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[Critique] À la poursuite de demain

Par Régis Marton @LeBlurayphile

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À la poursuite de demain

Titre original : Tomorrowland

Un film de : Brad Bird

Avec : George Clooney, Hugh Laurie, Britt Robertson, Raffey Cassidy, Tim McGraw, Kathryn Hahn, Keegan-Michael Key, Chris Bauer

Casey, une adolescente brillante et optimiste, douée d’une grande curiosité scientifique et Frank, un homme qui fut autrefois un jeune inventeur de génie avant de perdre ses illusions, s’embarquent pour une périlleuse mission. Leur but : découvrir les secrets d’un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l’espace, qui ne semble exister que dans leur mémoire commune… Ce qu’ils y feront changera à jamais la face du monde… et leur propre destin !

Britt Robertson - Tommorowland - Disney

Voyage au pays des rêves

A l’heure où la science-fiction est devenue synonyme d’apocalypse annoncée, ce ne sont pas Mad Max Fury Road et Terminator Genisys qui nous diront le contraire, le retour de Brad Bird quatre ans après le meilleur épisode de la franchise Mission Impossible avait de quoi faire rêver. Dans l’esprit enfantin d’une production Amblin des années 80, À la poursuite de demain apporte un peu de lumière dans ce genre si fataliste, au risque d’être qualifié de naïf par un public devenu hostile à l’optimisme. Toute l’intelligence de Bird et de Damon Lindelof – à la fois coauteur et coproducteur du projet – est de ne pas nier la façon dont les gens ne croient plus en l’avenir, mais au contraire d’en faire l’enjeu majeur de leur histoire, rendant caduque les critiques d’infantilisation du propos. Comme l’a été le premier opus de Pirates des Caraïbes douze ans plus tôt, l’idée de faire un film ayant, en partie, lieu dans une cité futuriste idéalisée vient d’une attraction à Disneyland, elle-même créée en hommage à la vision pleine d’espoir que Walt Disney se faisait de l’avenir (notamment dans un documentaire produit en 1952… une année qui devait initialement servir de titre au film).

Hugh Laurie et George Clooney - Tomorrowland -  Disney

Une aventure exaltante pour tous les âges

Comme il l’avait fait avec Les indestructibles, Brad Bird réussit à concocté un récit qui sache mêler le grand spectacle, des enjeux graves et beaucoup de légèreté sans jamais créer de rupture de rythme rédhibitoire. Le duo formé par Britt Robertson – jusque-là assignée à de tout petits rôles – et George Clooney se révèle parfaitement convaincant, au point de faire de la jeune actrice une révélation prometteuse. Les tout jeunes Raffey Cassidy et Thomas Robinson, âgés d’à peine une douzaine d’années sont eux-aussi d’excellentes surprises qui participent à la dimension multigénérationnelle du long-métrage. Dans la peau du méchant, Hugh Laurie profite de son charisme froid – qui s’oppose à la sympathie que dégage Clooney – et, même s’il est dans l’ensemble sous-exploité, il est réconfortant que l’acteur soit en fait loin d’être un cliché du vilain qui veut faire le mal, mais qu’il nous livre un monologue qui cristallise tout le discours du film sur le défaitisme et la lâcheté de l’Homme. La capacité qu’a le scénario de rendre fluide un canevas assez complexe, puisque fait d’aller-retour entre les temporalités et les mondes, est finalement la meilleure preuve que, en terme de divertissement, À la poursuite de demain peut se targuer d’être une pure réussite.

Malgré ses immanquables défauts (un manque d’approfondissement sur les origines de Tommorowland et un discours alarmiste trop appuyé), À la poursuite de demain nous propose une réconciliation avec l’esprit progressiste de la science-fiction à la Jules Verne et l’esprit rêveur des films des années 80. Les amateurs de belles images et de divertissements rayonnants ne pourront qu’apprécier. Les spectateurs plus blasés, uniquement clients d’action n’y verront quant à eux qu’un condensé de bon-sentimentalisme gnangnan. Et cela est navrant.

Nos attentes pour une édition Blu-ray :

En plus d’un making-of, nous espérons voir dans son intégralité le documentaire sur la représentation de l’avenir de Walt Disney afin de me faire un avis sur la limite entre la candeur et le génie de ce visionnaire.


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