Magazine Cinéma

Un tramway nomme desir - 7,5/10

Par Aelezig

Z06

Un film de Elia Kazan (1951 - USA) avec Vivien Leigh, Marlon Brando, Kim Hunter, Karl Malden - en N.B.

Bouleversante Blanche...

L'histoire : La Nouvelle Orléans. Blanche DuBois arrive chez sa soeur Stella, qui, bien qu'elles soient toutes deux issues d'une famille riche, vit modestement avec son mari ouvrier dans un minuscule appartement. Blanche a quitté son travail d'institutrice ; elle se dit épuisée par les décès successifs dans leur famille et par la gestion de la plantation familiale qu'elle a fini par perdre, tant elle était couverte de dettes. Elle n'a plus d'endroit où aller. Stella et Stanley l'accueillent donc, mais Stanley ne croit pas un mot aux histoires de Blanche... qui lui reproche en retour sa vulgarité et sa basse extraction.

Mon avis : Je n'avais jamais vu ce grand classique, ni lu la pièce de Tennessee Williams. J'ai donc enfin découvert cette oeuvre. Je ne m'attendais pas à ça, je croyais que Marlon Brando prendrait toute la place. Mais si son personnage est important, tout comme celui de la soeur (Kim Hunter), c'est d'abord et avant tout un portrait de femme renversant, incarnée avec génie par Vivien Leigh. Qui n'est pas sans rappeler la Scarlett (caractère fantasque, Louisiane) qu'elle interprétait dans Autant en emporte le vent, une Scarlett qui serait devenue dingue... Quand on sait que dans la vraie vie, Vivien était bipolaire et qu'après ce film, ses troubles se sont agravés... brrr.

Z08

Car c'est à une descente en enfer, une chute vertigineuse, que nous assistons peu à peu. Celle d'une femme malmenée par la vie mais qui a toujours voulu sauver les apparences, et croire que tout se transformerait bientôt en conte de fées. Fragile et douce, au début, un peu superficielle pourtant, nous pensons qu'elle est juste un peu à l'ouest et capricieuse ; mais au fur et à mesure, nous découvrons une personnalité beaucoup plus sombre qu'il n'y paraissait, une ensorceleuse, une manipulatrice, une hystérique, qui croit pouvoir troubler tout le monde par son charme et qui s'emberlificote elle-même dans sa propre toile... Son extrême opposé, son beau-frère, est un homme viril, fort, sensuel, sans état d'âme, mais il est dans la vie (l'amour de Stella, le bébé), alors que Blanche porte la mort en elle. Ils sont attirés l'un par l'autre dans une pulsion d'amour-haine qui ne s'exprimera que dans la violence.

Somptueux. Magnifique. Quel grand et beau cinéma on faisait autrefois.

J'ai juste trouvé que c'était un peu longuet parfois... Sans doute à cause de l'importance du dialogue, et à l'unité de lieu que le théâtre avait imposé, et dont l'adaptation a du mal à s'affranchir. Mais le défaut est mineur. Cela donne même envie de voir la pièce pour de vrai !

Le titre ? Juste le nom de la ligne de tramway qu'emprunte Blanche en arrivant pour rejoindre le domicile de sa soeur et dont le nom évoque bien sûr la sulfureuse attirance qui va naître entre Blanche et Stanley.

Z07

En lisant les critiques, contemporaines ou actuelles, je suis étonnée que l'on parle surtout de Marlon Brando (je n'avais donc pas rêvé en démarrant le film : dans l'imaginaire collectif, IL est l'élément clé du film). Mais le personnage central, pour moi, c'est Blanche, l'électron libre, le fusible au bord de la rupture, et Vivien Leigh est MERVEILLEUSE.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aelezig 127315 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines