Magazine Cinéma

Mon interview de Phil Barney, une des idoles de ma jeunesse...

Par Filou49 @blog_bazart
11 juin 2015

 phil barney

 Cette  dernière quinzaine de début juin, j’ai eu la grande chance de dialoguer (au téléphone ou carrément de visu) avec trois artistes aussi différents que talentueux dans leur domaine… Mais si j’ai fait  quasiment connaissance  pour la première fois avec l’œuvre de  la romancière Stéphanie Hochet ou de l’illustrateur Olivier Berlion grâce au blog, il n’est rien pour Phil Barney, tant cet auteur compositeur vit avec moi depuis quasiment trois décennies.

Car si pour le commun des mortels, le nom de Phil barney reste associé à son tube mythique de 1987 "Un enfant de toi", personnellement les mélodies de Phil Barney ont accompagné une grande partie de ma jeunesse et, à l’époque où mes camarades de lycées écoutaient à fond  dans leur radio cassette Kurt Cobain ou Snoop Doggy Dog, moi  c’était « Tour d’Ivoire » ou « Avec qui tu vis? » qui me faisaient vibrer et rever, au grand dam des autres elèves qui s’en sont aperçus et qui forcément n’hésitaient pas à me chambrer et à m'appeler carrément Filou Barney dès qu'ils me voyaient.

 Car j’avais beau essayé de  tenter de convaincre quiconque que Phil barney ce n’était pas que le chanteur romantique un peu à l’eau de rose que son image médiatique  véhiculai à cause, en grande partie de ce tube interplanétaire qui lui a collé toute sa vie,  mais qu'il était aussi un grand fan de musique noire, qui a introduit le rap en France grâce aux émissions sur carbone 14 qu’il animait , et qui a eu l’immense privilège de chanter avec la légende Marvin Gaye au château d’Hérouville, rien n’y faisait, les gens me riaient au nez  tant personne n’allait chercher plus loin que cette image et ces facilités.

 De cela, j’en ai un peu parlé avec Phil barney lors de la petite demi heure qu’on a passé au téléphone la semaine passée, tant toute sa carrière ou presque, il s’est évidemment escrimé à convaincre tout le monde que sa palette musicale était bien plus diversifiée que ce qu’on pensait.

 Et cette diversité est encore plus évidente lorsqu’on écoute au Fil de l’eau, son huitième album, superbement arrangé par Dion Henderson.

Entre titres qui baignent dans la funk  (Vivre avec elle), un autre plus jazz rock (Une vie de voyages), un morceau très salsa ( Oyé Salsa) et bien sur pas mal de ballades déchirantes dont il a le secret ( Les Chandelles, comme un ange), Phil fait encore plus que jamais la musique qu’il aime par-dessus tout et qui correspond tout à fait à sa personnalité, comme il n’a pas manqué de me le confier dans l’itw ci après :

 ITW exclusive Baz'art  avec Phil Barney  pour son album Au fil de l'eau :

Barney portrait

 Baz'art :   Bonjour Phil et je suis ravi de vous parler tant j’ai toujours adoré votre musique et que j’ai acheté tous vous disques sans exception que vous avez sorti  dans les années 90  vous avez vraiment bercé mon adolescence et ma vie de jeune adulte si je peux dire.

D’ailleurs à ce propos des albums,  vous avez presque mis 15 ans ans sans faire un album d’inédits ( le dernier date de 2002  « c’est promis ») ,  et visiblement une durée de  8 ans à enregistrer ce nouvel album, un temps bien long… J’aurais envie de vous demander pourquoi une tel délai… est ce plutôt lié  à une difficulté de  convaincre maisons de disques et professionnels du milieu de convaincre que vous aviez encore des choses à dire et un besoin de sortir des inédits et non pas seulement  rester définitivement collés à vos tubes passés ?

 Phil Barney : Bonjour et avant tout merci pour vos compliments, cela me fait rudement plaisir, sincèrement. Et pour répondre à votre question, si je n’ai pas fait d’inédits depuis 2002, j’ai quand même enregistré un disque en 2009 de mes plus grands succès en version acoustique, mais comme c’étaient de nouvelles orchestrations radicalement différentes, je l’avais un peu considéré comme un travail très nouveau, un peu comme si j’avais fait un disque d’inédit et non pas un simple best off à visée mercantile, d’autant plus qu’il y avait un morceau inédit dedans… mais sinon oui j’ai mis pas mal de temps à sortir ce nouveau disque c’est sur, mais si le chemin a été si long, c’est surtout car j’ai fait un choix, celui de me passer des maisons de disques. 

A vrai dire, je me suis totalement lassé de ce système totalement mercantile et qui me bouffait totalement à pas mal de niveaux, donc  pour sortir mon disque de manière totalement indépendante, il a fallu pas mal trimer et être patient, mais à force d’obstination et beaucoup de patience, ca a porté ses fruits, effectivement après presque 8 années de boulot autour de ce disque.

 Baz'art :   J’ai vu quelque part que vous aviez 80 chansons de prêtes au départ pour cet album,  et  que vous avez finalement  réussi à en  dégager 15 pour constituer Au fil de l’eau  ? Sur quels critères s’est faite la sélection ? Est-ce pour alterner les différents genres musicaux ou bien certains thèmes que vous n’aviez pas envie d’aborder ?

  Phil Barney :Oh, ca c’est fait plutôt naturellement…déjà oui j’avais 80 maquettes de chansons, mais toutes n’étaient pas finalisées loin de là, donc j’ai pris les plus abouties…et puis aussi, il y a aviat des thématiques que je souhaitais absolument aborder comme celles des voyages que j’ai pu faire (sur une vie de voyage) ou la paternité  ( au fil de l’eau), donc forcément celles-ci en faisaient partie… Après comme je n’ai pas travaillé dans l’urgence, j’ai vraiment pu mettre que les morceaux qui me plaisaient énormément et qui offraient un large éventail musical de ce que je voulais faire, je voulais notamment vraiment quelques morceaux bien groovys et montrer à quel point j’aime me ballader dans plusieurs genres musicaux

   Baz'art :   Oui, et d’ailleurs à ce sujet le dossier de presse insiste sur le côté soul man, sur le fait que vous avez introduit le rap en France avec Carbone 14, Issu de la Black Music dont il fut l'un des premiers importateurs français,ou bien encore votre collabration avec Marvin Gaye au Château d'Hérouville,  or  vous avez tout le temps joué sur ce mélange de genres avec des morceaux plus funk plus soul…Est ce maintenant plus que  vous aviez envie de d’affirmer votre double facette, et montrer que vous n’êtes pas qu’un chanteur romantique, une image à laquelle  que votre tube un enfant de toi  vous a surement cantonné ?

  Phil Barney :Oh c’est pas forcément moi qui ai envie de l’affirmer, je ne contrôle pas forcément tout  l’aspect promotionnel mais disons que là comme je suis plus libre qu’avant et que ca fait quand même longtemps que les gens ne m’ont pas entendu, pourquoi en effet de pas montrer que je sais aller vers d’autres genres musicaux, même si vous avez raison, je l’ai toujours fait…

J'ai la chance d'avoir une vraie belle équipe autour de moi pour la promo, et c'est vrai que cet argumentaire là est pas mal et me plain bien..

Mais ce n’est pas évident si les gens n’ont pas forcément envie d’aller gratter ailleurs , là j’ai l'impression que c’est plus le cas et que le public a envie d’aller voir au-delà de cette image de chanteur romantique que je ne renie pas du tout d’ailleurs, mais c'est bien de voir que je fais aussi plein d'autres choses à côté...

 Baz'art :  Cela dit, bien qu’il n’y ait pas eu de ruptures complet avec votre travail précédent, cet album est sans doute  celui où vous osez le plus vous diversifiez et aller sur des rives moins attendues …est que vous estimez avoir fait moins de compromis avec ce disque qu’avec ceux que vous enregistrez dans les années 90  et avoir vraiment fait le disque qui vous ressemble et qui concentre les différentes rencontres musicales que vous avez pu faire au cours de votre vie?

  Phil Barney :En fait, très franchement, à part pour le 1er album que j'ai du faire très vite dans la foulée du carton d'un enfant de toi, j'ai toujours eu la chance de ne ressentir aucune pression quelconque en faisant mes disques qui ressemblaient vraiment à la fin à ce que j'avais eu envie de faire.

Après j'ai évolué comme tout le monde musicalement parlant, et oui je suis dans la recherche d'une certaine rentabilité ou efficacité  comme je pouvais avoir à un moment de ma carrière donc oui certainement sans la contrainte que peuvent forcément provoquer certaines maisons de disque, j'ai eu une vraie marge de manoeuvre sur ce disque là et j'en suis vraiment ravi..

COMME UN ANGE-PHIL BARNEY

player" width="480" height="270">

  Que vous a apporté la collaboration avec Dian Henderson aux arrangements?  Quel était l’objectif qui a mené votre collaboration, celui de donner une couleur moderne contemporaine pour éviter le coté années 80 auquel vous ne vouliez pas être rattaché ?

 Phil Barney : A vrai dire, c'est quelqu'un de mon ancienne maison de disque (comme quoi il ya aussi des gens bien dans les maisons de disque rires) qui m'a parlé de Dian lorsque je lui ai dit quel son j'aimerais avoir sur mon nouvel album, il m'a dit que c'était un super réalisateur.

Et très vite bien que le type a environ 20 ans de moins que moi, on s'est super entendus tous les deux, aussi bien humainement qu'artistiquement (les deux sont toujours liés avec moi). Il m'a apporté une coloration plus moderne, groovy, un peu urbaine ( même si mon disque n'est évidemment pas un disque de rap), qui collait vraiment bien à ce que je voulais faire..

Par exemple le premier morceau de l'album, "Dans tes bras", il a mis cette coloration là qui me plait beaucoup.

 Baz'art : Vous vous êtes entourés de grands  musiciens de renom pour enregistrer cet album  comme Kamil Rustam à la guitare (Gainsbourg, Hallyday, Aaron Neville, James Ingram, Christina Aguilera, Céline Dion…), Fifi Chayeb à la basse (Billy Cobham, V. Sanson, Mylène Farmer, F. Gall…), Eric Mula pour diriger les cuivres (E.Mitchell, Maurane, J.Clerc, Phil Collins, Tony Joe White…), Kaka Bessot aux cuivres (Ray Charles, Michel Legrand, Shirley Bassey, Hallyday…) et Eddy Malka aux claviers (Bruel, Segara…).

Comment avez-vous réussi à les attirer vers vous  et est ce que cela vous a permis de vous libérer ?

  Phil Barney :En fait la plupart de ces musiciens je les ai depuis le tout début de ma carrière. Kamil Rustam il était avec moi depuis les tous débuts, et si je bossais plus avec lui je crois que c'est comme si on m'avait coupé une jambe...

Et la plupart des autres musiciens aussi, venus d'un univers très différents au départ,  sont à mes cotés depuis très longtemps, partout avec moi dans toutes les tournées qu'on a pu faire ensemble..Franchement, j'aime cette idée d'avoir une fidélité sans faille pour mes musiciens, c'est très important pour moi.

 Baz'art :Est-ce que ce n’est pas trop pesant d’être sans cesse ramené à ce tube mythique alors même que vous avez fait d’autres ballades romantiques tout aussi belles… n’auriez vous préféré en 2002 lorsque vous êtes revenu sur le devant de la scène le faire avec un autre morceau qu’avec cette reprise avec Marlène ?

  Phil Barney : Par rapport à ma reprise d'"Un enfant de toi", c'est bien que vous m'en reparliez car je voudrais préciser que je ne savais pas jusqu'au au dernier  moment de l'enregistrement que j'allais devoir le chanter avec Marlène ( NDLR qui avait fredonné cette chanson lors du LOFT story, rendant ce morceau à nouveau populaire). j'avais compris qu'on voulait que je fasse une nouvelle version de ce morceau au piano, mais pas en duo avec Marlène.on m'a un peu mis devant le fait accompli, mais bon en même temps, vu la nouvelle jeunesse qu'a eu cette chanson avec ce duo, qui a été en tête des ventes pendant plusieurs semaines  et qui m'a, avouons le aussi, bien aidé financièrement à un moment où j'en avais bien besoin, je ne vais pas cracher dessus.

Baz'art :Il reste quand meme dans votre album au fil de l’eau  pas mal de ballades amoureuses et romantiques…est ce justement de votre initiative ou bien celui de la maison de disque qui ne voulait pas trop un changement radical pour votre public ?

  Phil Barney :Non non je n'ai aucune pression comme je vous l'ai dit...et d'ailleurs, au départ, j'en avais mis même plus au départ des ballades romantiques, franchement, ca doit être lié à mon coté méditeranéen mais je suis naturellement attiré par des chansons bien tristes bien  sombres ( NLDR, euh ca me rappelle quelqu'un ca :o) et je ne peux m'en passer d'en mettre sur un disque, ca serait étrange sinon..

Mais en même temps dans les concerts que je fais, il doit y avoir sur 2 heures de show à peine 3 morceaux + triste, donc ce n'est vraiment pas la majorité de mon repertoire..

Baz'art :Au niveau de la voix,  comment s’est passé le travail vocal sur cet album?  Comment jugez vous l’évolution de votre maitrise vocale par rapport à vos débuts ?  Est-ce que vous estimez la maitriser encore mieux qu’avant ? Dans le dossier de presse, il est marqué que vous vous êtes débarassés de quelques scories qui sonnent très années 80, vous pensez quoi de ce genre de remarques?…

 Phil Barney :Oh ça, encore une fois, je suis désolé mais c'est vraiment ce que j'appelle un truc de journaliste, je n'ai pas de prise avec ce genre de formule et j'avoue ne pas bien comprendre à quoi ca fait référence, les effets qui sonnent très eighties, franchement je n'en suis pas convaincu

Simplement, disons qu niveau de la voix, j'ai de la chance d'avoir 3 octaves et demi, et de réussir effectivement à les conserver encore maintenant donc j'essaie de l'utiliser du mieux possible en y prenant soin comme je peux, et après ca roule pas mal...

Baz'art :Je voudrais qu'on parle un peu d'un morceau qui pour le coup, marque une rutpure nette avec tout ce que vous avez fait précédemment Je veux parler Dans le 9ème morceau Oyé salsa, vous tentez pour le coup un genre musical que vous n’avez jamais fait hantant espagnol… était ce une envie que vous aviez depuis longtemps et pourquoi chanter en espagnol et non pas en anglais, alors que vous aimez aussi beaucoup l'univers de la soul ou du funk, donc très anglo saxon ?

 Phil Barney :Ah ca oui c'était un sacré pari ce morceau..j'avais déjà tenté un morceau salsa dans mon album Carnets de Route " emmene moi avec toi"mais c'était quand même moins orienté latin que ce morceau là... j'ai vraiment pris ce morceau comme un vrai challenge, mais avec un vrai plasir au bout..

Je connais énormément l'ambiance latino, et je suis plutôt à l'aise avec la langue espagnole, plus qu'avec l'anglais d'ailleurs...et puis maintenant tous les artistes français chantent en anglais, c'est d'un banal, donc j'avais pas envie de m'y mettre..mais bon en même temps ce que je dis en espagnol sur le refrain d'Oyé Salsa ne vont pas non plus chercher très loin, c'était vraiment pas le but de faire un texte compliqué sur un morceau avant tout dansant et festif..

barney

 Baz'art :Un petit mot sur la Tournée stars 80, vous êtes un des rares artistes de la tournée à avoir encore une carrière solo avec des inédits … Pourquoi selon vous, est ci difficile à la plupart des artistes de cette période de s’affranchir de ce glorieux passé, et n’avez-vous pas réussi à convaincre vos collègues de la tournée de faire comme vous ?

 Phil Barney : Ah c'est vrai qu'à part Rose Laurens ou Julie Pietri dans une autre mesure ou Desireless qui a d'ailleurs quitté l'aventure stars 80, on est pas nombreux à avoir sorti un disque d'inédits...

Et c'est vrai que lorsque j'ai parlé de mon projet aux potes de la tournée, ils m'ont trouvé super courageux de me lancer dans une telle initiative pendant cette période vraiment compliquée pour l'industrie du disque. De leur côté, c'est vrai qu'ils aiment leur situation, rester sur ses succès passés, tout ca semble leur convenir généralement parfaitement.

 Baz'art : N'est ce pas frustrant pour vous de faire cette  tournée des stars 80 alors même que vous pourriez chanter vos nouvelles chansons au lieu de votre fameux tube un enfant de toi? Et niveau agenda, comment gérez vous votre propre tournée solo et cette tournée stars 80?

  Phil Barney :Non, franchement rien me fustre dans cette tournée stars 80...l'ambiance est vraiment bonne, et puis on a de la chance d'avoir fait le stade de France et d'autres salles immenses qu'on ne pourrait pas faire tout seul....

Et puis je ne chante pas qu'une seule chanson, il y a aussi des reprises et  duos vraiment originales et audacieuses...j'ai notamment fait un duo assez improbable avec Sabrina, qui marche vraiment bien..

Quant à l'agenda, non, jai la grande chance que rien ne se chevauche, je commencerai ma tournée solo et mes dates parisiennes à la rentrée quand il y aura une pause dans la tournée stars 80 et continuerai ma tournée province début 2016, pour l'instant ce n'est pas encore fixé, mais j'espère bien chanter dans une dizaine de villes, on est en train sérieusement d'y penser..

Baz'art :Bon j'espère bien que vous passerez par Lyon pour que je puisse vous voir..En attendant, merci énormément cher Phil pour votre disponibilité et votre générosité... Et longue vie à votre disque Au fil de l'eau!!


Retour à La Une de Logo Paperblog