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Maggie

Publié le 01 juin 2015 par Cinephileamateur
Maggie

Un film avec Arnold Schwarzenegger au cinéma, je ne dis jamais non mais quand en plus, il semble s'agir d'un projet bien loin des films d'actions que je lui connais et qu'en plus cela parle d'infectés, ma curiosité est davantage attisé. C'est donc sans trop de surprises que je me suis déplacé en salles pour voir "Maggie".
A l'issue de ma projection, je me retrouve un peu déçu. Le scénario écrit par Scott III John possède de très bonnes idées. Cette façon de voir l'évolution d'une infection, cette volonté de ne jamais parlé de zombie (de toute façon, ils ne le sont pas réellement), de les intégrer dans une société apocalyptique... Tout ceci aurait pu être efficace tout en surfant sur la mode actuelle des "Walking dead" et consorts. Seulement voilà, l'histoire n'a jamais réussi à me passionné.
Très contemplatif, il ne se passe pas grand-chose à l'écran. On voit bien les différents stades de la maladie mais ça manque un peu de consistance. Le père est triste, la fille de plus en plus malade, on s'accroche, on voit venir la fin... Et puis voilà. L'insertion dans la société de personnes infectées, le regard des autres sur la maladie, la moralité humaine... Autant d'éléments qui ne sont jamais réellement exploités. La relation père-fille l'ait à fond par contre mais elle n'a jamais susciter chez moi la moindre empathie.
Comme si cela ne suffisait pas, ce récit propose pas mal d'incohérences et de facilités qui m'ont un peu gêné. La mère décédée dont on se fout un peu au final tout comme la belle-mère qui n'apporte pas grand-chose, la fugue évoquée, les amis... Il y a pleins de choses qui semble être là pour faire joli. De même, j'ai eu un peu de mal avec cette façon de dire aux infectés qu'ils peuvent rentrer chez eux, s'amuser, sortir etc etc... Faut juste prévenir de la situation et dans huit semaines accepter de se faire enfermer et de subir une mort certaine.
En effet, le traitement de cette infection par les autorités semble si irréaliste sur plusieurs points que j'ai souvent décroché, cet aspect du récit trouvant même son paroxysme lors de la scène où un policier se contente juste d'un "ça va" pour déclarer qu'il n'y a pas de risque et que l'Infecté peut attendre un peu que l'on s'occupe d'elle. Même le père qui fait obstacle, j'y ai cru moyen. Après, je sais que dans ce genre d’œuvre, on ne cherche pas trop le réalisme mais bon, le manque de crédibilité fait que ça fonctionne mal pour moi. Seul la dernière scène m'a plu mais bon, là encore, elle est un peu prévisible car vu l'évolution de l'intrigue, tout autre fin aurait été grotesque...
J'aime beaucoup Arnold Schwarzenegger, je préfère Sylvester Stallone niveau concurrence, mais Schwarzy reste un acteur que j'apprécie. Ici, j'ai trouvé agréable de le voir dans la peau de Wade, ce père dépassé qui lutte pour sa fille. Son look est efficace et même si on ne lui demande pas grand-chose, l'acteur fait le job. Maintenant, malgré les bonnes intentions, si l'acteur est doué dans l'action (absente de ce long métrage), dans l'émotion il est un peu plus à la ramasse. C'est pas catastrophique mais ça ne m'a pas aidé non plus à être scotché devant ce long métrage.
Face à lui, je suis un peu moins fan en temps normal de l'actrice Abigail Breslin. J'ai rien contre elle, c'est juste qu'elle me laisse assez indifférent. Ici, c’est encore le cas en Maggie. Héroïne à qui on donne le titre du film, elle a un peu de mal à porter le film sur ses épaules et son jeu ne m'aide pas à avoir de la sympathie pour son personnage et le sort qu'il subit. A côté, le sort de son petit ami Trent (bien incarné par Bryce Romero) m'a paru plus touchant et son sort m'a plus peiné. L'actrice est quand même un peu fade ici et malgré de bons maquillages montrant l'évolution de son état, je l'ai quand même trouvé transparente avec aussi des tenues qui ne colle pas du tout avec son personnage.
En revanche, j'ai plus apprécié Joely Richardson en Caroline. Son personnage est totalement sous exploité, je ne lui ai pas trouvé une grande utilité (cela aurait pu être la mère de Maggie que cela n'aurait rien changé... Tout comme l'infection d'ailleurs qui aurait pu être une maladie d'actualité, cela aurait eu le même effet...) mais l'actrice est quand même pas mal du tout. J'ai aimé la voir évoluer, l'écriture de son rôle fait qu'elle n'a pas grand-chose à apporter mais elle s'en sort quand même très bien.
Pour le reste de la distribution, c'est dans l'ensemble correct. Une nouvelle fois, tout le monde n'est pas justifié niveau présence mais bon, chacun livre une bonne prestation malgré tout. Le duo de flics qui viennent de temps en temps contrôler l'état de santé de Maggie est par exemple riche en stéréotype, surtout J.D. Evermore en Holt, qui cabotine à fond tandis que la meilleure amie qu'on va juste utiliser le temps d'une scène parce qu'il faut un peu d'émotion par là aussi, est joué de façon acceptable par Raeden Greer mais c'est loin d'être transcendant pour autant.
Pour son premier long métrage, la réalisation de Henry Hobson est belle je ne vais pas dire le contraire avec une photographie assez soignée et une exploitation de la lumière et de couleurs froides qui colle bien avec ce récit et cette ambiance apocalyptique. Mais malheureusement, qu'est-ce que c'est ennuyeux également. C'est lent, c'est long, il ne se passe pas grand-chose et durant toute ma projection, j'en ai eu un peu marre de voir tous ses gros plans assez laid que ce soit sur les personnages ou sur la forêt environnante.
Cette façon de coller au regard pour bien montrer l'émotion tout en filmant des arbres et des renards au plus près rend le film vraiment détestable. Puis quand il n'y a rien à filmer, vas-y donc que je te filme en gros plans les mollets de Schwarzy qui sort du lit, le pied de Maggie à un stade avancé pour qu'on voit bien qu'avec ce genre de veine ça craint ou encore une jolie Marguerite parce que c'est joli et que le personnage féminin tient son prénom de cette fleur. Même les cadrages m'ont paru lourd et étouffant mais pas dans le bon sens du terme que je l'aurais souhaité pour ce genre de production.
Le fait de se concentrer sur la relation père-fille et de ne pas exploiter l'action est un choix assumé et un choix que je respecte mais ici qu'est-ce que c'est ennuyeux... Le montage n'aide pas du tout à donner du rythme et le film qui pourtant ne dure qu'une heure et demie semble en duré le double. Les décors, les maquillages, les looks (sauf celui de Maggie que je n'aime pas), la photographie, la couleur... Il y a un ensemble de belles choses dans ce film mais vite étouffer par une mise en scène pompeuse. La bande originale signée David Wingo est elle aussi assez soporifique je trouve. Maintenant, le long métrage parvient à crée une ambiance, à sortir un peu du lot mais c'est bien trop peu pour moi pour me captiver.
Pour résumer, malgré de très bonnes idées, dans son ensemble "Maggie" ne me laissera pas un grand souvenir mémorable. Pire encore, depuis la fin de ma projection, plus j'y repense et plus je revois des aspects de ce film qui m'ont ennuyé. Ce long métrage s'avère à mes yeux juste terriblement ennuyeux et pour un film d'Infectés, il me semble totalement en dehors de son sujet pour se concentrer sur une relation père-fille dont je me moque royalement, la faute à un manque d'empathie de ma part vis à vis des personnages. Trop de maladresses dans le scénario, un casting pas toujours à la hauteur et une mise en scène stylisé mais pompeuse font que malgré ses quelques qualités, j'ai trouvé le temps long et je me suis ennuyé. J'en attendais vraiment davantage...
2.0


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