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[Critique de film n°2] Ouija

Publié le 27 mai 2015 par Antoine Dubus @Ashendir
[Critique de film n°2] OuijaAprès Pyramide il y a quelque jours, on se retrouve une nouvelle fois pour un film d'horreur (c'est ma période, sans doute), cette fois-ci dans une ambiance bien différente. Ouija, c'est son nom, est sorti le 29 avril dernier. Comme à l'accoutumée, je n'ai vu aucune bande-annonce ni lu aucune critique avant d'aller le voir. Cependant, beaucoup de personnes m'en ont dit du mal, j'y allais donc avec un certain a priori.

L'Histoire

Une jeune adolescente décide d'utiliser, sans grandes raisons, une vieille planche Ouija qu'elle avait trouvé étant petite, afin d'essayer de communiquer avec les esprits. Un matin, on la retrouve morte, chez elle. Suicide ? Meurtre ? Ses amis s'interrogent et décident d'essayer de rentrer en contact avec elle via la même planche. Visiblement cela fonctionne mais c'est bientôt le début de la fin pour les cinq adolescents qui viennent de réveiller de mauvais esprits.

Une histoire ô combien banale, en somme. Rien de dépaysant. L'utilisation de la planche Ouija est vue et revue dans ce genre de film. L'intrigue autour des esprits et des fantômes l'est encore plus. Bref, ce n'est pas le scénario qui nous marquera ici. Au contraire de Pyramide où on pouvait en apprendre plus sur la mythologie égyptienne, ici on est en territoire " familier ", aux Etats-Unis dans une maison tout ce qu'il y a de plus américaine. Néanmoins, cela peut aider dans le processus d'identification, j'y viens.

Les personnages

[Critique de film n°2] Ouija

Les personnages principaux sont aussi banals que l'histoire. Mais là où cela pouvait être regrettable au niveau du scénario, ça l'est moins quand il s'agit des protagonistes, et ça peut même devenir une qualité. Je m'explique rapidement, le spectateur de ce genre de film, qui est en général un adolescent ou un jeune adulte, aura beaucoup plus de facilité à s'identifier à des personnages qui lui ressemblent. Qu'on se le dise, les cinq adolescents ici n'ont rien d'extraordinaire, de surhumains, ils étudient et font la fête, comme beaucoup de personnes de leur âge. Ils pourraient être vous, moi, n'importe qui. Chose appréciable : ils ne sont pas clichés. En réalité, aucun des cinq, si ce n'est peut-être la soeur de l'héroïne, ne se démarque par une attitude exagérée ou un look extravagant. Certains trouveront que c'est un défaut, d'autres que c'est une qualité, un gage de réalisme. Quant aux autres autres personnages de l'histoire, je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est qu'ils remplissent leur rôle, sans plus ni moins.

Malheureusement, et c'est récurrent dans les films d'horreur, l'incohérence totale des réactions et agissements des cinq adolescents frôle le ridicule. Autant la mort de leur amie au début du film semble sincèrement les affecter, autant celles des autres s'apparente à la perte d'une clé USB... et malgré les dangers qui se présentent à eux, aucun n'a vraiment l'air d'être terrorisé. Pour exemple frappant : à un moment du film, on apprend que l'un des cinq ne veut plus sortir de chez lui par peur des esprits... cinq minutes plus tard on voit ce même personnage retrouver ses amis pour utiliser une nouvelle fois la planche Ouija... Jeu d'acteur foireux ou mauvais enchaînement des scènes ? Peut-être les deux.

Le visuel

L'essentiel du film se déroule dans une grande maison de banlieue chic. Visiblement les scénaristes se sont inspirés de la fameuse histoire d'Amythiville, théâtre de multiples événements paranormaux. Il s'agit dans le film de la maison de la jeune fille décédée. Elle est donc vraisemblablement hantée, et c'est à l'intérieur de celle-ci que ses cinq amis viennent pour essayer de communiquer avec elle. La villa parvient donc à susciter elle-même la peur. Dès que les personnages y entre, on sait qu'il va se passer de mauvaises choses, de la chaise qui bouge à la mort tragique en passant par les cris, les bruits, les lampes qui s'éteignent etc. Bref le cadre est assez clos et nous donne l'opportunité, malheureusement, de prévoir les drames.

[Critique de film n°2] Ouija

D'un point de vu effets spéciaux, je les ai trouvés meilleurs que Pyramide car sans doute plus simples à réaliser. On est réellement dégoûté par ce qui leur arrive, même si ça ne tombe jamais dans le gore. Les apparitions fantomatiques sont plutôt bien réalisées, elles sont soudaines et agressives, mais restent relativement subtiles mise à part à la fin où on en était presque à se demander si le fantôme n'avait pas ressuscité tant il paraissait réel. Globalement ces apparitions sont rares, l'accent est donc mis sur ce que subissent les protagonistes plutôt que sur le ou les orchestres de ces drames. En d'autres termes, c'est simple, mais ça fonctionne pour moi. J'en attendais pas plus d'un film qui traite des esprits.

Prévisible mais stressant

Je voulais faire une sous-partie sur la manière dont les réalisateurs souhaitaient susciter la peur. Contrairement à beaucoup de films d'horreur où on est secoué par la soudaineté des événements tragiques, ici il ne se passe pas grand chose, mais on ressent malgré tout la peur. Comment ça se fait ? En fait j'ai l'impression que les réalisateurs ont voulu nous piéger à plusieurs reprises en exploitant des clichés de films d'horreur. Régulièrement, on se retrouve face à des situations où on s'attend à ce qu'il se passe quelque chose mais au final, rien, ou alors bien plus tard. Du coup le stress est quasi-constant et les rares fois où on se retrouve hors de la maison, on souffle car on sait qu'il ne se passera rien, ou presque. Il en découle des moments où l'on sursaute pour un rien. J'ai trouvé ça sympa dans le contexte du film d'horreur mais à la longue c'était assez frustrant.

[Critique de film n°2] Ouija

Même si j'ai eu peur et que j'ai stressé durant une bonne partie du film, celui-ci était très, voir trop, prévisible. Pour vous dire, j'étais avec une amie qui me soufflait ce qui allait se passer alors même qu'elle n'avait pas vu Ouija auparavant. Pour ne pas vous spoiler je vais éviter de développer, je dirais juste : on sait à peu près quand vient la mort. C'est dommage, d'autant plus que les causes des décès sont loin d'être originales, ce qui dénote un manque d'imagination. Je noterai cependant la cohérence des " lèvres cousues ", elles ne sont pas là juste pour inspirer le dégoût, elles font le parallèle avec un autre événement tragique du film. C'est appréciable mais insuffisant pour moi.

Mon ressenti

Personnellement le film m'a déçu à deux niveaux : la banalité de son histoire et l'aspect trop prévisible des événements. Je dois dire aussi que j'ai été saoulé par l'utilisation de l'image de la petite fille et de la poupée. Il y a un moment où il faut arrêter de surexploiter des thèmes qui, du coup, ne suscitent plus la peur. Je regrette que les réalisateurs n'aient pas été plus imaginatifs et se soient contentés de calquer par-ci par-là. Néanmoins je dois avouer que j'ai ressenti beaucoup de stress et de peur. Peut-être cela vient-il du fait qu'on est face à des événements paranormaux qui soulèvent encore de nos jours beaucoup d'interrogations sur leur véracité. Je recommanderai du coup ce film pour celles et ceux qui ne sont pas habitués aux films d'horreur qui exploitent la planche Ouija et les esprits, ça peut faire office d'introduction. Quant aux autres, si vous n'êtes pas allés le voir, vous ne ratez pas grand chose.

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