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Debra Granik, Winter's Bone (2010)

Par Grazyel

Debra Granik, Winter's Bone (2010)

Il y a quelques semaines maintenant, j'ai regardé le film de Debra Granik, Winter's Bone dans lequel joue ma chère et tendre Jennifer Lawrence. Dans ma fascination difficile à arrêter pour cette actrice (en témoigne mon tumblr), j'ai commencé à regarder un grand nombre de ses films et celui-ci a particulièrement retenu mon attention.

Ree Dolly (jouée par Jennifer Lawrence) vit dans les monts Ozark du Missouri. A l'âge de 17 ans, elle est responsable de ses jeunes frère et sœur et de leur mère invalide. Après avoir appris que son père, ancien dealer de méthamphétamine, avait mis leur maison en caution, Ree se lance à sa recherche et se retrouve forcée de naviguer à travers les réseaux criminels locaux, où elle va endurer une série de rencontres et d'expériences difficiles.

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Super malsain. Je pourrais donner simplement ces deux mots pour exprimer mon avis sur ce film. Il est bien, c'est certain, mais il est quand même excessivement froid et malsain. Il n'y a rien de particulièrement gore, mais le jeu des acteurs, la façon dont est tourné le film, bref, tous les éléments habituels nous plongent dans une ambiance désagréable. Et malgré cette ambiance désagréable qui pourrait nous faire cliquer sur "stop", et bien, on va quand même jusqu'au bout du film, que ce soit par curiosité ou parce qu'on est happé dans l'histoire. En tout cas, Winter's Bone nous fait entrer dans une Amérique rurale particulièrement effrayante. Ce film me fait un peu penser à Delivrance (1972), même si ce-dernier est différente sur beaucoup de points (déjà, ce n'est pas le Missouri).

Il y a une violence, dans Winter's Bone, qui est omniprésente, même dans les conditions de vie des personnages, on peut constater qu'ils sont à des milliers d'années de nous, ce qui créé un décalage assez vertigineux, je trouve. Ree Dolly est froide, distante, même avec ses proches elle garde cette méfiance naturelle du monde dans lequel elle a grandi. L'arrière-plan sauvage du film, la campagne, les forêts, les habitations, ne sont que les reflets des différentes personnes vivants là-bas. La justice n'a aucune place dans ce monde et les habitants font leurs propres règles.
Il n'y aucune véritable réponse qui s'offre à nous à la fin du film (non, ceci n'est pas un spoiler), on suit l'avancée de Ree, les coups qu'elle se prend et on n'en découvre pas beaucoup plus qu'elle. Je ne peux même pas dire qu'on s'attache vraiment à un personnage dans ce film, bien sûr, l'héroïne à un petit quelque chose de touchant, on est en colère pour elle, peiné lorsqu'elle est mal, mais son caractère et sa détermination, en plus de sa froideur, nous rendent particulièrement distant d'elle. Le pathos est totalement absent, il me semble, de ce film, et je suppose que c'est surtout ça qui le rend malsain. Il n'y a aucun moyen de s'identifier à un personnage, aucun moyen d'anticiper la suite, bref, on avance au même rythme que la narration, comme de simples spectateurs. Et de nos jours, c'est assez rare. On est surtout habitué aux émotions fortes, aux personnages hauts en couleur, aux intrigues puissantes qui font qu'on critique quelque chose de trop simple ou de vu et revu. Bref, avec Winter's Bone, ce sont toutes les habitudes des padawans du cinéma qui s'écroulent (un passionné du septième art me répondrait sûrement que c'est faux, mais des amateurs comme moi, j'en doute).

Jennifer Lawrence, pour parler un peu d'elle, est juste excellente dans ce film. Au moment du tournage, c'était une actrice peu connue et déjà, elle brillait dans son interprétation. J'ai trouvé quelques similitudes entre Katniss et Ree Dolly, même si elles ne sont pas du même univers, on reconnait un peu de la froideur et de la dureté de Katniss, sans compter le fait que Ree s'occupe aussi de son frère et sa soeur ainsi que d'une mère traumatisée, exactement comme dans Hunger Games. Ca ne m'étonnerait pas que my goddess ait été repérée pour le rôle de Katniss en parti grâce à Winter's Bone.

Ma "critique" est un petit peu pourrie. J'ai l'impression d'avoir perdu la main pour ce genre de truc, mais en gros, ce film m'a plu sans me plaire. Il est à voir mais certainement pas à revoir (sauf pour en parler sérieusement et l'analyser dans ses moindres détails, un étudiant en ciné américain aurait raison de s'y intéresser par exemple).
Sur ce, je vais me cacher sous mes couettes et regarder un bon petit film dont je parlerai peut-être, du coup, pour voir si je parviens encore à rédiger des articles dont je suis fière (parce que là... ça vole pas haut, j'ai l'impression de n'avoir fait que de simples constatations futiles, sans même leur donner un semblant d'organisation).


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