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Scratch Bandits Crew : l’interview

Publié le 03 juin 2015 par Captain_h0wdy @twit2mat

Scratch Bandits Crew

C’est lors de leur dernier passage à Paris, pour la promotion de leur deuxième album « Stereo 7 », que j’ai eu le plaisir de rencontrer Scratch Bandits Crew.

Après plus de 3 ans de tournée, oscillant entre trio et quatuor, le crew revient aujourd’hui en stéréo pour un magnifique retour aux sources, où samples seventies, beats hip-hop, basses électro et instrumentations jazz s’entrechoquent dans une signature musicale qui leur est propre.

Très sympa, Supa-Jay et Syr ont accepté de répondre à mes questions en toute tranquillité.

L’album « Stereo 7 » est sorti le 18 mai 2015, comment ça va ?
Ça va très bien ! C’est quand même 2 ans de travail qui se finalisent donc on est heureux que les gens puissent enfin l’écouter, avoir des retours et très prochainement le défendre sur scène.

C’est quoi le programme pour cet été ?
Le programme de cet été, c’est de tourner en festival et de commencer la tournée. On joue le 12 juin à Lyon, ce sera un peu notre release party, ensuite le 22 octobre à la Maroquinerie à Paris et entre les deux y’a toute la période de festivals où du coup on ira à la rencontre du public français pour commencer.

Sur cet album vous êtes deux, ce qui n’était pas le cas avant. Comment ça s’est passé ?
Le groupe a plus de 12 ans d’existence maintenant, il a oscillé entre 4 et 3 personnes, on venait de sortir d’une précédente tournée de 2009 à fin 2013, où on avait vraiment enchainé avec plein de dates et une même scénographie, etc. Donc plein de choses qui font qu’à la fin de la tournée on s’est dit « mais comment on va se renouveler sur le coup d’après ?! ». Naturellement on a eu cette idée d’être à deux et de faire ce projet « Stereo 7 », avec pour objectif de gagner en souplesse, en efficacité par rapport à ce que l’on faisait avant, de garder le principe du duo, mais d’avoir beaucoup de featuring et d’invités. C’était vraiment une envie de renouveler le groupe, tout en restant dans la continuité de tout ce que l’on avait fait avant, que ce soit dans la musique, le graphisme ou avec les personnes qui travaillent avec nous.

Qu’est-ce que ça change sur l’aspect créatif ?
La scratch musique par exemple, au départ on faisait ça sur des disques vinyles où chaque DJ se substitué à un instrument. Il y en a un qui faisait la batterie, un qui faisait la basse, etc. Donc plus tu étais nombreux sur scène, plus tu pouvais avoir une instrumentation riche. Mais au fil du temps, avec l’évolution des technologies, aujourd’hui on se retrouve à avoir des disques vinyles qui commandent des ordinateurs, donc ça devient une musique « assistée » par ordinateur qui ouvre un champ des possibles qui est énorme. Donc aujourd’hui, à deux on peut faire déjà énormément de choses, mais il y a un moment aussi ou on a besoin d’être pertinent entre notre instrumentation et ce qu’on propose comme musique. Du coup, plus t’es nombreux et plus chacun doit trouver sa place, et faire son truc, etc. Nous là, on estimait qu’à deux justement, on pouvait couvrir le champ de ce qu’on voulait faire et que c’était plus pertinent d’avoir cette configuration que de continuer d’être à trois.

Stéréo 7 est votre deuxième album, en quoi est-il différent du premier ?
Il est différent du premier dans le sens où au départ on était un peu des OVNIS. Pour les gens ont été des DJ, mais on ne jouait pas dans les clubs. On jouait dans les salles de concerts, ont été plusieurs, etc. Il fallait accompagner les gens dans le fait que les platines ou les DJ, ça pouvait aussi vouloir dire concerts, spectacles, etc. Donc sur le disque d’avant, on s’est affranchi de tout ce qui été stéréotype du DJ à savoir : pas de sample (on enregistrait que des musiciens), pas de MC et presque pas de voix pour mettre en avant la musique et l’identité du projet. Maintenant que le clou est enfoncé et qu’on a été identifié là dessus, on fait un retour aux sources de ce que l’on était et de ce que l’on faisait avant, à savoir le hip-hop, les collaborations avec des MC, utiliser des samples, etc. D’autant plus que sur la fin de la dernière tournée, on a eu la chance d’aller dans les 4 coins du monde comme l’Amérique du Sud, en Asie, en Inde… Où on a repris goût à rechercher des disques, car on les cherchait dans des endroits complètement fous. Tout ça nous a donné envie de faire ce concept de Stereo 7 en repartant de samples à la base, tout en garder ce truc d’enregistrer des musiciens et en les arrangeants à notre sauce. C’est vraiment un retour aux sources de ce qu’on faisait dans les années 90 avec les rappeurs et les samples, mais en le remettant au gout du jour.

Pour en revenir au processus de création, comme ça se passe maintenant ?
On a statué sur des samples qui avaient du sens pour nous, c’est à dire qui étaient en lien avec ce qu’on avait vécu sur la précédente tournée, pas forcément le sample le plus évident qu’on a trouvé sur un disque en Inde ou à Taiwan, mais plus sur un sample clin d’oeil et qui pourrait faire un concept pour un morceau. Ensuite, on fonctionne sur un travail de couches, de construction/déconstruction. Il y a un aller/retour suivi d’une période ou Jay est un peu plus isolé pour faire le gros de la compo. Ensuite on décline des arrangements avec des techniques de scratch qu’on aime bien, etc.

Comment se passe la collaboration avec Chinese Man records ?
On les a rencontrés en 2009 et jusqu’à maintenant on ne s’est jamais perdu de vu : on a joué ensemble, on a fait des collaborations ensemble, etc. Avec ce projet à deux, à un moment on a eu besoin de prendre du recul, de le faire écouter à des gens, d’avoir des retours, etc. Du coup on est allé les voir de manière complètement informelle au départ pour qu’ils nous donnent leur avis, etc. De fil en aiguille, ils ont suivi l’évolution du projet, jusqu’à ce que la collaboration soit devenue tellement proche, que ça s’est naturellement fait sur Chinese Man Records. La liberté était entière, c’est pour ça aussi que sur notre disque t’as pas 2 morceaux singles et ensuite du remplissage. C’est une vraie chance de signer sur un label indépendant qui fait la part belle à l’artistique tout en étant professionnel. (Cliquez ici pour lire mon interview de Chinese Man).

A quoi doit-on s’attendre lors d’un concert de Scratch Bandits Crew ?
Sur scène déjà on remanie nos morceaux. On ne les jouent pas tel qu’ils sont sur l’album. Ensuite on travaille beaucoup avec la vidéo et pas mal de scénographie. On a filmé tous nos featuring de différente manière pour pouvoir les faire interagir sur scène avec nous. Si on est que deux sur scène, on est quand même beaucoup plus nombreux sur la route par rapport à avant, car on a des techniciens qui nous suivent. C’était important pour nous de pouvoir offrir aux public toujours le même spectacle. Peu importe la ville, la salle, etc. On est donc obligé de venir avec le maximum de matos qui est à nous. La mise en oeuvre à chaque concert est donc beaucoup plus conséquente, mais ça permet une qualité constante.

Allez, ma question traditionnelle : votre meilleur souvenir sur scène ?
Forcément, ce sont les concerts à l’étranger qui ont un gout différent, car tout est nouveau. Quand on est partis 2 semaines en Inde pour jouer dans la rue ou dans des lieux magnifiques protégés par l’UNESCO, c’est tellement autre chose que ça te fait des souvenirs qui sont presque uniques, car tu sais que tu n’y retourneras peut-être jamais. En même temps, quand ton disque sort, tu commences à faire tes premières dates et tu retrouves des sensations que t’avais il y a longtemps, quand ton précédent disque est sorti, etc. C’est pas les mêmes sensations quand tu commences ta tournée que quand tu la termines. C’est plein de sentiments mêlés qui se succèdent plutôt bien.

Le pire maintenant ?
Le pire, c’est qu’en Inde on a fait 7 concerts en l’espace de 2 semaines, et à chaque fois qu’on avait un concert, on pensait qu’on ne pourrait pas jouer. Il y avait toujours des trucs de fou qui se passaient, soit un projecteur tombait sur les platines, soit la scène était au mauvais endroit du coup on a du la bouger à 50 personnes, soit il manquait des platines et un mec est allé les cherchés à 200km, etc. Bref, que des trucs de fou, car à la fois ce sont des meilleurs concerts, mais en même temps tu te tapes une dose de stress incroyable. Mais ça s’est toujours bien passé.. Tout s’est arrangé 5 minutes avant de monter sur scène. C’était une expérience inoubliable !

L’album est disponible en vinyle ?
Oui, on y tient et c’est la moindre des choses pour nous. On a toujours tenu à avoir des graphismes assez élaborés (ce qui est aussi la marque de fabrique de Chinese Man Records). Du coup le graphisme de l’album est sacrément cool, il a été réalisé par  Brusk donc pour les gens qui veulent le soutenir, je pense que c’est un bel objet à avoir. Sachant que dedans il y a également une carte pour télécharger l’album, car on sait très bien qu’au final, on écoute tous les trucs sur nos ordis ou nos mobiles, etc. Tout le monde fait comme il veut, mais pour moi la personne qui achète ton album, doit avoir un truc en plus que celle qui le télécharge, sinon c’est vraiment du foutage de gueule. C’est pour ça qu’on a toujours fait attention au packaging, au graphisme, à être généreux dans ce qu’on donnait.

Pour plus d’infos : scratchbanditscrew.com


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