Il paraîtrait...

vendredi 22 mai 2015

- que la France, pays de la liberté et de l’égalité, est un pays inégalitaire. Que permet-ce de l’affirmer ? Une impression nue à la vue des rues ? Une oreille ou un œil qui seraient attentifs à ce qui se dit, à ce qui se voit ? Ça pourrait être ça, mais aussi un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques, l’OCDE, l’ossédéheu. Les inégalités ont davantage augmenté dans l'Hexagone que dans les autres pays entre 2007 et 2011, 3e augmentation la plus importante des pays de l’OCDE, qui regroupe 34 pays. Qu’est-ce que ça signifie ? Les 10% de personnes ayant les revenus les plus élevés ont vu leur revenu augmenter de 2% par an en moyenne alors que les 10% de personnes avec les revenus les plus faibles ont connu une baisse de 1%. Le douloureusement et pathétiquement fameux : les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres. Et qui prend les décisions ? Les plus riches. Qui est au gouvernement, à la tête des banques et des grandes entreprises ? Les plus riches. Est-ce surprenant ? Même pas. Et c’est sûrement ça le plus triste.
- que Agnès Saal, que personne ou presque ne connaissait avant que son nom ne soit associé au mot taxi, rappelons-le en guise de rappel ou informons en guise d’information, qui avait été contrainte de démissionner fin avril de son poste de présidente de l'Institut national de l'audiovisuel après le scandale de ses frais de taxi dépassant les 40 000 € en dix mois de fonction, dont 6700 € dépensés par son fils, Agnès Saal, donc, haut fonctionnaire du corps des administrateurs civils, a été recasée dans son ministère d’origine, celui de la Culture, comme, lisez plusieurs fois si besoin, chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, poste créé en la circonstance pour repositionnement, réintégration ciblée, qui devait être discrète, de la quille encombrante. Voilà une phrase bien longue et bien lourde, dans sa forme, et encore plus dans son fond. Est-ce surprenant ? Même pas. Et c’est sûrement ça le plus triste.
- que le football est le sport le plus populaire au monde. Il est le plus pratiqué : il y aurait plus de 265 millions de joueurs et joueuses dans le monde. Il est le plus regardé aussi : 3,5 milliards de téléspectateurs qui regardent le football chaque année. Y a-t-il, alors, on peut légitimement se poser la question, de l’argent drainé par ce sport ? C’est un saturnien de passage sur notre planète qui me l’a posée. J’ai répondu : oui, cher monsieur ! Intéressons-nous aux salaires des joueurs. Le site sportingintelligence.com a compilé quelques données. Qu’en ressort-il ? Plein de choses. Zoomons sur la France. Le PSG est triple champion de France. Quel est le salaire moyen d’un joueur de ce club, me demanda un vénusien qui accompagnait le saturnien ? Cent-quarante-deux-mille-huit-cent-trente-trois euros, apprend-on, cher ami, lui avouai-je. 142 833 euros mensuels, c’est énorme, lança un plutonien qui voyageait avec les deux autres. Non, non, non, mes camarades. Hebdomadaires ! Chaque semaine. Par semaine. Toutes les semaines. 142 833 euros, 52 fois par an. Ils ont été estomaqués, les extra-terrestres. Est-ce surprenant ? Même pas. Et c’est sûrement ça le plus triste.