Magazine Bd

Six-gun Gorilla (Récit complet)

Publié le 21 mai 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique : « Six-gun gorilla »

«… Salutations.»

Scénario de Simon Spurrier, dessin de Jeff Stokely

Public conseillé : Adultes et adolescents

Style : SF
Paru aux éditions « Ankama », le 17 avril 2015, 160 pages, 17,90 euros
Share

L’Histoire

Au XXIIe siècle, il existe une voie pour les paumés : mourir pour la patrie… et pour le plaisir des téléspectateurs. En lutte contre une rebellion sur une lointaine colonie, l’armée terrienne utilise en effet les suicidaires, condamnés à mort et autres désespérés comme chair à canon dans cette guerre sans fin. Petite particularité des «bleus» : ils sont équipés d’une «tumeur psychique» qui permet la retransmission des combats auprès de ceux restés au pays. Mais Bleu-3425, bibliothécaire brisé par une rupture sentimentale, va échapper à une mort jugée certaine et rencontrer un étonnant compagnon de route : à eux deux, ils vont changer le scenario d’une émission dépassant le simple cadre du divertissement populaire et de «l’effort de guerre».

Ce que j’en pense

Panem et circenses, et le peuple est content. Critique à peine masquée de la télé-réalité d’aujourd’hui et de sa capacité à fasciner les foules moutonnières qui ne pensent plus, gavées d’images et de mal-bouffe, à remettre en question les états pervertis par l’intérêt de ceux qui dirigent, Six-gun gorilla se permet par ailleurs le luxe d’un scénario d’une originalité assez débridée.

Si la caméra intégrée à l’acteur pour fournir à un audimat assidu des images de souffrance n’est pas une nouveauté (profitez-en pour vous revoir La mort en direct de Tavernier, 1980), le contexte n’est quant à lui pas dénué de trouvailles diverses qui nous promènent au gré des élucubrations de Spurrier : les «Têtes percées», troupes de rejetés de la société destinés à se faire hacher menu en première ligne à qui l’on offre ainsi une occasion de se rendre finalement utiles ; le Blister, univers lointain dans lequel il n’y a ni combustion ni électricité ce qui transporte, à dos de monstres mutants, les armées modernes dans un âge fleurant le XIXe à tendance steam-punk ; cet anti-héros intellectuel et fragile, modèle en vogue, qui s’acoquine avec un gorille géant aux (vrais) airs de Clint Eastwood ; et j’en passe. Ce serait dommage de vous enlever le plaisir de la découverte.

SIX-GUN-1
SIX-GUN-2
SIX-GUN-5
SIX-GUN-6
SIX-GUN-7
SIX-GUN-8
SIX-GUN-9
NextGen ScrollGallery thumbnail
NextGen ScrollGallery thumbnail
NextGen ScrollGallery thumbnail
NextGen ScrollGallery thumbnail
NextGen ScrollGallery thumbnail
NextGen ScrollGallery thumbnail
NextGen ScrollGallery thumbnail

Mais ça, ça ne concerne que les personnages et le décor. Parce que derrière, M’sieur Dames, on a une véritable histoire digne de Terry Gilliam, un truc qui bouscule un scénario que l’on pourrait croire classique mais qui demande finalement une bonne dose de neurones, d’ouverture d’esprit et de culture pour être compris, voire apprécié. En clair, j’ai été largué. Un peu comme à la première lecture d’Alice au Pays des Merveilles.

Une question me tarabuste cependant : pourquoi les Américains persistent-ils à faire dessiner les couvertures de leurs albums par des cadors ? Seulement les couvertures… Parce que dans les pages intérieures, le combat n’est plus le même, le dessin oscillant entre «wahou, vachement bien» et «whâââ, vachement moins».

Mais, allez savoir pourquoi, le gorille lui est toujours d’enfer.

Six-gun Gorilla (Récit complet)
bouton_amazon


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Un_amour_de_bd 11957 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines