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Le silence des agneaux (The Silence of the Lambs)

Publié le 19 mai 2015 par Cinephileamateur
Le silence des agneaux (The Silence of the Lambs)

"J’ai été interrogé par un employé du recensement. J’ai dégusté son foie avec des fèves au beurre, et un excellent chianti."
Cela faisait un petit moment maintenant que je n'avais pas revu "Le silence des agneaux", film que j'aime beaucoup pourtant. Le fait d'avoir découvert "Le Sixième Sens" de Michael Mann m'a donné envie de me replonger dans l'univers d'Hannibal Lecter et c'est donc ainsi que je me suis retrouvé à revoir ce long métrage.
Le plaisir est toujours intact. J'adore toujours autant ce scénario écrit par Ted Tally et Thomas Harris d'après l’œuvre de ce dernier. J'ai toujours eu un petit faible pour les histoires traitant de psychopathe, de serial killer et j'aime particulièrement lorsque ceux-ci tente (que ce soit de façon crédible ou non) de nous faire rentrer dans la tête de ses tueurs. C'est pourquoi ce film a tout pour me plaire. L'intrigue est vraiment palpitante et même si on peut y reprocher parfois un lancement un peu grossier (on peine à croire quand même qu'une stagiaire soit sur une affaire aussi importante), je suis quand même pris de bout en bout.
L'intrigue est vraiment captivante. Chaque élément de ce récit nous aide à avancer dans l'enquête jusqu'à son dénouement. Mais la plus grande force de ce film, au-delà de l'enquête, c'est la construction de cette relation entre Hannibal Lecteur, notre célèbre cannibale, et Clarice Starling, notre jeune stagiaire. Ce jeu du chat et de la souris où on voit comment une personne avec ses faiblesses, sa jeunesse et un brin d'innocence va se retrouver manipuler est très intéressante. Cette idée que le chat attrape cette souris sans aucun scrupule et sans aucun échappatoire rend l'ensemble encore plus noir et dure psychologiquement rendant ce scénario encore plus passionnant et l'emmenant bien plus loin qu'une simple enquête policière.
Et ce chat psychopathe est magistralement interprété par Anthony Hopkins. Je n'ai rien contre la précédente prestation de Brian Cox mais force est de constater qu'Anthony Hopkins a su s'approprier son personnage et lui donner très rapidement ses lettres de noblesses. Charismatique, angoissant que ce soit dans son regard ou dans sa gestuelle, terrifiant, le tout avec un timbre de voix bien posé fait que l'acteur nous livre un jeu incroyable. Sans jamais cabotiné, il réussit à rendre palpable la folie de son personnage tout en lui donnant un côté très sérieux dans ses actes. Hannibal Lecter sait ce qu'il fait, il a conscience de ce qu'on lui reproche, il assume ses actes et c'est cet ensemble combiné à son intelligence qui le rend encore plus dangereux. Autant d'aspect qu'Anthony Hopkins a su très bien retranscrire à l'écran.
Face à lui, Jodie Foster est elle aussi remarquable en Clarice Sterling. La comédienne joue très bien le jeu de cette jeune femme un brin innocence qui ne s'est pas encore envolé de son cocon et qui avant de rencontrer Hannibal Lecter, n'avait pas encore pleinement conscience du monde qui l'entourait. L'actrice joue elle aussi tout en retenue. Elle sait s'imposer quand c'est nécessaire tout comme elle sait s'effacer lorsque son personnage devient plus vulnérable. Il y a une évolution chez elle que je trouve très plaisante et même si son jeu est un peu moins ambigüe que celui d'Anthony Hopkins, Jodie Foster reste quand même incroyable.
C'est ce face à face qui est le point fort de cette intrigue. Reste que la suite de la distribution ne démérite pas non plus. Scott Glenn fait un excellent Jack Crawford par exemple. On ressent bien le côté mentor qu'il peut avoir vis à vis du personnage de Clarice Starling et même si on le voit peu, on devine aisément pourquoi elle le choisit comme modèle professionnel. Anthony Heald en Docteur Frederick Chilton est lui un peu plus caricatural dans le registre de la tête à claque. Très vite, on voit le nom de "salaud" écrit sur son front et son personnage manque peut-être un peu de subtilité mais il en demeure pas moins très bien joué quand même. Notons aussi l'excellente performance de Ted Levine en Jame 'buffalo bill' Gumb, totalement décalé et atteint par sa folie.
La réalisation de Jonathan Demme est également impeccable. Dès les premières secondes, sans aucune surenchère, le film fascine et on est pris dans cet univers. J'ai énormément apprécié le fait que le cinéaste ne joue jamais avec le voyeurisme gratuit. Le long métrage est dur, psychologiquement, c'est assez intense et il y a une violence morale qui est très marquante mais à aucun moment, le réalisateur ne va chercher à en faire des caisses. Pas d'exposition excessif de sang ou de détails inutiles.
Tout est très bien pensé avec des cadres parfaitement bien choisi et une mise en scène fluide qui rend le film très agréable à suivre malgré la dureté de ses propos. C'est assez intéressant de voir d'ailleurs avec le recul, le nombre de scène culte qui ont su marquer l’imaginaire collectif à commencer par le premier face à face entre Hannibal et Clarice qui fait partie des moments d'anthologie de l'histoire du septième art. C'est vraiment très bien filmé et chaque scène a son importance.
Il y a un très bon travail qui est fait également sur la lumière. La photographie nous plonge bien aussi dans cette ambiance assez glauque tout comme l'exploitation des différents décors. Que ce soit la prison de Lecter ou la maison de Buffalo Bill, chaque décor m'a vraiment beaucoup plu. Le choix des costumes et des accessoires et aussi bien pensé. La muselière d'Hannibal Lecter a su par exemple devenir culte avec le temps. Quant à la bande originale composée par Howard Shore, je l'ai bien aimé aussi, je trouve qu'elle s'adapte bien au rythme général et n'étouffe jamais le film.
Pour résumer, j'ai beau l'avoir vu à de nombreuses reprises, c'est toujours un plaisir pour moi que de revoir "Le silence des agneaux". Film culte qui a marqué le cinéma, c'est typiquement le genre de polar bien noir et intelligent que j'aime suivre avec en prime un psychopathe très cinématographique. Le scénario vraiment brillant, la mise en scène parfaite et l'interprétation géniale avec un Anthony Hopkins au sommet de son art font que ce thriller reste passionnant de bout en bout. A titre personnel, je trouve en plus qu'il vieillit vraiment bien surtout que même après de nombreux visionnage, je continue d'être pris à chaque fois par cette histoire. Un très grand classique dont je ne me lasse pas, un film comme je l’aimes.
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