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Nuits Botanique 2015: Ibeyi, YellowStraps - Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 17 mai 2015

Publié le 17 mai 2015 par Concerts-Review

Nuits Botanique 2015: Ibeyi, YellowStraps - Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 17 mai 2015

Pléthore de concerts sold-out en ce dimanche 17 mai, les 5 spectacles programmés font le plein!

L'Orangerie accueille une des révélations 2015, les soeurs Naomi et Lisa-Kainde Diaz, des jumelles, filles du percussionniste Miguel Aurelio "Anga" Díaz, un gars ayant accompagné toutes les stars du latin jazz, elles ont tout naturellement opté pour l'étiquette Ibeyi = jumeau en yoruba!

Support: YellowStraps

Members: Yvan Murenzi/Alban Murenzi/Ludovic Petermann, dixit leur facebook.

Tu comptes les individus se présentant sur le podium, un, deux, trois, quatre ...le petit Yvan au chant, laptop et glockenspiel, son talentueux frangin à la guitare, Ludovic à la basse, nous sommes de Braine-l'Alleud..., le quatrième larron aux drum pads devant être le mal peigné Mr Comb.

YellowStraps jouit d'une excellente presse, étant repris dans la liste des five Belgian artists to watch in 2015.

Et?

Soft and smooth hip/trip hop, nu soul, lounge, cool jazz... à consommer idéalement en sirotant un cocktail liquoreux tout en regardant une jolie nana dans les yeux sans trop dévier vers son décolleté.

Propre, soigné, bien foutu mais manquant cruellement de guts.

Certains comparent à King Krule ce qui est moins con que de les rapprocher de King Kong, bref le mix se laisse écouter distraitement en dansant nonchalamment sur place, pas besoin de te diriger vers la salle de bain pour t'asperger d'Axe après leur set, tes aisselles n'auront pas souffert d'hyperhidrose.

Un nappé de synthés, une rythmique discrète et la voix éthérée de Yvan, 'Of no Avail' séduit, en fermant les yeux tu peux visualiser un voilier se laissant glisser sur un miroir légèrement ondulé.

Tout baigne.

'Whirlwind romance' ( titre de leur dernier EP, 12€) , même paysage, un oiseau marin dessine une tache blanche dans l'azur immaculé.

Un ukulele colore la troisième plage, toujours aussi doucereuse, d'accents hawaïens ( 'Flamingo').

' Dizzy State' et ses effets de voix, puis le répétitif 'Leap of faith' suivent.

Yvan vient timidement promouvoir le EP qui sera vendu après le show, Ludovic troque sa basse contre une guitare et les sangles jaunes achèvent leur set par l'onctueux et dreamy ' Forget them' .

Nous sommes deux soeurs jumelles

Nées sous le signe des gémeaux

Mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol sol sol ré do ...

Gémeaux, I don't know... blondes, non, Naomi et Lisa-Kainde Diaz sont franco-cubaines et se ressemblent comme l'eau ressemble au feu.

Naomi Diaz est petite, fine, est dotée regard perçant, tire la moue ou sourit et adopte une longue chevelure bouclée en jouant du cajon ou du batá . Lisa, coupe afro, yeux noirs et doux, est bien plus grande et plus ronde, elle assure les lead vocals et joue du piano.

En mars elles avaient rempli l'AB Club et l' album à leur nom se vend mieux que les actions du IBA Group spécialisé dans la conception, la fabrication et la commercialisation d'équipements de diagnostic et de traitement du cancer.

Obscurité totale, les frangines radinent en psalmodiant a capella un chant noir interprété en yoruba, ' 'Eleggua', l'orisha des carrefours.

Exotisme propice à l'évasion cérébrale.

D'un geste lent, les filles allument les deux bougies parfumées jouxtant leurs instruments, il faut éloigner les mauvais esprits.

Cajon, piano, fond electro, voici 'Ghosts' et son fond hip hop.

Quelques samples insolites, la voix grave de Lisa s'élève, le gospel trip hop ' Lost in my mind' vient taquiner tes entrailles.

Il est suivi par un des titres les ayant lancées, ' Mama says' qui traite de la perte de leur père.

Fingersnaps, cajon, heart and throat drumming, Naomi émerveille tout comme la voix pure de Lisa émeut.

Un grand titre!

Elles poursuivent par une complainte non reprise sur l'album avant d'attaquer a capella un titre dédié à Shango, the Yoruba god of thunder and lighting, dont la fougueuse Naomi est la fille.

Lisa est l'enfant de Yemaya, déesse de la mer, la berceuse toujours chantée a capella est pour cette divinité maritime.

Le titre participatif 'I'm on my way' offre des relents Caraïbes et si le registre de Lisa-Kainde se rapproche des inflexions de Nina Simone, c'est pourtant à Harry Belafonte que tu penses.

'River' sera le titre ayant mis le feu à l'Orangerie.

Soulbeats, chant sacré, handclaps, refrain obsédant...I will come to to your river, wash my soul...déclenchent l'enthousiasme.

'Stranger/Lover' s'éloigne des traditions afro-cubaines et joue la carte cinematic trip hop.

Nouveau moment d'émotion avec l'élégie 'Yanira' en honneur à leur soeur décédée....we will meet in heaven' chante le duo tandis qu'elles battent des mains.

'Oya' est la déesse qui danse sur les tombe, le chant qui lui est consacré, avec un couplet en français, s'avère profond et solennel, l'habillage électronique lui donne un cachet innovant.

Une reprise 'Better in tune with the infinite' de Jay Electronica, précède le titre préféré de Luc Trullemans, 'Weatherman'.

Merci Bruxelles, voici notre dernier morceau, pour tous les jumeaux dans la salle ' Ibeyi'.

Un set relativement court, les jeunes soeurs ( 20 printemps) n'ont jusqu'ici sorti qu'un seul album.

L'Orangerie les rappelle et aura droit à une version alternative de 'River'.

C'est l'âme lavée de tous ses péchés que nous quittons le Botanique.


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