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Malorie Blackman, Boys don't cry

Par Grazyel

Malorie Blackman, Boys don't cry[chronique écrite en décembre 2011]

Mardi dernier, je me suis offert le livre que j'attendais d'avoir depuis très longtemps. Dès que j'en avais lu le résumé, j'avais su qu'il me le fallait. Mais être étudiante n'aidant pas, j'ai attendu le retour dans ma ville royale (sans blague, Reims est une sublime ville royale) et je me suis payé Boys Don't Cry de Malorie Blackman. Premier verdict : J'ai beaucoup aimé, mais je m'attendais à mieux malgré tout.
Dante attend les résultats de ses examens. Le courrier qui lui ouvrira les portes de l'université. De sa future vie. Celle dont il a toujours rêvé. Mais quand on sonne enfin à la porte, ce n'est pas le facteur, c'est Mélanie. Son ex-copine, dont il n'a plus entendu parler depuis des mois. Avec un bébé. Le sien. Le leur. Être père à 17 ans ? Il y a de quoi pleurer. Mais les garçons ne pleurent jamais...

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Ce qui est en priorité parfait, c'est le format du livre et sa prise en main. La couverture et les pages sont souples, l'écriture est suffisamment grosse pour qu'on puisse lire tranquillement, et du coup, on avance vite dans le roman. Là-dessus, je n'ai aucun repproche à faire au bouquin et aux Editions Milan.
Maintenant, pour passer aux choses sérieuses, il est clair que les deux thèmes majeurs de l'histoire sont plutôt sombres : d'un côté, on a un jeune homme de 17 ans (Dante) qui devient père et de l'autre côté, son petit frère de 16 ans (Adam) qui est homosexuel. Malorie Blackman traîte ces deux thèmes avec aisance, mais je trouve aussi qu'elle en parle avec trop de simplicité. On entre directement dans le vif de l'action dès les premiers chapitres et finalement, à mes yeux, l'histoire est vue de façon bien gentillette avec des personnages toujours adorables, purs, et un peu trop géniaux à mon goût. En fait, ça fait planer une ambiance assez peu réaliste sur le roman et quelque part, ça m'a pas mal dérangé (surtout pour une histoire qui se veut réaliste). Je m'attendais à un roman triste où j'allais verser des tas de larmes mais finalement, ça ressemblait plus aux téléfilms familliaux qu'on voit régulièrement à la TV.
Dans l'ensemble, par contre, l'écriture est très juste et sympathique. Il n'y a rien de génant et à part une grosse coquille, je n'ai rien relever d'étrange. Cependant, c'était surtout une écriture descriptive, d'action, il y avait peu de place pour les états d'âme, ou alors, ceux-ci étaient rapides et redondants. On passe plus de la moitié du roman sur le fait que Dante refuse sa fille, et pouf, d'un coup, tout va mieux. Mais ce n'est pas non plus dit grossièrement. C'est plutôt mignon.
Au niveau des péripéties, ce n'est pas intense. Mise à part à la fin où Adam prend enfin plus d'importance avec sa terrible mésaventure, tout se passe dans le calme et sans horrible drame. En fait, c'est Adam qui souffre le plus dans ce roman.
Pour ce qui est des autres personnages. Ils étaient vraiment trop parfaits, surtout le père, sa réaction est vraiment idéaliste, limite utopique. Il s'énerve deux secondes et après, sa petite-fille devient le centre du monde et la bienvenue dans la maison. Comme si ça n'était pas tellement étonnant. Et les disputes aussi, elles étaient bien mignonnes, j'avais l'impression qu'il n'y avait pas tellement de tension entre les personnages, alors que pourtant, c'était signalé très tôt dans le livre.
Les seules relations qui me semblaient justes étaient celle qui unissait Dante et Adam ainsi que celle entre Dante et Emma. Eux, ils étaient réalistes et tout particulièrement touchants. Sinon, j'ai été plutôt déçue, même si... Même si j'ai dévoré le roman.
Une scène particulière a retenu mon attention aussi, c'est celle où Dante se retrouve sous le regard d'une femme dans un magasin qui l'attaque de front par rapport au fait qu'il soit père. C'est une chose qui doit arriver souvent, c'est vrai. Mais là... Ca tombait comme un cheveu sur la soupe et de ce fait, ça ne collait pas du tout avec le roman. Bon, c'était important de le signaler pour mettre en garde certaines conneries populaires, mais j'ai trouvé que c'était fort mal placé et vraiment rapide.
En fait, dans l'ensemble, ce que je repproche au roman, c'est de ne pas être assez long. Avec 200 pages de plus, tout aurait été beaucoup plus clair et fort. Là, finalement, l'histoire reste assez fade et je pense que je l'oublierai très vite. Peut-être que j'y repenserai de temps en temps, mais pas plus que cela. Tout se termine bien et c'est une chose prévisible dès le début de l'histoire. Evidement, ça n'a pas plu à mon pessimisme génétique.
Pour conclure, je reste quand même satisfaite de ma lecture, mais je ne suis pas secouée non plus. Même si tout ce que je dis semble négatif, et bien, je reste globalement contente d'avoir lu Boys Don't Cry. Je ne sais juste pas si je réitérerai l'expérience Malorie Blackman prochainement, voilà tout. C'était beaucoup trop... léger.

Malorie Blackman, Boys don't cry
(fiche Livraddict)


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