris " à vos dépens ? Ce serait conforme à un prétendu sens de la justice qui sélectionnerait les étudiants en chirurgie-dentaire selon le hasard d'un tirage au sort plus équitable que le dossier scolaire. Il ne faudrait pas traumatiser les moins doués en les empêchant de prodiguer des soins, n'est-ce pas ?


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