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New Horizons : des terrains très contrastés à la surface de Pluton

Publié le 15 juin 2015 par Pyxmalion @pyxmalion
pluton

Pluton (2.300 km de diamètre) photographiée successivement entre le 29 mai et le 2 juin 2015, à une distance variant de 55 à 50,5 millions de km. Les images brutes prises avec Lorri ont été traitées par déconvolution (pour augmenter les détails) et avec la même luminosité. Elles sont ici agrandies quatre fois, centrées et alignées (l’inclinaison de l’axe de rotation est indiquée en haut à gauche)

Pluton commence à se dévoiler sur les dernières images prises par la sonde New Horizons. Les scientifiques de la mission soulignent la complexité des structures à sa surface, distinguant des régions très sombres d’autres beaucoup plus claires.

Dans un petit peu moins d’un mois, le 14 juillet, Pluton deviendra la deuxième planète naine du Système solaire jamais visitée par une sonde spatiale. Découverte en 1930, celle qui fut longtemps considérée comme la neuvième planète va enfin nous dévoiler son vrai visage. Partie de la Terre en 2006, New Horizons n’est plus qu’à 34 millions de km (le 15 juin, NDLR) de la première étape de son exploration, au-delà de l’orbite de Neptune.

En attendant les survols inédits des divers objets de ce système complexe (notamment le système Pluton-Caron et quatre autres petits satellites naturels découverts ces dernières années) une nouvelle série d’images prises entre le 29 mai et le 2 juin à quelque 55-50 millions de km, montrent aux astronomes avec un niveau de détails inégalé — les images brutes acquises avec le télescope embarqué LORRI (Long Range Reconnaissance Imager) ont été traitées par déconvolution —, des structures hétérogènes qui caractérisent sa surface. Leurs natures sont certes encore inconnues. Il faudra pour cela patienter début juillet que les premières études spectroscopiques soient effectuées. Toutefois, l’étendue claire remarquée depuis avril dans la région de l’un de ses pôles suggère qu’il s’agit d’une calotte glaciaire.

À propos de ces images publiées sur le site du JHUAPL de la mission, son directeur scientifique Alan Stern explique que même sur les plus récentes, réalisées à environ 48 millions de km, on peut voir « une surface de plus en plus complexe avec des preuves très claires de discrètes régions équatoriales brillantes et sombres, dont certaines montrent des variations de luminosité ». Il ajoute : « Nous pouvons aussi voir que les différentes faces de Pluton sont différentes et que son hémisphère nord affiche de substantiels terrains sombres tandis que les régions les plus brillantes et sombres sont au sud de — ou sur — son équateur. » Les chercheurs précisent que l’aspect non-sphérique de Pluton (la planète naine serait plutôt une sphère presque parfaite) est dû à la technique de traitement des données associée aux grandes variations de la luminosité de sa surface.

Ces données confortent les observations de taches contrastées faites par le passé depuis la banlieue terrestre avec le télescope spatial Hubble et aussi ces derniers mois, lors de l’approche du vaisseau. « Maintenant, nous voulons commencer à en savoir plus sur ce que ces surfaces variées peuvent être et ce qui les a causés », lance le chercheur du Southwest Research Institute (Boulder, Colorado). Une impatience que nous partageons tous et qui sera bientôt récompensée. Distant actuellement de 2,9 milliards de km de la Terre (environ 4 h 23 lumière), New Horizons qui file vers Pluton à une vitesse moyenne relative au Soleil de 14,5 km/s. se présente en bonne santé, selon les derniers rapports techniques de la mission.


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