Magazine Journal intime

Comment rentrer dans la meilleure école primaire de Londres (?) – épilogue

Par Evainlondon

Si j’avais encore des doutes, la présence de, non pas un, mais PLUSIEURS pères dans la salle d’attente me confirme que THE entretien est bien un évènement crucial dans la courte vie de notre progéniture.

Un rapide coup d’œil aux mères, et je me sens à peu près autant à ma place qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Je n’ai pas de manucure.

Pas de manteau hors de prix.

Pas de Ugg.

– Maman, pourquoi tous les enfants ont les cheveux jaunes ? m’interroge bien fort MiniPrincesse, me tirant de ma rêverie. Heureusement que – presque – personne autour de nous n’a l’air de parler français.

Et force est de constater qu’elle a raison. Nous sommes cernées par une armée de blondinets bon teint. Il va falloir jouer serré.

– Ma fille ne se sent pas très bien, confié-je à l’enseignante qui vient chercher MiniPrincesse pour THE entretien, quémandant un peu d’indulgence pour ma pauvre petite fille même pas blonde.

– Pas de problème, ne vous inquiétez pas, me rétorque-elle du tac au tac, tout sourire, son regard me traduisant clairement « Si on n’en veut pas, de ta fille, on n’en veut pas, pas la peine d’essayer de lui trouver des excuses ».

– Ah, et elle ne parle pas très bien anglais… y a-t-il quelqu’un qui parle français, par hasard ?

Pro jusqu’au bout des ongles, l’enseignante (« Est-ce qu’il y a marqué Lycée Français, ici ? ») répond simplement :

– Je suis sûre que ça va bien se passer, ne vous inquiétez pas.

Ah, l’art britannique de la conversation.

Elle se penche vers MiniPrincesse, et lui demande en anglais :

– How old are you, MiniPrincess ?

MiniPrincesse, en confiance :

– Yes.

C’est pas gagné, cette affaire. L’angoisse m’étreint lorsque je vois disparaître MiniPrincesse au milieu de la ribambelle de blondinets.

Quarante-cinq pénibles et longues minutes de small talk plus tard (« Moi, je me suis arrêtée de travailler pour me consacrer entièrement à ma fille, c’est teeeeeeellement épanouissant », etc.), MiniPrincesse réapparaît.

– Ma chérie ! Alors, tu as bien joué ? Qu’est-ce que tu as fait ?

Elle, fiérote :

– J’ai fait pipi !

– Ah. Mais encore ?

– Euh… je me suis lavé les mains !

– D’accord. Et quoi d’autre ?

– Euh… rien.

Merveilleux. Ça valait le coup de payer les 50 livres de frais d’inscription.

Un peu plus tard, dans la voiture :

– Maman, tu sais, il y a une dame qui m’a montré quelque chose à l’école de grands.

Moi, toute ouïe :

– Oui, ma chérie ? Qu’est-ce que c’était ?

– Des dinosaures.

Moi, la mort dans l’âme, mais comme si de rien n’était :

– Ah ? Et tu connaissais leurs noms ?

– Ben non, Maman, pourquoi ?

Il n’y a plus qu’à espérer que le Lycée Français fasse une petite place à MiniPrincesse.

Le Graal de l'education en Angleterre ?


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