Magazine Bien-être

Le grand bleu

Publié le 02 juin 2015 par Montaigu

Fondssousmarin

La pièce de théâtre continue de se jouer et le rideau s’ouvre sur le premier acte : la rédaction d’un plan. 

Dans ma tête l’idée d’un livre fait son chemin sans que je n’ai aucune idée de la complexité du sujet et de la réalité de l’écriture. Peut-être cette dose d’inconscience est-elle la clé de cette histoire de dingue. J’avais de l’énergie à revendre, portée par l’enthousiasme de la naïveté. Car naïve, je l’ai été et plutôt deux fois qu’une. Mais à cet instant, j’étais ravie d’avoir rencontré un éditeur potentiel, blogueur comme moi, d’un abord sympathique et qui semblait manifester un certain intérêt à ce projet. Il m’avait aussi fait miroiter un conseil éditorial qu’il offrait, gratuitement, là, à ses auteurs. Je me suis fait avoir comme une bleue, mais pour l’heure, évidemment, j’étais sur un nuage, persuadée que j’ouvrais la voie au succès. J’ai plongé au fond d’une mer turquoise, remplie de jolis poissons, on a simplement omis de me donner l’essentiel : une bouteille d’oxygène pour respirer!

Il voulait un plan et bien j’allais me livrer à l’exercice. Il m’a laissée quelques pistes : de l’humour, des anecdotes, du drôle et du léger. Armée d’un crayon et d’une gomme, j’ai ouvert mon cahier et j’ai bossé, méchamment. Les idées, j’en regorgeais, j’apprendrais plus tard qu’il me faudrait creuser davantage dans ma propre relation à l’argent. Néanmoins, je me suis efforcée de structurer le sujet autour du lien individuel entretenu avec l’argent dans le but de répondre à cette épineuse question : " aimez-vous l’argent?".  Croyez-moi, c’est très compliqué. Car il ne ressemble en rien au vin,  à la littérature ou au cinéma, pour lesquels la réponse est confondante de simplicité, on aime ou non et basta ! Nul besoin de se prendre le chou. Derrière ce mot délicat à manier, se cachent  des tonnes de signification : monétaire et financière, bien sûr, auxquelles se mêlent toutes les projections qu’on a en tête : la réussite, la position sociale, le statut, le pouvoir. Quand on dit que l'on aime ou non, de quoi s’agit-il ? Je me rends compte en écrivant ces lignes, à quel point j’étais non seulement naïve mais aussi complètement timbrée. 

 Bref, je suis allée au bout en prenant beaucoup plus de temps, presque trois semaines, parce que je voulais être pleinement satisfaite de ce travail, et j’ai rendu ce foutu plan à la Toussaint. 

Et la réponse fut : " nous tenons un livre ". Yes! Il souhaitait une publication en juin, donc je devais avoir rédigé l’intégralité en février. Je disposais de …trois mois. Dans ma folie, j’ai dit ok. Et j’ai attaqué, dopée d’un moral de plomb.

Emportée par l’ivresse du moment, j’ai oublié  un point important : le contrat. Je faisais confiance, quelle conne! Heureusement, mon optimisme naturel me fait conclure que j’ai beaucoup appris et  que les opportunités comme les obstacles sont le lot commun de tous les projets. Enfin, c'est ce que j'exprime maintenant, ça n'a pas toujours été le cas.

"Plus je m’enfonçais dans ce propos, plus m’apparaissait combien il est passionnant. Il peut s’envisager selon de multiples aspects. On peut l’étudier sous l’angle financier, psychologique, collectif, personnel, une vie n’y suffirait pas. Sa particularité est qu’il s’enracine dans une corrélation avec le spirituel, avec un « dieu », quel que soit le nom qu’on lui donne. Il restera un moyen mais s’érigera parfois en une religion qui alors nous consume. C’est peu dire que l’argent est existentiel." 

Hélène de Montaigu

 "Aimez-vous l’argent? "


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