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Critique Ciné : Mad Max - Fury Road

Publié le 19 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Mad Max : Fury Road // De George Miller. Avec Tom Hardy et Charlize Theron.


Mad Max : Fury Road est d’une fluidité assez étonnante. En effet, du début à la fin on est happés par cette histoire étrange et fascinante à la fois. Cet univers n’a pas d’égal ailleurs dans le cinéma et bien que cela soit un retour vers le passé (trois opus de Mad Max ont déjà été produit avec Mel Gibson dans le rôle titre - Mad Max, Mad Max 2 et Mad Max au delà du Dôme du Tonnerre - et donc les 2 premiers ont été mis en scène par George Miller), ce retour est plus que le bienvenu. L’univers de Mad Max comme je le connaissais était bien différent de ce que j’ai pu voir ici. La vision de George Miller est ici grandiose mais ce n’est pas grandiose que par les belles images que l’on nous met en pleine figure. C’est un film unique qui nous fait vivre quelque chose du début à la fin et qui a envie de nous perdre pour mieux nous retrouver la scène suivante. Au départ, l’histoire peut en dépayser plus d’un mais on pénétrer tellement rapidement dans cet univers que l’on n’a pas envie de le lâcher. L’issue est terrible car c’est justement ce que l’on redoute. Sans vous raconter le déroulement du film, il y a tout de même une fin assez facile qui est logique mais qui laisse forcément une envie d’en voir encore plus (et un second opus est déjà en préparation).

Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d'un véhicule militaire piloté par l'Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s'est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…

Pour ce nouvel opus de Mad Max, George Miller a vu les choses en grand (et avec un budget assez honorable de 100 millions de dollars, il nous a sorti du sable quelque chose d’assez étonnant). Il a voulu créer des choses qui ne sont pas forcément immuables dans le cinéma américain. Il n’y a pas d’histoire d’amour qui vient embrumer le récit. Certes, Max et Furiosa ont un petit quelque chose, des atomes crochus en somme, sauf que voilà, ce n’est pas au sens le plus traditionnel et le plus américain du terme. C’est sans compter sur les personnages secondaires et notamment Nux incarné par un Nicholas Hoult aussi laid que surprenant. Et le film est comme ça du début à la fin, de surprises en surprises, de courses en courses, de combats en combats, de scènes d’action en scènes d’action. On a l’impression que le schéma est sans fin possible. On voit aussi avec ce nouvel opus que George Miller a grandi. Ce n’est plus le même réalisateur qu’il y a 35 ans quand il a mis en scène le premier volet des aventures de Mad Max. Ici on le sent beaucoup plus adroit, comme s’il avait envie de créer un mythe, déjà créé par la première trilogie qui reste assez culte malgré la qualité parfois discutable.

Ce que Mad Max : Fury Road représente aussi c’est une voie féministe. Max n’est pas du tout le héros de cette histoire c’est Furiosa. Incarnée par Charlize Theron, cette dernière est un personnage particulièrement fort dans le film et qui lui donne même tout son rythme. Max, qui donne pourtant son prénom au film, est quelqu’un de secondaire. C’est aussi un film sur l’émancipation des femmes dans une société qui les a asservi pour la reproduction. C’est un reflet assez intéressant de ce que pourrait devenir notre monde si jamais l’eau était devenue une rarement suprême et que tout le monde se battait pour la gagner. On sent aussi que George Miller est déchaîné et qu’il ne veut pas lâcher. Certaines scènes sont même épuisantes de bonheur. C’est visuellement une vraie claque qui ne laissera personne indifférent. On peut détester (et je n’en voudrais à personne de ne pas avoir réussi à être sensible à ce que le film raconte) mais pour moi on ne peut qu’apprécier au moins le rendu final qui est bien loin de ce que j’avais imaginé. Lors du lancement du projet j’étais le premier à m’insurger. Et finalement, je constate que la réussite tient en si peu de choses, une maîtrise du récit, une mise en scène fluide et un féminisme omniprésent donnant aux femmes une place de guerrière dans un milieu masculin et terriblement machiste.

Note : 10/10. En bref, rien à redire c’est de toute beauté. J’ai déjà hâte de le revoir.


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