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Des épidémies, des animaux et des hommes

Publié le 11 juin 2015 par Polinacide @polinacide

Des épidémies, des animaux et des hommesSIDA, vache folle, rage, ou dernièrement Ebola : et si les maladies émergentes étaient révélatrices de la gestion approximative du monde par nos sociétés ? Alors qu'aucun jour ne passe sans que les médias n'évoquent la présence de multiples risques sanitaires, François Moutou revisite l'histoire de ces maux à la lumière des relations que l'Homme entretient avec les autres vivants. Aurait-on fait fausse route ? " Nous avons oublié non seulement que l'espèce humaine est également d'origine animale, mais aussi que pendant la plus longue partie de notre histoire nous nous considérions comme une espèce parmi les autres. Nous imaginer différents, à part, représente un point de vue assez récent et probablement prétentieux. "

Docteur vétérinaire et épidémiologiste, l'auteur a longtemps travaillé sur les maladies communes à l'Homme et aux animaux pour en saisir les nombreux mécanismes. Aujourd'hui encore, il affirme que la biodiversité reste très mal comprise. " Nous commençons seulement à découvrir la richesse de nos relations avec le monde des microbes, indispensable à notre vie et à notre survie. Parler de cohabitation avec le monde animal impose d'évoquer la riche notion de symbiose. " Autrement dit, se situer à sa juste place : au milieu et non au-dessus des autres espèces. À l'heure où nombre d'entre elles disparaissent (les microorganismes pathogènes y compris), l'auteur rappelle que cette " perte contemporaine de la biodiversité n'est pas synonyme d'un monde " plus propre ". " Bien au contraire : elle pourrait transformer la Terre en " dernière Arche " sans destination pour l'accueillir.

Analyses d'épidémies, causes de réémergence, chaines de transmission et usage (ou non) des animaux en laboratoire, sont autant de pistes de réflexion que présente le dernier ouvrage de François Moutou, avec une pédagogie surprenante au vu de la complexité du sujet. Si l'Homme tient désormais le premier rôle sur Terre, il lui revient de considérer la biodiversité dans son vrai sens : " la nature, ni bonne ni mauvaise, mais foisonnante et belle, avec ses herbivores et ses carnivores, ses proies et ses prédateurs, ses naissances, ses malades et ses morts, serait alors, de par ses richesses et ses contradictions, emblématique de cette éthique nécessaire au maintien de la vie ". À l'image, somme toute, du bon fonctionnement de notre propre organisme.


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