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L'humanité a faim

Par Francis Lo @FrancisLO_ecolo

L'humanité a faim, elle dévore le Monde sur lequel il y a des riches atteints d'indigestion et des pauvres soumis à la diète.

Ici, le mot " faim " est à prendre au figuré.

Pouvons-nous croire que la solution est dans le " garde-manger " de la politique, du lobby agro-alimentaire, de la science ?

Non dirait Benjamin Franklin : " Celui qui vit d'espérance court le risque de mourir de faim. "

Jean de La Fontaine m'offre le moyen d'illustrer mon sujet par des extraits de quelques unes de ses fables choisies en fonction du contexte. Deux premières fables : " La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf " et " Le Corbeau et le Renard ", car il est question de dimension et de fromage. Explications.

L'humanité a faim
Les ONG Global Footprint Network et Newl Economics Foundation publient chaque année l'écart entre ce que la nature est capable de générer et ce qui est utilisé pour alimenter l'activité humaine, or pour 2013, là la balance comptable indique un dépassement planétaire. Les scientifiques ont qualifié autrement ce dernier, ils le nomment " dépassement écologique ", mais ce jargon ne me convient pas car la plupart des activités humaines n'ont rien d'écologiques.

Le principe établi repose sur les données recueillies qui permettent de dire en combien de jours les hommes ont consommé les ressources que la Terre est capable de produire en une année.

Comme dans la fable " La Cigale et la Fourmi ", c'est au bout du 233 ème en août 2013, que les hommes ont " vider le garde-manger " de la Planète qui devra régénérer en une période d'un peu plus d'un an et demi les ressources consommées. Dans l'absolu, il faudrait donc une planète et demi pour satisfaire les besoins de la population mondiale.

Extrait de " La Cigale et la Fourmi " où la première dit à la suivante :

" Quelque grain pour subsister

Jusqu'à la saison nouvelle.

"Je vous paierai, lui dit-elle,

Avant l'Oût, foi d'animal,

Intérêt et principal. " "

Il faut craindre qu'il n'y aura personne pour rembourser la Nature, juste des pauvres pour payer " intérêt et principal " jusqu'à la fin des temps ?

Mai 2015 à peine achevé, le grenier de l'ensemble des ressources terrestres est déjà vide.

Les spécialistes nomment l'incidence de ces résultats " empreinte écologique mondiale " : c'est donc avant le terme de chaque année que le Monde entre dans une sorte de " dette œcuménique ".

Il est prétentieux de vouloir rembourser cet " emprunt ", totalement utopique de prétendre que les pouvoirs qui gouvernent le Monde, réussiront à trouver la solution qui permette de le couvrir, surtout face à l'annonce de l'augmentation de la population du globe où ces mêmes scientifiques disent que l'on dépassera la barre des dix milliards d'individus d'ici 2050.

Tous les hommes doivent changer leurs modes car " la terre et le travail de l'homme font pour les assouvir des efforts superflus " comme il est écrit par Jean de La Fontainedans sa fable " Le Paysan du Danube ".

La prédiction Maya qui prédisait aux yeux de certains une " fin du Monde ", n'était-ce pas plutôt la " faim du Monde ", scénario où l'humanité a dépassé un point de non retour qui la conduit vers un immense désastre qui conduit les hommes vers le chaos ?

Constatons comme dans " la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf ", que " Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages ", et sur cette maxime, l'on peut craindre que l'humanité à force de grossir, grossir ... finisse par éclater si ce n'est exploser. Aussi savants et puissants qu'ils sont, les hommes auront toutes les peines à recoudre les morceaux.

La surface bio productive nécessaire pour produire les principales ressources consommées, ou absorber les déchets par la population européenne, est de 4,8 hectares par personne. Cette unité de mesure de surface est la superficie moyenne qu'il vous faut personnellement pour produire les matières indispensables aux produits que vous consommées pour vivre confortablement en Europe.

Vous avez là ce que l'on appelle l'empreinte écologique de l'Union Européenne, empreinte qui traduit l'impact de ses activités humaines sur les écosystèmes et la planète, pour un individu. Un outil savant est à la disposition de celui qui souhaite connaître sa propre empreinte écologique en cliquant sur .

Depuis l'assemblage de ces données, nous avons une idée relative de la surface planétaire nécessaire à la vie d'une personne où est inclus ce qu'elle consomme, produits alimentaires, habillement, matériels hi-fi, téléviseurs, téléphones portables, voitures, etc.

Vous comprendrez facilement qu'un habitant du Burkina Faso n'ait pas la même empreinte écologique que vous européen. Pour ce terrien, il ne s'agit plus de vie mais de survie.

D'ailleurs les scientifiques introduisent une autre notion, celle de satisfaction, de qualité de vie mais n'entrons pas dans ces considérations, même si dans ce concept plus ou moins contesté circulent plusieurs définitions. Le principe étudié à partir de toute une série de données de base, exposé par le en 2002, donne une image assez conforme et concrète de l'impact écologique.

La superficie de l'Union Européenne représente un peu moins de 4,5 millions de kilomètres carrés pour une population d'un peu plus de 508 millions d'habitants.

Problème : la superficie de l'Union Européenne permet de ne satisfaire qu'un peu plus de 93 millions de personnes. Si le reste du Monde consommait autant que les habitants de l'Union Européenne, il faudrait au moins deux planètes supplémentaires.

L'Europe qui représente 7 % de la population mondiale, consomme en réalité 17 % des ressources mondiales. L'empreinte écologique d'un habitant de l'Union Européenne est donc que une empreinte planétaire qui l'emporte largement sur l'empreinte locale. Plus l'on s'éloigne de l'empreinte locale, plus la situation devient insoutenable avec une complication de tous les problèmes d'ordres économiques, sociaux, environnementaux.

Cette empreinte écologique qui n'a pas la prétention de tout décrire, ne prend pas en compte certains impacts en termes de pollution, de dégradations qualitatives, de production de toxiques de toutes sortes, existants ou à venir, des risques nouveaux liés au nucléaire ou aux technologies.

La Chine, l'Inde et d'autres pays d'Asie, atteignent des taux de croissance supérieures à l'Europe, adoptent de plus en plus le mode de vie occidental, sont avides de ressources que la planète ne peut pas produire. La prochaine explosion démographique serait l'Afrique : les migrations de masse ne font que commencer, vont encore croître.

Revenons à la fable " Le Corbeau et le Renard " : le Monde est comme un fromage posé sur l'océan de la vie où chaque convive veut sa part, et pour y parvenir il pousse son voisin dans la saumure.

Il y a des hommes commencent à s'agiter dans la ruche car il n'est plus certain que leurs champs soient pollinisés par les abeilles ce qui m'est en danger leurs économies ! Et la vie dans l'histoire, ils en font quoi ? Ils la chassent à coups de pesticides, de fusil dans les safaris.

Retenons que 20 % de la population mondiale consomme 80 % des ressources de la planète et que ces champs appartiennent grosso à 20 % de riches.

Comme dans la fable " La Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion ", les parts ne sont pas partagées équitablement, c'est le droit du plus fort, et plus particulièrement dans notre Monde le droit de l'argent.

L'équation qui sauvera la Planète n'est pas dans la tête des membres de conférences sur le réchauffement climatique qui veillent au grain avec pour objectif de sauver leurs champs. Dans ces champs, ils y voient des corbeilles de billets de banque avant des fruits et des légumes.

Dans ce concept d'empreinte écologique, il est question surtout de quantités, mais il y a aussi la qualité des ressources écologiques nécessaires pour permettre de vivre normalement et sur ce plan les inégalités sont parfois consternantes. Ceci est lourd de conséquences géopolitiques, économiques, physiologiques ; point besoin d'être prophète : l'on peut aisément deviner les nombreuses catastrophes qui couvent silencieusement dans une société mondialisée en constante expansion.

Y a t'il sur la Planète une place qui attend vos enfants, petits enfants ? Est-il trop tard ?

La réponse est en nous, nous appartient : à chaque instant, à chaque geste de votre existence, vous décidez de détruire ou de construire l'avenir, la vie.

Ne laissons pas à nos enfants la charge de payer " intérêt et principal " .

Votre empreinte devient si profonde qu'elle laisse des traces indélébiles sur la planète qui s'enfonce sous vos pieds, au risque de s'effondrer sous nos pieds.

Où est le remède ? Quels " médecins " sauront sauver la Planète ?

Ne cherchons pas du côté des praticiens qui triomphent toujours de la maladie comme dans la fable choisie " Les Médecins " de notre Jean de La Fontaine où l'un dit devant la dépouille de leur patient, " Il est mort, je l'avais bien prévu. ", et l'autre " S'il m'eût cru, il serait plein de vie. "

Le remède est en chacun de nous.

Un Sami, membre d'une très ancienne tribu nomade des pays nordiques, a dit :

" Tu ne dois laisser aucune trace de ton passage, comme si tu n'étais jamais passé par là. "

Vivre, ce n'est pas laisser une trace de son passage sur terre, c'est laisser une terre en bon état aux générations qui suivent.

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