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Artistes de la Caraïbe insulaire à la Biennale de La Havane

Publié le 21 mai 2015 par Aicasc @aica_sc

La Biennale de La Havane fut l’un des premiers lieux de mondialisation effective de l’art et de construction d’un récit alternatif à l’histoire occidentalo- centrée et moderniste de l’art moderne et contemporain.
Laurent Jeanpierre

Nelson Gonzales le projet

Nelson Gonzales
le projet

La Biennale de La Havane a été une pionnière de la mondialisation artistique, invitant dès sa création les pays du Sud y compris la Caraïbe. Jusque-là, la présence caribéenne était plus que discrète dans les biennales – vedettes comme Venise et São Paulo comme le souligne Federico Morais dans son essai de 1979 Ideología de las bienales internacionales e imperialismo artístico. Plus tard, entre 1994 et 1998, la Caraïbe participa à trois reprises à la Biennale de São Paulo alors que Nelson Aguilar était commissaire général avant d’être de nouveau oubliée. Mais elle a toujours été invitée aux biennales cubaines successives.
Et pour cette dixième édition, trentième anniversaire de sa création, aux côtés des artistes cubains dont certains sont déjà connus en Martinique, dix artistes de la Caraïbe insulaire représenteront leurs régions natales parmi la centaine d’artistes de quarante – quatre nationalités différentes: Ewan Atkinson / Barbados, David Bade – Tirzo Martha / Curaçao, Steeve Bauras/ Martinique / France, Jesús “Bubu” Negrón/ Porto Rico, Nelson González /Aruba, Ebony G. Patterson / Jamaique, David Pérez Karmadavis / Repúblique Dominicaine, Chemi Rosado / Porto Rico, Raúl Tamayo Morilla / Republique Dominicaine, Henri Tauliaut / Guadeloupe.

Chemi Rosado  Recartographier les villes ici New - york

Chemi Rosado
Recartographier les villes
ici New – york

Outre Zona Franca au cœur du complexe Morro y Cabaña, Detrás del Muro aligne sur le Malecón cinquante interventions urbaines d’artistes. Comme l’annonce le programme les sites sont multiples, disséminés dans le tissu urbain conformément à la thématique mise en avant qui suggère aux artistes de s’inspirer de la ville et de ses habitants pour leurs créations.
Le blog Aica Caraïbe du Sud a déjà présenté les projets artistiques de Steeve Bauras et d’Henri Tauliaut.

http://aica-sc.net/2015/03/21/steeve-bauras-a-la-biennale-de-la-havane/

http://aica-sc.net/2015/03/23/henri-tauliaut-a-la-biennale-de-la-havane/

Chemi Rosado ( Porto Rico) privilégie des images de La Havane filmées de la perspective de jeunes skaters afin de dessiner une nouvelle cartographie de la ville et de documenter son histoire du point de vue de la jeunesse cubaine tout en explorant les similitudes entre le skate et le monde de l’art contemporain dans le prolongement de son projet Historia sobre ruedas
Raul Tamayo Morella ( République dominicaine), à travers son intervention urbaine interactive, Entrar a afuera , questionne la notion de frontière pour rompre les habitudes de pensée persistantes attachées aux notions opposées dedans /dehors.
El jardin del delicias : vamos a ver si eso es veridad de Nelson Gonzales ( Curaçao) l’a conduit à la Havane depuis fin avril pour une collaboration avec des auteurs, acteurs, musiciens cubains afin de  présenter une performance dans les rues de La Havane pendant la Biennale.

Ewan Atkinson The neighbourhood project

Ewan Atkinson
The neighbourhood project

Ewan Atkinson ( Barbade) , pour sa part, continue de développer son projet The Neighbourhood Project en affichant sur les murs de la ville une nouvelle série d’affiches qui présentent le voisinage comme une destination touristique fictive et qui s’efforce de tisser des liens entre la population locale et les visiteurs de la biennale. Les posters sont humoristiques voire satiriques et ambivalents.
Les allusions particulières de l’image et du texte défient la traduction. Un site Web accompagne les affiches mais l’accès à ces informations supplémentaires ne sera pas facile à Cuba compte tenu du contexte internet. Le travail met en exergue les contradictions et les déséquilibres qui ne manquent d’apparaître lorsque l’on tente de refléter une identité collective. Les images mettent en doute la relation entre le visiteur et le résident et la représentation de pratiques culturelles comme une matière première exotique.

Tirzo Martha et David Blade (Curaçao) improviseront une oeuvre sur place avec quatre voitures de vendeurs ambulants.

Comment les artistes de la Caraïbe insulaire répondent – ils à l’incitation de la Biennale de créer à partir du contexte urbain ? Choisissent – ils l’immersion sensorielle (Tauliaut), interactivité (Raul Tamayo Morella), la collaboration avec la population ( Steeve Bauras, Nelson Gonzales ) ? L’Aica Caraïbe du Sud ne manquera pas de l’analyser.

http://aica-sc.net/2014/12/19/qui-sont-les-artistes-invites-a-la-biennale-de-la-havane-2015/

http://aica-sc.net/2014/04/29/xii-eme-biennale-de-la-havane-art-contexte-et-experience/

Dominique Brebion


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